6.2.1.2. Habitat de cour
en dur
Couramment appelé célibatorium, l'habitat de
cour en dur présente presque les mêmes caractéristiques que
l'habitat de cour en banco ; sauf que dans l'habitat de cour en dur, les
murs sont en parpaings de ciment, la charpente constituée de barres
métalliques (tubes carrés ou IPN) et la toiture en tôle. Il
est produit par des promoteurs particuliers, qui utilisent
généralement les mêmes réseaux informels que pour
l'habitat de cour en banco.
Modèle conçu pour une exploitation locative, ces
constructions en dur sont caractérisées aussi par une surface
relativement grande (16 m2 par pièce et de plus en plus un
isolement relatif des résidents). En effet, pour éviter ou pour
limiter les problèmes de cohabitation et face à la montée
des pulsions individualistes parmi les locataires, la tendance actuelle est de
doter chaque logement d'un compteur d'électricité individuel et
dans de rares cas d'une douche interne, voire d'un robinet d'eau individuel. De
plus, à chaque logement est réservé un espace privé
clôturé par une murette en parpaing dans le souci de
préserver davantage l'intimité des ménages. Dans cet
espace muni d'une terrasse en ciment, on note quelques fois l'existence d'une
cuisine privée. De telles transformations ne manquent pas
évidemment de conséquence sur le prix du loyer. L'habitat de cour
en dur est surtout dominant dans les quartiers périphériques
mixtes
Photo n° 6.3 : Habitat de cour en dur
Source : Saley Mahamadou (mémoire de DEA,
2009)
6.2.1.3. L'habitat sommaire ou en paillote
L'habitat en paillote est une construction de type rural. Il
est généralement l'oeuvre des squatters qui occupent des
réserves foncières publiques ou privées. En effet, ce type
d'habitat s'établit sur des espaces verts (ceinture verte), des
réserves foncières ou sur des terrains appartenant à des
particuliers. Il en résulte des espaces d'habitat en paillote
localisés généralement à la
périphérie mais aussi des enclaves à l'intérieur de
quelques quartiers résidentiels (Tchana Carré au Plateau).
Mais, l'inconvénient majeur de la paillote est qu'elle
est très inflammable surtout pendant les périodes froides lorsque
ses habitants doivent y allumer du feu pour se chauffer. Il en résulte
des incendies répétés. D'où l'obligation dans
certains cas de laisser assez d'espace entre les cases. Cependant cette mesure
initiée par les autorités municipales n'est pas toujours
respectée face à un besoin pressant de logement de ce type.
Ainsi, la plupart des cases restent serrées, dans un désordre
total, entourées d'une palissade en tiges de mil qui préserve
l'intimité ou parfois d'un enclos symbolique en matériaux de
récupération.
Photo n°6.4 : Habitat en paillote dans la
ceinture verte
Source : kailou Djibo 2009, mémoire de
DEA
Outre les incendies, l'habitat en paillote se
caractérise par son insalubrité. Il dispose aussi rarement de
latrines. Quant à la douche, elle n'est qu'un abri rudimentaire en secco
dont on retrouve à l'intérieur un morceau de tôle, des
briques de ciment ou de granite en guise de terrasse. Ici, l'eau courante et
l'électricité sont toujours absentes.
Il convient de rappeler que le secco est aussi utilisé
dans l'habitat de cour en banco, tant pour la confection de la toiture que pour
la confection de hangar ou de mur de clôture. Dans l'habitat moderne, la
paillote est aussi utilisée à des fins esthétiques ou pour
loger le gardien.
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