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L'effectivité de la répression du détournement de deniers publics au Gabon.


par Junior Arnaud Landry ONDO NDOUTOUMOU
Université de Yaoundé II/Soa - Master professionnel en Droit Contentieux Fiscaux, financiers et des Comptes Publics 2015
  

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2. Les mesures en matière de détournement de deniers publics

La répression du détournement de deniers publics est exprimée dans la législation gabonaise au travers de plusieurs mesures et normes mise en plan par l'Administration. Ces mesures tiennent à respecter les droits et préceptes de l'Etat moderne parmi lesquels la démocratie qui permet la gestion de l'argent public par le peuple à travers les fonctionnaires en lieu et place du Monarque. Selon Alain ETCHEGOYEN « la démocratie est mensongère si elle n'aborde pas de front la question de l'argent »54. Or, elle entretient un malaise avec lui.

52 Art. 17 de la Convention des Nations- Unies contre la corruption.

53 Art.10. al.1 Charte Africaine sur les Valeurs et les Principes du service Public et de l'Administration, adoptée par la XVIème Session ordinaire de la Conférence de l'Union Africaine tenue à Addis- Abéba, en Ethiopie, le 31 janvier 2011.

54 A. ETCHEGOYEN, « la démocratie malade du mensonge, éd., François BOURIN, 1993, P.61.

Présenté et soutenu par Mr. ONDO NDOUTOUMOU Junior Arnaud Landry Page 19

LA REPRESSION DU DETOURNEMENT DE DENIERS PUBLICS AU GABON

Certes, elle ne diabolise pas l'argent, mais elle a peur de sa force centrifuge, force qui incite à l'individualise égocentrique55. C'est donc dans l'optique de taire les comportements individualistes que la loi portant statut général des fonctionnaires de 1981 prévoit en son article 16 que « toute faute commise par un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions, ainsi que toute condamnation judiciaire en matière pénale l'exposent à des sanctions disciplinaires ». Le fonctionnaire est un agent du service public ou employé de l'Etat ou de ses institutions, y compris ceux qui ont été sélectionnés, nommés ou élus pour entreprendre des activité au nom de l'Etat, à tous les niveaux de sa hiérarchie56. Dans cette optique de proscrire toute attitude contraire au caractère insaisissable de l'argent public qu'il est tenu pour tout agent public « à l'obligation de probité et de désintéressement sous la double sanction pénale et disciplinaire. Il lui est interdit (...) le détournement ou la soustraction de deniers ou valeurs dont l'agent est dépositaire dans l'exercice ou l'occasion de l'exercice de sa fonction »57. Par ce qui précède, la Fonction publique employeur de l'agent public met en garde ce dernier contre le détournement de deniers publics au risque de voir sa responsabilité mise en oeuvre aussi bien sur plan disciplinaire, c'est-à-dire par rapport à son emploi au sein de la Fonction publique, que sur le plan pénal par le biais de la juridiction répressive compétente en la matière. L'Etat gabonais dans le but de lutter contre la corruption et les actes d'enrichissement illicite dont peuvent se rendre coupables les agents publics à l'occasion de l'exercice de leurs fonctions, à créer conformément à loi n°003/2003 du 07 mai 2003, la Commission nationale de lutte contre l'enrichissement illicite. Cette commission a pour mission de prévenir et d'investiguer sur les questions relatives à la corruption et l'enrichissement illicite en République gabonaise. Selon CNUCC l'enrichissement illicite s'entend comme « une augmentation substantielle du patrimoine d'un agent public que celui-ci ne peut raisonnablement justifier par rapport à ses revenus légitimes »58. La LEI de 2003 prévoit la connaissance par la Commission des investigations à la suite de saisine ou soupçon en matière de détournement de deniers publics. Dans la mesure où le détournement de fonds est considéré comme une pratique d'enrichissement illicite59. Ainsi à travers cette commission la répression du détournement peut connaitre son effectivité comme le prévoit les lois en vigueur.

55A. TAILLEFAIT, le Droit français et l'intégrité des fonctionnaires, in Séminaire de Droit administratif, européen et global, 2008, P.1.

56 Art.1 de la Charte Africaine sur les Valeurs et les Principes du service Public et de l'Administration, op. Cit, P.1.

57 Art.15 de la loi n°18/93 du 13 septembre 1993 portant Statut général de la fonction publique.

58 Art.20 de la Convention des Nations-Unies contre la Corruption.

59 Art 4 de loi n°003/2003 du 07 mai 2003 portant création de la Commission nationale de lutte contre l'enrichissement illicite.

Présenté et soutenu par Mr. ONDO NDOUTOUMOU Junior Arnaud Landry Page 20

LA REPRESSION DU DETOURNEMENT DE DENIERS PUBLICS AU GABON

Il est aussi à noter, une volonté gouvernementale de voir une répression du détournement de deniers publics. En effet, dans cette optique certaines mesures ont été prises au soutien de la manifestation de la vérité en la matière. C'est l'objet de la création par l'Etat gabonais dans sa quête de la lutte contre l'enrichissement illicite et du souci d'une bonne gouvernance d'une « opération mains propres » dénommée « Mamba » dans le but d'assainir les Finances publiques. Cette opération permet donc de lutter contre la grande corruption et le détournement de l'argent public observé jusque-là comme étant « un sport national ». A la suite de la mise en place de cette opération judiciaire, ont suivies les arrestations des Sieurs Magloire NGAMBIA et Etienne NGOUBOU, l'interpellation de Désir GUEDON, et le mandat international émis à l'encontre d'Alfred MABICKA. Antérieurement, en 2008, il a été noté une interpellation d'agents publics dans l'affaire60 du FODEX61 qui opposait le Ministère public aux sieurs Jeanne NGOLEINE OSSOUKA (administrateur général du FODEX) et son adjoint Vincent NTOUTOUME EMANE poursuivi pour détournement de deniers publics. Ces derniers avaient été placés sous mandat de dépôt au début de l'année 2006 avant d'être libéré quelques jours plus tard, après acquittement d'une caution respective de 150 et 40 millions de FCFA. Toutes ces affaires sont encore en instance d'une décision finale par la juridiction répressive compétente. Néanmoins, il est notable de signaler le voeu scriptural consenti dans la répression du détournement de deniers publics au Gabon, dont la loi de base reste la loi pénale de 1963.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci