Éducation à l'Époque contemporaine
Ce sont les deux siècles qui nous
séparent de la Révolution et de l'Empire napoléonien. Le
XIXe siècle est caractérisé par la difficile
naissance de la République démocratique et par des
bouleversements socio-économiques considérables (émergence
de l'ouvrier d'usine, des quartiers, des loisirs et de l'école
populaires, du socialisme et du communisme). Le XXe siècle
est marqué par des progrès techniques et scientifiques qui
prolongent ceux du XIXe jusque dans la mort industrielle des deux
guerres mondiales. Cette époque est aussi constituée par de
grandes évolutions mondiales et le progrès de connaissance de
l'homme.
L'éducation à l'Époque
contemporaine ne peut sembler universelle qu'au travers des habitudes et des
convictions qui sont le ciment de la société à laquelle
elle prépare. Mais elle est en réalité de toute part,
soutenue par un ensemble de choix philosophiques fondamentaux dont la
spécificité apparaît clairement par comparaison avec
d'autres modèles possibles. C'est ainsi que le vis-à-vis
traditionnel de la modernité peut permettre à cette
dernière de mieux se situer et se connaître. Tandis que
l'éducation traditionnelle se caractérise par une
référence constante à un ordre de réalité
proprement surnaturel. La modernité consiste à libérer
l'homme en le rendant à ses facultés et son environnement
naturel, et on commence donc véritablement avec le cartésianisme.
C'est donc bien au moyen de la double considération de la pensée
philosophique à partir de Descartes et d'une perspective traditionnelle
indissociable d'une référence à la transcendance que nous
voudrions réfléchir sur l'éducation à
l'Époque contemporaine.
D'abord la conception traditionnelle s'efface
progressivement au profit de la modernité. L'être ne se rapporte
plus à la transcendance, autrement dit, l'objet de la
métaphysique traditionnelle se voit privé de la qualité
d'être, et être expédié dans le néant pour
s'identifier, au rationalisme classique, à l'étendue et au
cogito. L'effacement de la tradition peut en effet se comprendre comme
une réduction de l'ontologie de référence. Les
conséquences de cette réduction vont alors sans dire du point de
vue de l'éducation et de la connaissance, dont l'objet varie
irrésistiblement en fonction de l'ontologie de référence
qui est son fondement.
Cette réduction de l'ontologie de
référence qui rythme toute l'histoire de la pensée
occidentale donne encore à réfléchir aux observateurs de
l'époque contemporaines dans la mesure où son point d'arrêt
peut ne pas être celui que le dualisme cartésien établit en
son temps: la conscience rationnelle et la matière étendue. Une
fois que la conscience rationnelle a tiré d'elle-même ses plus
ultimes conséquences, la psychanalyse n'a-t-elle pas effectivement fait
apparaître une subconscience ? Et après avoir
découvert la plus intime structure de la matière, la
physique quantique n'a-t-elle pas aussi démontré qu'une
énergie proprement immatérielle en était le
fondement ? La constante réduction de l'ontologie de
référence dont la philosophie occidentale consiste finalement
à décrire les étapes et les conséquences, nous
amène à nous demander si la vocation de la postmodernité
ne consiste pas à assumer l'émergence d'une infra
rationalité et d'une infra matérialité, pour
reprendre les deux termes d'un dualisme cartésien qui semblait pourtant
avoir déjà réduit le possible à ses plus naturelles
extrémités.
PRÉSENTATIONS GEOGRAPHIQUES ET HISTORIQUES DE LA
CHAÎNE DES CAHOS
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