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Rapport au savoir chez les enfants Ba-Bongo du village Matagamatsegue. Enquête sociologique en milieu rural au Gabon.


par Guy Laroche Mombo
Université Omar Bongo - Master II en sociologie 2019
  

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Liste des tableaux

Tableau n°1 : Répartition des répondant selon l'âge 12

Tableau n°2 : Répartition selon le niveau d'étude 12

Tableau n°3 : Répartition des répondants selon les perspectives professionnelles 13

Tableau n°4 : Effectif d'élèves de l'école de Nzingui par sexe et par niveau 13

Tableau n°5 : Répartition des élèves par tranche d'âges, sexes et par niveau 14

Tableau n°6 : Répartition des redoublants par sexes et par niveau 15

Tableau n°7 : Répartition des nouveaux par sexes et par niveaux 15

Tableau n°8 : Effectifs de l'école de Nzingui par niveau et par sexe selon leurs origines 37

Tableau n°9 : Les enquêtés par sexe 37

Tableau n°10: Niveau d'études des parents 43

Tableau n°11 : Répartition des élèves par tranches d'âges et niveau d'études 50

Tableau n°12 : Perception de l'école chez les élèves 52

Tableau n°13 : Répartition des élèves selon les raisons de leurs études 53

Tableau N°14 : Typologies des fréquentations 55

Tableau n°15: Langue utilisée à la maison 60

Tableau n°16 : Répartition des enquêtés par métier 64

Sigles et abréviations

CEP : Certificat d'Etudes Primaires

DAP : Direction d'Académie Provinciale

1ère année : Première Année

2ème année : Deuxième Année

3ème année : Troisième Année

4ème année : Quatrième Année

5ème année : Cinquième Année

6ème : Sixième

1

INTRODUCTION GENERALE

De nos jours, l'école n'est plus considérée comme un sanctuaire. C'est tout au contraire un territoire partagé entre l'institution familiale et scolaire où sont articulées l'instruction et l'éducation. En effet, la famille constitue la cellule de base et c'est une institution fondamentale par rapport à l'école, aux médias et au groupe des pairs, dans la mesure où c'est en son sein que l'individu débute l'apprentissage de la vie en société. Elle a un rôle non négligeable dans nombre de secteurs tels que le social, l'économique et le politique. Son apport apparait ainsi très déterminant en ce qu'elle est aussi le groupe de base de la société qui est en constante évolution. C'est la raison pour laquelle notre recherche fait un bref retour sur l'histoire scolaire des parents d'élèves issus du village Matagamatsengue.

Toutefois, on ne peut mener une étude pertinente sur le rapport aux savoirs des élèves Babongo sans comprendre la relation que ces familles auxquelles ils sont issus entretiennent avec le fait d'aller à l'école pour y apprendre. Car le rapport aux savoirs n'est pas qu'un rapport au sujet lui-même mais est aussi un rapport au monde social dans lequel il évolue. En d'autres termes, l'analyse du rapport au savoir nous impose « une lecture de la réalité sociale »1 avant que de s'y intéresser à la réalité scolaire.

Ainsi, plusieurs recherches d'universitaires au Gabon font état d'un important nombre de variables dans le but d'expliquer les phénomènes auxquels sont confrontées les populations d'élèves (l'échec scolaire, le redoublement etc.), mais qui pour nous semble insuffisantes : l'handicap culturel et économique, la pauvreté, l'effet maitre etc. ces insuffisances sont dues en ce qu'elles écartent la responsabilité du sujet lui-même, entant que sujet pensant, qui a la capacité de se mobiliser ou non face à des activités sur la base de ces choix, attentes, perceptions et à la manière dont les choses prennent sens en fonction de ce qu'il valorise. Certes, ces variables sont toutes pertinentes et objectives, mais leur principale limite réside dans le fait qu'elles considèrent le sujet comme une `'marionnette» qui ne possède pas de marge de manoeuvre.

1 Bernard Charlot, (2002), Du rapport au savoir, Elément pour une théorie, 3ème édition, Paris, Economica (Coll. « Anthropos »).

Il est donc nécessaire de recentrer le débat sur le rapport au savoir qui est une notion globalisante pour avoir une vision plus large dans le cadre de notre analyse.

Par conséquent, quelques questions vont orienter notre réflexion : Comment les élèves du village Matagamatsengue se représentent-ils le fait d'aller à l'école ? Autrement dit, quel sens donnent-ils à la fréquentation scolaire ? Pourquoi les élèves du village Matagamatsengue persévèrent-ils dans leurs études malgré le caractère irrégulier de leur fréquentation scolaire ? Telles sont les deux questions de départ qui vont servir de boussole à notre enquête sociologique.

Par ailleurs, l'objectif de cette investigation est de montrer l'impact du rapport au savoir sur la persévérance scolaire des élèves Babongo appartenant massivement à la même origine sociale. Rappelons, en effet, que le rapport au savoir « nécessite une étude de la part du formé, d'autant plus que le savoir dispensé par une institution vient en contradiction avec celui déjà constitué par la famille ou d'autres institutions. Les manières de faire au sein des institutions peuvent alors rentrer en conflit avec les propres rapports personnels du sujet. Ces crispations sont décelables à travers les obstacles à la formation, les résistances qui menacent l'intégrité personnelle des sujets »2.

Il est important de se poser de bonnes questions pour parvenir à saisir le type de relations (de rapports) qui existent entre ces derniers et l'école.

Nous avons retenu comme cadre empirique le village Matagamatsengue. Il s'agit d'un village pygmée situé au sud du Gabon dans la province de la Ngounié, précisément dans le département de la Louétsi-Wano. Notre population cible était principalement les élèves issus de ce village et inscrits en majorité à l'école primaire de Nzingui. Pour une large compréhension, nous avons ajouté un élève en situation d'abandon, quatre collégiens et onze chefs de famille. Et dans l'optique d'un complément d'informations pour cerner les conditions scolaires dans lesquelles ils évoluent, nous avons eu des entretiens semi-directif avec les dirigeants de l'école de Nzingui, ceux des deux villages environnant et la responsable pédagogique des écoles primaires dudit département.

2 Kalali Faouzia (2007) Rapport au Savoir : Bilan sur la place du sujet dans les différents travaux, Congrès international AREF (Actualité de la Recherche en Education et en Formation).

2

3

Ainsi, ce travail n'a pas été réalisé sans difficultés. Nous avons rencontré comme principale difficulté la réticence et l'indisponibilité des enquêtés, notre lieu de résidence (Libreville) par rapport au cadre empirique d'investigation (situé à plus de 500kms) et le problème de langue Babongo qui impliquait dans certains cas la présence d'un traducteur.

Le présent travail est subdivisé autour de deux articulations dont l'argumentaire se structure autour de deux parties, cinq chapitres et dix sections. Premièrement, les préalables épistémologiques de la recherche à partir des approches théorique et méthodologique de la notion du rapport au savoir. Et deuxièmement, une analyse de l'expérience scolaire des parents d'élèves, du rapport aux savoirs des élèves Babongo et l'inadéquation entre la réalité scolaire en milieu rural et les principes fondamentaux de la loi n°21/2011 du 14 février portant organisation générale de l'éducation, de la formation et de la recherche au Gabon.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon