1.1.3. Hypothèses
Les hypothèses émises pour conduire cette
étude se basent sur quatre axes.
1) Les migrations internes et internationales constituent un
facteur discriminant dans le processus d'intégration socio-spatiale des
citadins dans la ville de Niamey.
Ici l'étude se base sur le fait que ces migrations
transforment les rapports des citadins à leur territoire à
travers le changement de statut d'occupation par exemple.
2) La mobilité résidentielle intra-urbaine est
le moteur de l'étalement urbain.
Cette hypothèse se base sur le fait que l'accroissement
des surfaces urbanisées est constitué d'abord par une demande
résidentielle, à laquelle les acteurs urbains tentent de
répondre le plus souvent par la spéculation foncière et
immobilière qui pose à son tour un problème de gestion
urbaine, comme c'est le cas à Niamey actuellement. L'analyse de la
mobilité résidentielle des ménages doit déboucher
sur un modèle de trajectoire résidentielle intra-urbaine
dominant. Cela permettra de mesurer l'impact de la mobilité
résidentielle intra-urbaine des ménages sur l'étalement de
la ville.
En établissant la trajectoire résidentielle des
ménages, il est possible de lire la synchronie des
événements familiaux et biologiques, des changements sociaux et
économiques souvent latents ainsi que les changements de localisation et
de statut d'occupation des individus ou des ménages. Cette synchronie
peut révéler des modèles de trajectoire
résidentielle dominants dont il faut tenir compte dans
l'élaboration d'une politique d'habitat conséquente.
3) L'étalement de la ville de Niamey est
accéléré par la mauvaise gestion urbaine.
En effet, c'est la mauvaise gestion urbaine qui ne permet pas
aux acteurs urbains de respecter les textes d'urbanisme et de mettre en oeuvre
les outils de planification conçus pour au moins maîtriser la
croissance spatiale de la ville. Ici il y a lieu d'identifier les principales
étapes de l'évolution spatiale de la ville de Niamey avant
de monter les spécificités résidentielles que
présente chaque espace de la ville. De plus, la troisième
hypothèse invite à étudier le jeu des acteurs urbains et
la manière dont ils construisent la ville. Cela permet, par
conséquent, d'appréhender les essais de planification urbaine au
Niger. Quant à la quatrième hypothèse, elle nous autorise
à faire des propositions efficientes pour résoudre le
problème d'étalement de la ville de Niamey.
4) La maîtrise de l'étalement urbain doit passer
par une modification du modèle de trajectoire résidentielle des
ménages niaméens.
Aussi, semble-t-il difficile de résoudre la question de
la croissance urbaine sans prendre en compte ces changements de
résidence dont l'intégration dans l'analyse des questions
urbaines permettra d'établir un diagnostic raffiné. Cela est
d'autant plus vrai que l'étude de la mobilité
résidentielle suppose une exploration de la trajectoire
résidentielle des ménages dont la redistribution détermine
en partie l'organisation de l'habitat dans la ville. Or, l'accès au
logement et la redistribution spatiale des populations citadines sont des
processus socialement sélectifs. De ce fait, cette étude doit
permettre d'exhumer les logiques sociales qui commandent aux pratiques
résidentielles. Ces logiques émanent, par exemple, de
l'opposition entre les migrants et les autochtones, entre les
générations de chef de ménage, etc.
En observant de près ces hypothèses, on se rend
compte que dans l'explication de la croissance de la ville de Niamey, il y a un
niveau d'analyse qui a loupé ; il s'agit, en l'occurrence, des
déplacements des ménages à l'intérieur ou entre les
différents segments de l'espace urbain et la manière dont ils
sont affectés par les migrations internes et internationales.
Ces hypothèses proposent de conduire un travail de
recherche original qui se base sur des objectifs pertinents.
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