Coup d'Å“il sur l'évolution du droit à l'éducation des enfants dans la chaà®ne des cahos en Haà¯ti de 1983 à 2010par Maréus TOUSSÉLIAT Université d'État d'Haïti (UEH) - Licence 2010 |
Éducation au Moyen ÂgeLe Moyen-âge est la plus longue des périodes historiques. Mille ans de Clovis à la découverte de l'Amérique en 1492. Trois dynasties mérovingienne (celle de Clovis), carolingienne (celle de Charlemagne) et capétienne (à partir d'Hugues Capet) marquent l'histoire politique du royaume, longtemps dépendant des luttes féodales. Peu à peu, l'État royal émerge de la féodalité, à partir d'une capitale « Paris », d'une langue « le français » et d'un système socio-économique fondé sur l'exploitation paysanne et l'impôt. Malgré les déboires de la Guerre de Cent Ans, le royaume de France est l'un des plus puissants en Europe à la fin du XVe siècle (règne de Louis XI). Il y a de nombreuses années, on ne pouvait pas parler de l'écriture avec de représentation par des images ou des dessins. En effet, ceux qui travaillaient alors sur l'histoire de l'éducation dans le Haut Moyen Âge et même au Moyen Âge, étaient rares. Bien lointaine était l'époque où, entre 1880 et 1914, s'étaient multipliés les ouvrages sur ce sujet, ceux de Clerval sur les écoles de Chartres (1895), de Picavet sur Gerbert (1897), d'Aspinwall sur les écoles de la Province de Sens (1904), de Roger sur L'enseignement des lettres classiques d'Ausone à Alcuin (1905), etc. Dans d'autres pays européens comme en Allemagne, en Italie, en Belgique, en Suisse, l'essor de l'enseignement public conduisait également des historiens à s'interroger sur ce qui se passait au Moyen Âge. Puis ce fut, du moins, en France, le grand silence. Les historiens des autres pays ont pris le soin de s'occuper de l'histoire des écoles médiévales. Il suffit de citer les noms d'Anglo-Saxons: Rand, Haskins, Sandys, Laistner, Rashdall, de Hongrois: d'Irsay, A. Gabriel, de Canadiens: Paré, Brunet, Tremblay, d'Allemands: Schnürer, Patzelt, pour constater que le terrain était bien occupé. Très rares étaient les Français qui s'aventuraient, tel le chanoine Glorieux, dans le monde de l'enseignement médiéval. Pour le Haut Moyen Âge, il n'y avait personne. D'ailleurs, ce temps était pour beaucoup une époque « maudite » et impropre à toute production intellectuelle. Il suffit de lire ce qu'en dit en 1927 Ferdinand Lot14(*). Il avait été précédé par la décadence du Bas Empire, s'enfonçait dans la nuit mérovingienne et se terminait par les « terreurs de l'an mille ». À peine la Renaissance carolingienne passait-elle pour une éclaircie dans ce ciel désespérément noir. Pourtant, en 1940, paraissait un livre sur Les écoles de la fin du VIIe siècle et la fin du XIe siècle. Émile Lesne en avait fait le cinquième tome de l'Histoire de la propriété ecclésiastique en France, publiée dans les « mémoires et travaux des Facultés catholiques de Lille ». Pour cette raison et parce qu'il paraissait pendant la guerre, ce remarquable ouvrage d'érudition, qui remplaçait avantageusement le vieux travail de L. Maître, n'eut pas le succès mérité. Le même sort fut attribué à la thèse de M. M. Dubois sur le grammairien anglo-saxon, thèse soutenue en 1943 et, « ô scandale », écrite par une femme. Enfin, après cette longue « traversée du désert », un livre paraissait qui devait devenir un classique et susciter de nouvelles études. Il s'agit de l'Histoire de l'éducation dans l'Antiquité d'Henri Marrou (1948). L'auteur, qui avait bien vu qu'il n'y avait pas de césure entre Antiquité et Moyen Âge, sa thèse de doctorat et ses travaux postérieurs le montrent, terminait son livre par un chapitre sur l'apparition des écoles chrétiennes de type médiéval et un épilogue sur « la fin de l'école antique ». C'était comme une invitation à poursuivre son oeuvre. Encouragé par Louis Halphen qui, à la fin de sa carrière, s'intéressait aux problèmes de l'école et des universités, et évidemment par Henri Marrou, « je consacrai ma thèse à Éducation et culture dans l'Occident barbare, VIe-VIIIe siècles ». Cette thèse eut raison du scepticisme de quelques bons maîtres de Sorbonne et n'a pas encore trop vieilli, ce qui d'ailleurs n'est pas un bon signe pour les recherches en ce domaine. Contrairement à ce que Roger avait fait, il envisageait tout ce qui concerne l'enseignement, l'éducation et l'enfant dans ces siècles dits « obscurs ». La relecture des sources permettait de dire que l'enfant, surtout dans le monde monastique, était l'objet d'attention et de compréhension, ce qui s'opposait aux idées que Philippe Ariès avait présentées avec un si grand talent que beaucoup s'en étaient emparés. Lorsque, d'autre part, Ariès écrivait : « la civilisation médiévale avait oublié la païdeïa des Anciens et elle ignorait encore l'éducation des modernes. Tel est le fait essentiel, elle n'avait pas l'idée de l'éducation », beaucoup le suivaient. Louis Halphen: « Les débuts de l'Université de Paris », Paris, 1949, pp. 9-27. En 1939, Halphen avait fait à l'Académie des inscriptions et belles-lettres une lecture sur Guibert de Nogent et son pédagogue. Selon les constats faits dans les différents textes parlant de l'éducation au Moyen Âge, l'histoire de la culture intellectuelle et de l'enseignement a été privilégiée et celle de l'éducation proprement dite n'a pas encore la place qu'elle devrait avoir. L'enfant a été le grand oublié des historiens du Moyen Âge, alors que nous constatons par les documents écrits et l'iconographie qu'il est présent dans la famille, à l'école et dans la société. Cela nous pousse à poser des questions liées à l'école d'aujourd'hui : par exemple, les liens entre parents et enfants, l'éducation au sein de la famille ou à l'extérieur, etc. L'éducation dans les milieux aristocratiques, militaire ou courtoise, était mieux connue au Moyen Âge classique. Le rôle de l'amitié, les rites de passage peuvent être étudiés si on relit d'un autre oeil la documentation en latin ou en langue vernaculaire. * 14 G. Paré. A. Brunet. P. Tremblay: La Renaissance du XIIe siècle. Les écoles et l'enseignement. Paris-Ottawa, 1933 |
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