6.2.2. Ménages sans
logement
C'est le domaine des sans-abri qui squattent les alentours des
principaux marchés de la ville, les trottoirs de quelques boulevards et
avenues (Liberté, Maourey, etc.) et les vérandas des grands
magasins (Score, CFAO, Pharmacies, etc.). Ils sont refoulés de ces lieux
avec l'avènement et la multiplication des services de gardiennage
(vigiles), qui font que leur présence n'est donc plus indispensable sur
ces lieux. Cela oblige ces squatters à gagner des rues
intérieures des îlots, plus propices à leur installation
comme on peut le voir à côté de l'école mission,
dans le quartier Zongo. Car, pour ces pauvres gens, il est hors de question de
quitter le centre ville.
On rencontre aussi des Sans Domicile Fixe (SDF) au niveau des
gares et sur les estrades des salles de cinéma (Soni Ali Ber,
Zabarkan...). Parmi eux, certains pratiquent la délinquance. Ce sont
pour la plupart, des jeunes hommes qui arrivent à leur
« dortoir » si tard dans la nuit, qu'on ne peut les
remarquer que le matin quand ils sont réveillés par le bruit des
passants. On note aussi un nombre important de débiles mentaux (des
fous) au centre ville, dans les bois ou encore à la devanture de
certaines maisons.
6.2.3. Constructions
modernes
Ici, les promoteurs qui sont les plus riches de la ville font
appel à l'expertise d'entreprises de construction et d'architecte. Les
modes et les matériaux de constructions sont modernes, voire
ultramodernes dans certains cas. Ce sont les types de construction qu'on
retrouve dans les quartiers dits résidentiels réservés
à l'élite, aux expatriés des pays développés
surtout et de plus en plus aux grands commerçants. Dans ces villas qui
relèvent souvent de la mégalomanie, on note une architecture
typiquement occidentale occupant de grandes parcelles (600 à 1200
m2) et disposant d'un équipement sanitaire moderne et
complet.
Aujourd'hui, c'est la toiture en tuile qui y est à la
mode puisque le béton, la vitre, le claustras, la verdure, la piscine et
autres sont devenus banales dans ces quartiers résidentiels qui
répondent en général, aux standards internationaux en
matière d'équipement du sol et de construction.
Ces quartiers se caractérisent par une faible
densité de population et le plus souvent par leurs emplacements
stratégiques. En effet, il arrive qu'ils soient séparés
des quartiers populaires soit par une barrière naturelle à
l'image de la vallée de Gounti Yéna qui sépare le
quartier Plateau située à l'ouest, des quartiers populaires
situés sur l'autre rive, soit par une barrière artificielle.
Cette dernière peut être un camp militaire, un boulevard ou encore
un bois comme la ceinture verte.
Dans ces quartiers, les VRD sont au complet : cas des
quartiers Plateau, Terminus et Koira Kano. La recrudescence de
l'insécurité a poussé les populations de ces villas
à surélever les murs de clôture et à les couvrir de
bougainvilliers pour dissuader les voleurs. Mais, une telle pratique a
l'inconvénient de cacher la belle architecture des villas et les rend
moins accessibles en cas d'incendie ou d'autres interventions (H.K. Motcho,
2004).
Photo n° 6.5 : Villa type F4 à la
cité 105 logements
Source : Google image
Il faut préciser que ces constructions modernes
produites plus ou moins selon les procédures normales de mise en valeur,
se retrouvent aussi dans les quartiers mixtes comme le quartier Recasement,
Yantala.
Il y a aussi les logements produits par la SONUCI, le
Crédit du Niger et d'autres sociétés promoteurs
occasionnels de logements sociaux en faveurs de leurs personnels sous
l'appellation de « Cité », comme c'est le cas
de Cité BCEAO, OPT, etc., qui ne sont pas de l'auto-construction, mais
des logements acquis par location-vente.
Dans tous les cas, la part de population concernée par
le type d'habitat moderne ne dépasse pas 17 % à Niamey en
2002 (O. Aga, 2002). C'est donc cette minorité qui profite de toutes
commodités de la vie en ville contrairement à la majorité
des citadins qui se concentre dans les quartiers populaires qui font face
à d'innombrables problèmes d'assainissement.
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