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Mobilité résidentielle et processus d'étalement de la ville de Niamey (Niger).

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par Abdoulaye ADAMOU
Abdou Moumouni Dioffo - Doctorat de Géographie 2012
  

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6.4. Des actions pour lutter contre l'étalement urbain

Ici, il y a lieu de rappeler les solutions préconisées pour lutter contre l'étalement des villes dans le monde et de faire propositions plus adaptées au cas de la ville de Niamey.

6.4.1. Solutions préconisées pour lutter contre l'étalement des villes

Les solutions à l'étalement se résument à deux axes essentiels : le contrôle de l'espace par la gestion du sol et le contrôle de l'espace par la planification. Le contrôle de l'espace, prôné dans les deux cas, passe ainsi par la structuration du territoire autour de pôles d'appui, la redéfinition des conditions d'ouverture d'offre foncière, une politique de reconquête urbaine et enfin par la revalorisation du tissu urbain ancien. Aujourd'hui, la lutte contre l'étalement s'inscrit dans le Schéma de Cohérence Territorial (SCOT) qui met en relation mobilité (transport) et développement de l'espace urbain notamment dans les villes Françaises (Lyon, Paris, etc.)

En Afrique, l'étalement est considéré comme une situation d'urgence, et les solutions apportées se résument à des actions souvent spontanées et rarement efficaces.

Lors du symposium international sur les « Enjeux du développement urbain durable au Burkina Faso » tenue à Ouagadougou à l'occasion de la journée mondiale de l'habitat 2007 « une ville juste est une ville sûre », les participants ont suggéré entre autres :

- la prise d'initiatives fortes en vue de densifier les villes et de maîtriser l'extension urbaine par la création d'une ceinture verte autour des villes et la mise en place d'une cellule de veille en vue du respect des périmètres urbains ainsi définis ;

- et la création d'une taxe sur le foncier urbain non bâti en vue de décourager la spéculation foncière, inciter à la mise en valeur des parcelles produites et renforcer les finances locales.

En ce qui concerne Ouagadougou, les actions ont été envisagées par les acteurs urbains qui ont pour but de faire face aux projections d'étalement inquiétant de la ville qui aurait une superficie de 50 000 ha en 2026 pour une population de 2 992 720 habitants. Les actions ainsi engagées porte sur trois axes prioritaires :

- l'identification des zones d'habitat à densifier,

- le classement de 10% du territoire en espaces naturels et agricoles,

- et la définition autour des gares routières de pôles de développement économiques et de densification urbaine.

Notons que certains urbanistes  sont allés au-delà de simples actions en proposant la ville compacte qui serait d'après eux, une ville durable. Mais, cette forme de ville suscite encore un débat entre les chercheurs. Souvent été présentée comme solution idéale au problème d'étalement urbain, la ville compacte est avant tout une ville dense, à l'urbanisation continue. En plus d'être dense, elle se définit par un degré élevé de mixité fonctionnelle dans l'usage de sols, permettant de multiplier les opportunités de déplacement à distance donnée. De ce fait, les adeptes de la ville compacte pensent jouer sur plusieurs tableaux pour contrer une tendance spontanée à l'étalement : limiter l'étalement (rétention urbaine) et rendre les parties bâties attractives (renouvellement urbain), proposer des alternatives à l'automobile (réseau de transports en commun et de pistes cyclables), freiner le déclin du centre au profit de la périphérie en valorisant le patrimoine urbain, etc.

Face aux avantages que semble présenter la ville compacte, des critiques portant sur sa faisabilité sont émises par de nombreux chercheurs qui pensent qu'elle nécessite un interventionnisme fort des acteurs publics qui ne garantit pas toujours une certaine efficacité dans le développement urbain. Par ailleurs, ils estiment que la densification, tant prônée pour la mise en place de la ville compacte, implique un fort risque d'accroissement de la congestion. Ce risque, au-delà du désagrément individuel qu'il procure, rentre d'après eux, en conflit avec les principes de la durabilité car constituant un gaspillage d'énergie avéré. Par ailleurs, ils font ajouter que la congestion génère des coûts, aussi bien individuels (perte de temps) que collectifs (accroissement des pollutions).

Dans tous les cas, la ville compacte n'est pas actuellement faisable à Niamey, car les autorités locales ne disposent pas de moyen conséquent pour sa réalisation. Cependant, elles peuvent envisager avec les populations, des actions prioritaires pour limiter l'étalement.

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