1.1.2. Problématique
Au regard de ce qui précède, il y a lieu de
souligner que le constat de l'étalement de la ville de Niamey a
été largement fait par les acteurs urbains et les chercheurs.
Pourtant, le phénomène continue de se développer. Il
convient alors de comprendre comment les dynamiques spatiales conduisent au
processus d'étalement urbain. Pour ce faire, la présente analyse
considère la mobilité résidentielle comme entrée
principale pour expliquer le phénomène d'étalement de la
ville de Niamey. Car il s'agit d'une dimension qui n'a jamais été
prise en compte dans la problématique urbaine au Niger et plus
particulièrement à Niamey. Une telle option conduit à
poser la question suivante :
Quel est l'impact des migrations et de la mobilité
résidentielle intra-urbaine sur l'étalement de la ville de
Niamey ?
Cette question mérite d'être posée
étant donné que « l'étalement urbain
caractérise le phénomène de croissance de l'espace
urbanisé de façon peu maîtrisée, produisant un tissu
urbain très lâche, de plus en plus éloigné du centre
de l'aire urbaine dont il est dépendant » (Pulliat,
2007). Concernant le cas de Niamey, l'étalement urbain résulte de
dynamiques essentiellement résidentielles, sachant que la
mobilité résidentielle participe à la dynamique
démographique et à la répartition de la population entre
les espaces résidentiels de la ville. La compréhension de la
dynamique résidentielle justifie les questions subsidiaires
suivantes :
- Quelles sont le profil migratoire et la trajectoire
résidentielle intra-urbaine des chefs de ménage niaméens
?
- Comment peut-on maîtriser l'étalement de la
ville de Niamey ?
On constate que le premier moteur de l'accroissement des
surfaces urbanisées est constitué par la demande
résidentielle des ménages. La satisfaction de cette demande a
donné lieu à une spéculation foncière qui
accélère le processus d'étalement urbain en l'absence de
rigueur du point de vue du respect du permis de construire et des
opérations de lotissement.
En somme, l'étalement urbain est une
réalité complexe qui recouvre plusieurs enjeux dont entre
autres :
- les enjeux de gestion urbaine à travers l'action
locale ;
- les enjeux environnementaux du fait que la ville qui
s'étale grignote les espaces agricoles et ruraux en faisant ainsi
disparaître la biodiversité ;
- et les enjeux écologiques à travers
l'augmentation de la distance « lieu de travail-domicile »
qui encourage le développement de l'automobile et des problèmes
liés à la circulation urbaine.
Si la question de l'étalement ne figure pas parmi les
priorité des acteurs en charge de la gestion urbaine de Niamey, force
est de reconnaître que les chercheurs ont très tôt
abordé cette question en la mettant en relation soit avec la croissance
urbaine, soit avec la spéculation foncière ou avec le mode et le
rythme de mise en valeurs de parcelles. De plus, il est établi à
travers ces études que les ménages sont les véritables
bâtisseurs de la ville, vu la faible envergure des actions de l'Etat et
des sociétés d'aménagement urbain et de construction
immobilière. Ces ménages ne sont pas figés dans l'espace
urbain. Ils sont plutôt appelés à se déplacer entre
les segments de la ville ou à migrer hors de la ville en fonction de
l'évolution de leur taille, de la mobilité sociale de leurs
chefs, de leurs statuts d'occupation et de leurs types d'habitat. D'où
l'intégration de cette recherche dans un cadre théorique
favorable à une meilleure analyse de la mobilité
résidentielle à Niamey.
C'est en tenant compte de toutes ces dimensions que la
présente étude se fonde sur un certain nombre d'hypothèses
qui constituent de véritables propositions de recherche.
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