Guide touristique aux pays des CHO, à l'usage des managerspar Emilie GAUTIER EM Lyon - Master Management des unités opérationnelles 2018 |
III. LES HABITANTSAprès avoir défini la culture CHO et ses régions, intéressons-nous à la personne et au poste. Qui sont-ils ? Quelle est leur fonction ? Quelle collaboration, quels liens entretiennent-ils avec les Managers, les managés et leurs supérieurs ? 1.Les CHO« Pour moi qui ai une aversion totale pour la routine, c'est parfait. C'est parfois fatigant mais très agréable de se créer son propre métier ! » Florelle Moire, CHO à l'entreprise Intuiti29 Virginie Vandersmissen, CHO chez Tapptic, agence belge de solutions digitales, a dû créer sa fonction de toutes pièces, à sa manière.30 Aujourd'hui, seule une cinquantaine de CHO existe en France. Il n'y a ni formation ni école pour apprendre ce métier. Tout comme les métiers du numérique, le poste CHO a été créé pour répondre à une demande. Pour les dirigeants, il était urgent de diminuer la rotation salariale, les arrêts de travail et les maladies professionnelles. Ces quelques exemples coûtent beaucoup d'argent et de temps ; or on sait par l'adage populaire « que le temps c'est de l'argent ». Il était urgent de trouver une autre solution pour répondre à la crise économique. En 2016, en France, nous avons encore du mal à évaluer le nombre de burnout31, on trouve des chiffres allant de 30 000 à 3 millions. 490 000 personnes souffrent d'épuisement professionnel, « 72 % des salariés et 79 % des managers évaluent leur niveau de stress à 7 et plus [sur une échelle de 0 à 10] »32.Les salariés ont grand besoin d'écoute mais aussi d'actions. Si le bonheur est une notion subjective non papable, il en est de même pour la personne qui en a la responsabilité. Cette nouvelle fonction n'est pas figée. Elle dépend de la personne au poste du CHO, de la culture de l'entreprise dans laquelle elle évolue et des salariés en son sein. Il existe donc autant de CHO que d'entreprises. 29- http://www.la-croix.com/Economie/Social/Chief-happiness-officer-artisan-bonheur-travail-2016-08-29-1200785186, Florence Pagneux, "Chief happiness officer ", artisan du bonheur au travail ?,article La croix-Economie, Interview, 28 août 2016. 30- Caroline Lallemand, Un «responsable du bonheur» peut-il vraiment rendre les employés heureux, article Le Parisien, 8 février 2017. 31- http://www.lemonde.fr/emploi/article/2016/05/03/malades-du travail_4913040_1698637.html,François Desnoyers, Malade du travail, Le monde, 3mai 2016. Après avoir vu que ses axes de travail s'articulaient autour de la liberté, de la reconnaissance des salariés et de l'humain et ce, afin de les rendre heureux; intéressons-nous de plus près aux rôles qui est accordé au CHO. Après avoir interrogé les managers sur l'impact de ce type de poste dans leur travail, il en résulte qu'il a des fonctions diverses et variées : FIGURE 6 : Analyse et synthèse « Qui est ce CHO ? attentes et besoins des managers » Source : interviews des 9 managers, cf questionnaire en annexe Le CHO n'est pas là pour penser à la place des autres. Il est là pour (se)concentrer et coordonner les envies verbalisées et/ou observées des salariés. Le CHO, tel un caméléon aura plusieurs casquettes et devra jongler avec celles-ci selon les situations et les personnes qui l'entourent afin de leur proposer des solutions adaptées. Le maître-mot de cette nouvelle fonction est bien l'Adaptation. Lors du prochain chapitre, nous rentrerons dans les détails du « comment » ! « La fonction n'est pas celle d'un animateur de champ de foire évoluant dans un univers de paillettes au pays des Bisounours. Au contraire, les pieds sur terre, ces managers ont compris que la performance d'une organisation décuplait lorsque ses collaborateurs se sentaient heureux au travail. Ils s'autoproclament donc garants des conditions organisationnelles propices au bonheur des collaborateurs, à leur épanouissement et par conséquent à leur performance. » Laurence Vanhée |
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