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Les employés de maison dans le droit social.


par IBRA NDOYE
Ecole Nationale d'Administration Sénégal Dakar - Brevet de l'ENA 2009
  

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B. Le congé principal

Rendu obligatoire par l'article L. 148 du Code du Travail qui dispose que le travailleur a droit à 2 jours ouvrables de congé par mois de travail, à la charge de l'employeur, à condition que celui-ci totalise au moins 12 mois de travail effectif, correspondant à la période de référence.

Le caractère saisonnier de l'emploi au Sénégal qui intéresse 40 % chez les hommes et contre 48 % chez les femmes,24 rend la prise de congé presque impossible pour beaucoup. Cependant, l'article L151 du Code du travail prévoit ce cas de figure avec le versement de l'indemnité compensatrice en lieu et place du congé. Ces retours périodiques se font surtout à la veille de l'hivernage pour les besoins de l'agriculture qui se fait de manière extensive avec une très faible mécanisation ; de ce fait elle est dévoreuse de main d'oeuvre. D'autres occasions de retour restent les manifestations culturelles et les fêtes religieuses ou familiales qui sont des sortes de grand'messes de tous les fils et filles du terroir. A noter que ces retours, même s'ils subsistent toujours se font sur des périodes plus longues, deux à trois ans, à cause notamment de la

23 Mbindaan sans mbindou, mars 1994, annexe 2 p. 44

24 2eme Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages (ESAM) DPS/ 2004

Les employés de maison dans le droit social présenté par Ibra Ndoye

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dislocation de la filière arachidière et de la grande volonté de sauvegarder leurs emplois, car comme le disait une fille : « si on quitte c'est pour après chercher ailleurs, les patrons n'attendent pas... ».

Par rapport à la prise de congé, elle n'est effective que chez quelques rares privilégiés au service d'employeurs expatriés qui font souvent coïncider ces congés avec leurs vacances. L'écrasante majorité pense même que les congés payés sont l'apanage des autres travailleurs, « ceux qui travaillent dans les usines et les bureaux » disent-elles, « nous ne sommes pas comme vous qui avez des congés et des permissions. Si on part, personne au niveau de la famille ne fera le travail et tout de suite on te remplace par une autre ». Ce caractère incontournable de la travailleuse domestique au sein de nos familles pose la question de sa véritable place, est-ce qu'elle doit se

substituer totalement à la maîtresse de maison ou doit-elle effectuer des tâches
complémentaires ?

En principe, sauf dans de rares cas, la complémentarité doit être de rigueur, sinon on risque de tomber dans les schémas de type « bonnes à tout faire » corvéables alors que le mode de traitement allant dans le sens de la reconnaissance de leur apport fait défaut. Ces modes de traitements qui dépendent du niveau d'intégration peuvent être de manière décroissante inclusifs, exclusifs, stigmatisants voire dégradants25.

On peut même se poser la question à savoir si les complaintes sont fondées car 72,6 % des employeurs considèrent leurs domestiques comme faisant partie intégrante de la famille26. Pourtant la situation exprimée lors des réunions de groupes ne corrobore pas ces dires. Pour la majorité, les rapports sont de types maître à servante « bonne à tout faire », (situation reconnue par 17,7 % seulement des employeurs). Lesquels se traduisent par des traitements discriminatoires dont les plus courants sont les suivants. Les employeurs refusent de partager le repas familial avec leurs employées qui mangent dans la cuisine ou dans une autre pièce, alors que dans beaucoup de cas ce sont elles-mêmes qui ont cuisiné, les très jeunes domestiques déplorent le mépris dont elles font l'objet de la part des enfants de l'employeur confortés par l'attitude des parents qui donnent souvent raison à leurs enfants, pour celles qui logent chez l'employeur, la marginalisation se fait sentir le soir, où il ne leur est permis de regarder la

25 Entretien avec M. Mamadou Ndiaye, Coordonnateur Enda Graf Golf Sud Dakar.

26 Mbindaan sans mbindou, mars 1994, p. 32

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télévision. Si la possibilité leur est accordée, elles doivent prendre garde à se tenir à l'écart de la famille. Deux autres doléances sont relatives à l'espace exigu qui leur est attribué, aussi bien pour le repos que pour le rangement des effets vestimentaires et de manière générale la manie qu'on les employeurs de les accuser, la plupart du temps injustement, de vol.

Cependant il existe bel et bien des employeurs qui donnent aux termes « faisant partie intégrante de la famille » tout son sens, ce qui se traduit par une prise en charge médicale, des cadeaux en nature et en espèces. Cette assistance est particulièrement appréciée en cas de grossesse.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand