C. Le contrat de travail
L'entretien mené avec des employés de maison au
niveau des lieux de regroupement vient confirmer les résultats des
recherches menés dans ce sens. Il démontre de façon
manifeste qu'en ce qui concerne le contrat de travail, l'absence d'écrit
est la chose la plus commune. Il s'agit donc d'un contrat oral aux clauses
imprécises qui s'arrête souvent au montant du salaire, les autres
tâches déclinées à l'embauche pouvant grossir une
fois ce cap franchi. Certains employeurs essaient même de
renégocier le salaire sous divers prétextes ultérieurement
comme l'a affirmé cette jeune femme originaire de la région de
Fatick :
« Les Wolofs, quand tu viens négocier avec
eux, elles acceptent toutes les conditions que tu poses : des
rémunérations de 15 000 F CFA ou plus. Après accord, elles
te remettent tout leur linge sale. Une fois que tu as tout lavé, elles
te confient tous leurs travaux ménagers. Après avoir
effectué toutes ses tâches, elles t'appellent et te disent que
leur mari trouve la rémunération trop élevée. Et
elles te demandent de réduire le tarif à 10 000 F CFA ou
même 8 000 F CFA. Si tu ne veux pas, elles te renvoient, et promettent de
te payer le travail que tu as déjà effectué pour elles,
tout en sachant qu'elles ne le feront pas ».
Cependant, il faut se garder de généraliser car
certains employeurs, malgré l'absence d'écrit, sont soucieux de
leurs conditions de travail et discutent avec elles lorsqu'elles commettent des
erreurs
Les employés de maison dans le droit social
présenté par Ibra Ndoye
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dans leur travail. Un subterfuge trouvé dans le milieu
consiste à se faire assister d'une tierce personne, le courtier une
ainée ou une amie pour que l'employeur ne puisse pas revenir sur les
clauses du contrat plus tard.
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