WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'implication professionnelle dans les organisations bureaucratiques


par Didier DELABRE
Université Aix-Marseille - Master 2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.3 Le cercle vicieux bureaucratique

J-D Reynaud reprend l'analyse de M. Crozier et la poursuit dans le cadre de sa théorie de la régulation. « La bureaucratisation est un mouvement de centralisation et de « normalisation » : il consiste bien en effet à réduire la diversité de la matière que l'on traite à quelques catégories prédéfinies (que la matière soit un matériau de base, des malades à soigner, des élèves à former), à en réduire la variété et à rendre les exceptions analysables. Elle consiste à réduire l'autonomie des exécutants en réduisant la quantité d'information pertinente dont ils disposent (ou qu'ils créent)... Le cercle vicieux apparaît quand la constatation de l'écart par rapport aux objectifs ne permet plus de corriger l'écart ; quand l'excès de centralisation et de catégorisation bureaucratique pousse seulement à plus de centralisation encore, avec les conséquences destructrices que nous avons soulignées, non seulement pour les objectifs, mais pour les règles mêmes de l'organisation : l'inefficacité va de pair avec l'anomie. »20 Pour Michel Crozier, ce cercle vicieux est particulièrement apparent dans l'incapacité de l'organisation bureaucratique à se corriger de ses propres erreurs. « Nous proposons d'appeler « système bureaucratique d'organisation », tout système d'organisation dans lequel le circuit, erreurs - informations - corrections fonctionne mal et où il ne peut y avoir, de ce fait, correction et réadaptation rapide des programmes d'action, en fonction des erreurs commises. En d'autres termes, une organisation bureaucratique serait une organisation qui n'arrive pas à se corriger en fonction de ses erreurs. Les modèles d'action « bureaucratiques », auxquels elle obéit, tels que l'impersonnalité des règles et la centralisation des décisions se sont si bien stabilisés qu'ils sont devenus partie intégrante de son équilibre interne et que quand une règle ne permet pas d'effectuer les activités prescrites de façon adéquate, la pression qui naîtra de cette situation dysfonctionnelle n'aboutira pas à

20 J-D Reynaud, 1997, « Les règles du jeu : L'action collective et la régulation sociale », Armand Colin / Masson, Paris, p 230

20

Didier DELABRE AP-HM / IFCS Promotion 2013-2014

l'abandon de cette règle, mais au contraire à son extension et à son renforcement. »21 Ainsi, ce qui caractérise le plus le modèle bureaucratique c'est sa rigidité. Mais cette rigidité en provoquant un renforcement des règles aboutit en fait à l'effet inverse de celui recherché, à l'affaiblissement des règles, à l'anomie pour reprendre les termes de Jean-Daniel Reynaud.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard