Les sens: l'essence de toutes interactionspar Julia Lazzetta BUC Ressources - Educateur spécialisé 2020 |
III. Les besoins spécifiques d'Angel et de Zadkiel1. Questionnements initiaux
2. Toutes les occasions sont bonnes pour entrer en relation
Zadkiel quant à lui, émet fréquemment des vocalises pour nous interpeller et plaisanter avec nous et lorsque que je le remarque, il se met à rire. Zadkiel réagit beaucoup lorsque je prononce des mots farfelus, lorsque je reproduis un son entendu à la télévision, lorsque moi-même ou l'équipe sifflons ou bien lorsque j'exagère mon étonnement. Par exemple, j'ai pour habitude de chanter «allo, allo, allo, allo» lorsque je vois Zadkiel, puisqu'il s'agit d'une mélodie qu'il connaît et qu'il l'amuse. En effet, si je le prononce doucement sans forcément lui adresser la parole, il réagit vivement au son. En conséquence, je pense qu'Angel et Zadkiel ont un grand besoin d'interactions, d'être en relation avec l'équipe. En effet, du fait de leurs conditions, ils ne peuvent pas se rendre eux-mêmes vers l'objet ou débuter une conversation dans le cas de Zadkiel. Ils sont alors dans une attente passive que l'objet vienne à eux. «Par ses mouvements expressifs et différenciés, l'enfant initie et dirige les premières interactions auxquelles les parents réagissent et répondent. Ici encore l'enfant au corps malhabile ou passif n'arrive pas à provoquer ces interrelations de manière satisfaisante : ses mouvements mal coordonnés et son inertie alertent, angoissent et, isolent. Corps douloureux ou transformé en objet, fréquentes séparations affectives expliquent en partie la passivité, l'apathie, le manque d'intérêt à de nouveaux objets ou à des offres de stimulations.»11(*) Effectivement, il existe une certaine inertie chez Angel, lorsque celle-ci refuse par exemple de se rendre dans le couloir avec les autres jeunes pour jouer au ballon, mais qui, après de nombreuses sollicitations, le fait et y prend plaisir. De même, pour les tâches du quotidien, traverser le couloir pour se rendre aux toilettes lui requiert beaucoup d'efforts et de motivation. D'ailleurs, lors des repas d'Angel, celle-ci semble dans l'attente et nous devons la stimuler pour que la jeune finisse son repas. Quant à Zadkiel, son manque de coopération lors des moments de soin est peut-être dû à une fatigabilité, une tension des muscles difficilement contrôlable, du fait de sa pathologie (hypertonie). * 11 VISSCHER Cécile, TORAS Pere, Activité groupales et découverte du corps avec des enfants polyhandicapés, dans une crèche spécialisée, La nouvelle revue de l'adaptation et de la scolarisation, n°50, 2010, page 60 |
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