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Mobilité résidentielle et processus d'étalement de la ville de Niamey (Niger).

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par Abdoulaye ADAMOU
Abdou Moumouni Dioffo - Doctorat de Géographie 2012
  

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6.2.2. Ménages sans logement

C'est le domaine des sans-abri qui squattent les alentours des principaux marchés de la ville, les trottoirs de quelques boulevards et avenues (Liberté, Maourey, etc.) et les vérandas des grands magasins (Score, CFAO, Pharmacies, etc.). Ils sont refoulés de ces lieux avec l'avènement et la multiplication des services de gardiennage (vigiles), qui font que leur présence n'est donc plus indispensable sur ces lieux. Cela oblige ces squatters à gagner des rues intérieures des îlots, plus propices à leur installation comme on peut le voir à côté de l'école mission, dans le quartier Zongo. Car, pour ces pauvres gens, il est hors de question de quitter le centre ville.

On rencontre aussi des Sans Domicile Fixe (SDF) au niveau des gares et sur les estrades des salles de cinéma (Soni Ali Ber, Zabarkan...). Parmi eux, certains pratiquent la délinquance. Ce sont pour la plupart, des jeunes hommes qui arrivent à leur « dortoir » si tard dans la nuit, qu'on ne peut les remarquer que le matin quand ils sont réveillés par le bruit des passants. On note aussi un nombre important de débiles mentaux (des fous) au centre ville, dans les bois ou encore à la devanture de certaines maisons.

6.2.3. Constructions modernes

Ici, les promoteurs qui sont les plus riches de la ville font appel à l'expertise d'entreprises de construction et d'architecte. Les modes et les matériaux de constructions sont modernes, voire ultramodernes dans certains cas. Ce sont les types de construction qu'on retrouve dans les quartiers dits résidentiels réservés à l'élite, aux expatriés des pays développés surtout et de plus en plus aux grands commerçants. Dans ces villas qui relèvent souvent de la mégalomanie, on note une architecture typiquement occidentale occupant de grandes parcelles (600 à 1200 m2) et disposant d'un équipement sanitaire moderne et complet.

Aujourd'hui, c'est la toiture en tuile qui y est à la mode puisque le béton, la vitre, le claustras, la verdure, la piscine et autres sont devenus banales dans ces quartiers résidentiels qui répondent en général, aux standards internationaux en matière d'équipement du sol et de construction.

Ces quartiers se caractérisent par une faible densité de population et le plus souvent par leurs emplacements stratégiques. En effet, il arrive qu'ils soient séparés des quartiers populaires soit par une barrière naturelle à l'image de la vallée de Gounti Yéna qui sépare le quartier Plateau située à l'ouest, des quartiers populaires situés sur l'autre rive, soit par une barrière artificielle. Cette dernière peut être un camp militaire, un boulevard ou encore un bois comme la ceinture verte.

Dans ces quartiers, les VRD sont au complet : cas des quartiers Plateau, Terminus et Koira Kano. La recrudescence de l'insécurité a poussé les populations de ces villas à surélever les murs de clôture et à les couvrir de bougainvilliers pour dissuader les voleurs. Mais, une telle pratique a l'inconvénient de cacher la belle architecture des villas et les rend moins accessibles en cas d'incendie ou d'autres interventions (H.K. Motcho, 2004).

Photo n° 6.5 : Villa type F4 à la cité 105 logements

Source : Google image

Il faut préciser que ces constructions modernes produites plus ou moins selon les procédures normales de mise en valeur, se retrouvent aussi dans les quartiers mixtes comme le quartier Recasement, Yantala.

Il y a aussi les logements produits par la SONUCI, le Crédit du Niger et d'autres sociétés promoteurs occasionnels de logements sociaux en faveurs de leurs personnels sous l'appellation de « Cité », comme c'est le cas de Cité BCEAO, OPT, etc., qui ne sont pas de l'auto-construction, mais des logements acquis par location-vente.

Dans tous les cas, la part de population concernée par le type d'habitat moderne ne dépasse pas 17 % à Niamey en 2002 (O. Aga, 2002). C'est donc cette minorité qui profite de toutes commodités de la vie en ville contrairement à la majorité des citadins qui se concentre dans les quartiers populaires qui font face à d'innombrables problèmes d'assainissement.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe