Introduction
Les ménages qui habitent dans une strate ont
forcément une histoire urbaine qui leur confère une trajectoire
résidentielle particulière par rapport aux habitants des autres
strates de la ville. Ainsi, le nombre moyen de quartiers habités, la
durée de séjour depuis la dernière installation à
Niamey, la localisation des quartiers d'habitation, l'évolution des
attributs du ménage (par exemple : statut d'occupation) font-ils
l'objet d'analyse chaque fois que le ménage se déplace dans
l'espace urbain.
4.1. Nombre moyen de
quartiers habités par les ménages vivant dans les
différentes strates
Le nombre moyen des quartiers habités par les
ménages de la strate 1 est de 2,4. Cette moyenne varie selon le
quartier ; il est plus important à Terminus et plus faible à
Liberté. D'ailleurs, les chefs de ménage du Terminus ont
déménagé deux fois plus que ceux du quartier
Liberté. Dans cette strate, 2 sur ménages 5 n'ont jamais
déménagé hors de leur quartier ; ils ne connaissent
donc que leur quartier d'accueil. Ces derniers sont plus présents au
quartier Liberté. En revanche, ceux qui ont vécu dans plus de 3
quartiers de la ville, qui ne dépassent guère 16 % des
ménages de cette strate, se retrouvent la plupart du temps au quartier
Terminus. En effet, 66 % de ces ménages habitent dans le quartier
Terminus.
Nombre de quartiers
|
pourcentage
|
1
|
39
|
1 à 3
|
45
|
4 à 5
|
12
|
6 à 9
|
4
|
Plus de 10
|
0
|
Total
|
100
|
|
|
Tableau n°4.1: Nombre de quartiers habités par
les ménages de la strate1dans la ville de Niamey
Dans le quartier Lacouroussou, les chefs de ménage
enquêtés ont habité en moyenne 2,3 quartiers de Niamey. On
trouve parmi les enquêtés, des ménages qui n'ont
pratiquement pas de trajectoire résidentielle puisqu'ils ont toujours
vécus à Lacouroussou ; il s'agit de 38% des ménages
du quartier dont les chefs sont natifs de Niamey pour la plupart. Parmi ces
derniers, 1/3 sont des propriétaires et des locataires alors que la
moitié est formée d'ayants droit. Les locataires qu'on compte
parmi eux sont soit au début de leur parcours migratoire ou se sont
fixés dans le quartier pour une raison donnée. Par ailleurs, 88%
des ménages du quartier Lacouroussou n'ont pas habité plus de
trois quartiers. Ceux dont la trajectoire résidentielle va
au-delà de trois quartiers sont de rares propriétaires ou
locataires.
Notons que Lacouroussou est l'un des quartiers dans lesquels
la spéculation locative est très développée. Aussi,
est-il fréquent de voir des maisons dans lesquelles le
propriétaire cohabite avec plusieurs autres ménages locataires.
Ce qui fait que le taux des locataires est très important dans ce
quartier où il est de 46%.
La composition sociale du quartier explique également
la courte trajectoire résidentielle observée parmi les
ménages de Lacouroussou. En effet, près de la moitié de
ces ménages ont un chef qui est artisan ou commerçant auxquels
s'ajoutent 16 % de chefs de ménage femmes au foyer. Or l'analyse a
montré que ces catégories sociales présentent rarement de
longues trajectoires résidentielles. Cependant on trouve
également de rares cadres supérieurs qui sont le plus souvent
natifs du quartier qu'ils n'ont pas voulu quitter malgré leur promotion
sociale. Dans ce cas, ils rénovent une partie de la maison familiale en
banco, en la transformant en villa ou en habitat de cour en dur. Il faut dire
qu'ici même les cadres supérieurs ne présentent pas
toujours une trajectoire résidentielle intra-urbaine
diversifiée ; leur statut d'occupation du logement, leur statut
matrimonial, leur type d'habitat changent dans le même espace
résidentiel.
En ce qui concerne les ménages du quartier
Liberté, ils ont vécu en moyenne dans 1,6 quartiers de la ville.
Cette moyenne est bien plus faible que celle observée à
Lacouroussou. Liberté est un quartier où la plupart de chefs de
ménage sont soit des ayants droit, soit des copropriétaires qui
ont accéder à la propriété par héritage.
Alors que dans le quartier Lacouroussou on observe plutôt une forte
proportion de locataires qui sont les ménages les plus mobiles du fait
de leur statut d'occupation précaire.
Notons que plus de la moitié des ménages du
Liberté n'ont jamais quitté leur quartier. C'est le cas de tous
les ayants droit, de 3/5 des copropriétaires, de 1/2 des
propriétaires mais aussi de 2/5 des locataires. Les ménages qui
ont habité plus de trois quartiers sont très rares (4 %) ;
ce sont essentiellement des locataires et des propriétaires.
Liberté est un quartier où la plupart des
maisons ont été héritées suite aux
décès de leurs propriétaires. C'est pourquoi on y trouve
aussi beaucoup de propriétaires natifs du quartier. Ici comme à
Lacouroussou, ce sont les copropriétaires et les locataires qui ont
vécu dans le plus grand nombre de quartiers.
De plus, l'enquête montre que les seuls chefs de
ménage du Liberté ayant eu plus de 3 quartiers d'habitation sont
les cadres supérieurs et les retraités. Contrairement à
Lacouroussou, les artisans et commerçants de Liberté n'ont jamais
vécu dans plus de trois quartiers de la ville.
Dans le quartier Terminus, la proportion des ménages
n'ayant jamais déménagé, deux fois moins importante
qu'à Lacouroussou et trois fois inférieure qu'au Liberté,
est de 20 %. Ce taux est loin d'être négligeable. Ce qui corrobore
le nombre moyen de quartiers habités par les ménages qui est de
3, soit le double de la moyenne observée au quartier Liberté. Ce
ratio est nettement supérieur à celui observé au quartier
Lacouroussou. Donc les ménages de Terminus ont une trajectoire
résidentielle assez développée. D'ailleurs, ceux qui ont
vécu dans plus de 2 quartiers sont majoritaires : 4/5 des
ménages du quartier dont les 40 % ont vécu dans plus de trois
quartiers. Les ménages qui n'ont vécu qu'au Terminus sont en
grande partie des ayants droit et des propriétaires. Ceux qui ont
habité plus de trois quartiers sont à 56 % des locataires.
Par ailleurs, Terminus est un quartier dominé par des
cadres moyens, des cadres supérieurs, et des retraités qui
représentent 67 % des ménages qui n'ont vécu que dans le
quartier actuel. Mais, dans l'ensemble, la plus courte trajectoire
résidentielle est celle des ouvriers, étudiants et appelés
du service civique national. En revanche, la plus longue trajectoire est
observée auprès des cadres supérieurs puis des artisans et
commerçants.
Il faut préciser que, dans l'ensemble, les
ménages de la strate 1 ont bougé moins que ceux de la strate 2
dont le nombre moyen des quartiers habités est de 2,6. En outre, plus de
la moitié des ménages de la strate 2 ont vécu dans 2
à 3 quartiers. Mieux, le tableau n° 4.2 montre que la proportion de
ménages ayant vécu dans plus de 4 quartiers est de l'ordre de 23
% ; ce qui est assez important. Tout cela fait que le taux des
ménages qui n'ont jamais déménagé est faible dans
la strate 2 comparativement à celui enregistré dans la strate
1 ; Ici, on note que seul 1 ménage sur 4 a toujours vécu
dans le quartier actuel. Ces derniers sont observés principalement dans
le quartier traditionnel de Boukoki 1 (3/5 de ces ménages de la strate 2
qui n'ont vécu que dans le quartier actuel se retrouvent à
Boukoki 1) ; il s'agit de ménages dont la trajectoire est
stabilisée ou qui la débutent.
Nombre de quartiers
|
Pourcentage
|
1
|
24,65
|
1 à 3
|
52,06
|
4 à 5
|
19,86
|
6 à 9
|
3,43
|
Plus de 10
|
0
|
Total
|
100
|
Tableau n°4.2 : Nombre de quartiers
habités par les ménages de la strate2 dans la ville de
Niamey
Vu que la strate 2 est aussi constituée d'une
diversité de quartiers, il parait logique de s'attendre à des
différences de trajectoire résidentielle entre les
différents espaces résidentiels.
Dans le quartier Boukoki 1, le nombre moyen de quartiers
habités par les ménages est de 2,4. Les ménages qui n'ont
vécu qu'à Boukoki 1 constituent 43 %. L'importance de cette
catégorie de ménages rapproche Boukoki 1 des quartiers
traditionnels de la strate 1 (Liberté, Lacouroussou). Il s'agit de la
moitié des locataires, de 2/3 des copropriétaires et du quart des
propriétaires. En revanche, la proportion de ceux qui ont vécu
dans plus de 5 quartiers de la ville est très faible. Il s'agit
exclusivement de propriétaires. Parmi les ménages qui ont
habité 2 à 3 quartiers, on note une prépondérance
des propriétaires. En effet, 53 % des propriétaires se retrouvent
dans cette catégorie alors que les ménages qui ont vécu
dans 3 à 4 quartiers se comptent surtout parmi les locataires qui en
constituent plus de 3/5.
Notons que la trajectoire résidentielle varie
énormément selon la profession du chef de ménage. A ce
propos, il convient de rappeler que plus de la moitié des chefs de
ménage de Boukoki 1 sont des artisans ou commerçants. Ces
derniers forment 3/5 des ménages qui n'ont jamais
déménagé ; à cela s'ajoutent toutes les femmes
au foyer et 1/3 des cadres supérieurs ; il en résulte une
certaine stabilité des ménages dans leurs logement. Cette
stabilité dans le logement s'explique par le fait le quartier se trouve
non loin du centre ville et par la proximité du marché
Katako, un des plus grands marchés de la ville. Il convient de
noter qu'ici tous les ouvriers et les retraités ont vécu dans au
moins deux quartiers de la ville.
La situation est totalement différente dans le quartier
résidentiel de Cité Fayçal où le nombre moyen de
quartiers habités par les chefs de ménage est de 2,8.
Contrairement au quartier Boukoki 1, la proportion de ménages n'ayant
jamais déménagé est faible à Cité
Fayçal ; elle n'est que de 17 %, soit deux fois moins qu'à
Boukoki 1. D'ailleurs, la plupart des ménages de Cité
Fayçal sont à leurs deuxième ou troisième
logements à Niamey (c'est le cas de 56 % d'entre eux). Ceux qui
sont à leur quatrième ou cinquième logement sont de
l'ordre de 22 % ; ils sont actuellement propriétaires de leur
logement au quartier Cité Fayçal. De ce fait, les
propriétaires présentent la plus longue trajectoire
résidentielle. Mais, il convient de préciser que les ayants droit
et les copropriétaires ont toujours séjourné dans plus
d'un quartier.
L'importance du nombre de quartiers habités par les
chefs de ménage est aussi relative à la prédominance des
cadres supérieurs et des retraités. En effet, plus de 2/5 des
chefs de ménage sont des cadres supérieurs tandis que les
retraités en constituent 1/4. On n'y compte aucun ouvrier. Les cadres
supérieurs et les retraités semblent avoir les parcours les plus
longs des chefs de ménage de Cité Fayçal. D'ailleurs, les
cadres supérieurs sont les seuls à avoir vécu dans plus
de 5 quartiers de la ville.
S'agissant du quartier Plateau 2, le nombre de quartiers
habités par les chefs de ménage est comparable à celui des
chefs de ménage de Cité Fayçal. En effet, la moyenne des
quartiers habités est de 2,7 pour les ménages de plateau 2. De
même, comme au quartier Cité Fayçal, la proportion des
ménages qui n'ont jamais déménagé est très
faible ; elle n'est que de 14 % composé essentiellement de
ménages locataires qui viennent d'amorcer leur trajectoire
résidentielle dans la ville de Niamey. Par ailleurs, il convient de
préciser que plus de 3/5 des ménages de Plateau 2 ont
habité entre 2 à 3 quartiers de la ville. Mais seuls les
propriétaires et les locataires ont eu à habiter plus de 4
quartiers. De ce fait, ils sont les ménages qui présentent le
parcours résidentiel le plus développé et le plus long.
D'ailleurs tous les propriétaires ont eu à
déménager au moins une fois. Aussi, ont-ils vécu en
moyenne dans 3,5 quartiers de la ville.
Ici (plateau 2), les cadres supérieurs sont plus
nombreux que les autres classes socioprofessionnelles et présentent,
avec les retraités, les plus longs parcours résidentiels. En
effet, ils forment 90 % des ménages ayant vécu dans plus de
quatre quartiers.
Au regard de ce qui précède, on peut dire que
l'importance relative du nombre de quartiers habités par les
ménage de la strate 2 est liée à la présence de
quartiers résidentiels anciens où se concentrent les cadres
moyens et supérieurs qui y sont les plus dynamiques en matière de
mobilité résidentielle.
Dans la strate 3, le nombre moyen de quartiers habités
par les ménages est plus faible que ceux observés dans les
strates précédentes. Ce nombre n'est que de 2,1 quartiers pour
les ménages de la strate 3. Ici aussi, cette moyenne varie d'un quartier
à l'autre ; elle est plus élevée à Dar
es-Salaam puis à Couronne Nord. Dans l'ensemble, 45 % des ménages
de la strate 3 n'ont jamais déménagé depuis leur
première installation dans l'actuel quartier ; il faut
préciser que 3/5 de ces ménages sont observés dans le
village urbain de Gamkallé. Par contre les ménages qui ont
vécu dans 2 à 3 quartiers sont plus présents au quartier
Couronne Nord. Dans l'ensemble, 36 % des ménages de la strate 3 sont
à leur deuxième ou à leur troisième quartier
d'habitation.
Nombre de quartiers
|
pourcentage
|
1
|
45%
|
1 à 3
|
36,24%
|
4 à 5
|
14,09%
|
6 à 9
|
4,69%
|
Plus de 10
|
0%
|
Total
|
100%
|
Tableau n°4.3 : Nombre de quartiers
habités par les ménages de la strate3 dans la ville de
Niamey
En outre, moins d'un ménage sur cinq a eu à
séjourner dans plus de trois quartiers de la ville de Niamey. Il s'agit
surtout des ménages vivant actuellement à Dar es-Salaam. On les
retrouve très rarement à Gamkallé.
L'enquête montre que 4/5 des ménages de
Gamkallé n'ont jamais déménagé. Ils ont toujours
vécu dans le quartier. On y dénombre 72 % des locataires. Ici, la
trajectoire résidentielle est plus stabilisée que dans les
quartiers traditionnels du centre ville. Les rares ménages qui ont eu
à séjourner dans deux à trois quartiers sont en partie des
locataires. Seuls quelques propriétaires et les ayants droits
déclarent avoir séjourné dans plus de quatre quartiers. Le
nombre moyen de quartiers habités n'est que de 1,3. Cette moyenne est
faible pour tous les statuts d'occupation. Elle suppose que l'on change de
statut d'occupation sur place c'est-à-dire sans changer de quartier
sinon de logement. Ainsi, passe-t-on d'hébergé à
propriétaire dans la même maison en passant par les statuts
d'ayant droit, de locataire ou de copropriétaire suite à un
héritage.
Dans le quartier Couronne Nord, le nombre moyen des quartiers
vécus est de 2 ans. Ce chiffre est plus important que celui
observé à Gamkallé. Il faut dire que les logés
gratuitement sont ceux qui ont la trajectoire résidentielle la plus
développée car ils ont vécu en moyenne 2,7 % quartiers
contre 2,3 pour les locataires et moins de deux pour les autres statuts
d'occupation. L'instabilité du logement observée chez les
logés gratuitement, ne s'inscrit pas dans une logique promotionnelle de
mobilité résidentielle, mais bien dans une logique de
déplacement contraint lié à l'insolvabilité du
ménage.
La plupart des ménages de Couronne Nord y sont à
leur deuxième ou troisième quartier d'habitation (48 %). Mais,
ceux qui sont à leur premier logement constituent 38 % des
ménages de quartier et se retrouvent dans tous les statuts d'occupation
(44 % des propriétaires, 75 % des ayants droit et de 57 % des
logés gratuitement, 16 % des locataires). Ces derniers ont le plus
souvent un chef dont la profession est celle d'artisan ou de commerçant
(74 % des ménages qui n'ont vécu qu'à Couronne Nord).
On observe une nette différence entre le quartier
Couronne Nord et celui de Dar es-Salaam bien que tous les deux soient des
quartiers périphériques d'habitat mixte. En effet, le nombre
moyen de quartiers habités par les ménages de Dar es-Salaam est
de 2,9 ; cette moyenne est plus élevée que celle
observée chez les ménages de Couronne Nord. Ici, le nombre des
quartiers habités dépasse largement trois chez les
propriétaires et les logés gratuitement. Ces derniers
présentent à cet effet les plus longues trajectoires
résidentielles.
Globalement, 18 % des ménages n'ont vécu
qu'à Dar es-Salaam et la plupart d'entre eux sont des locataires ;
on y compte de rares propriétaires. Dans tous les cas de figure, les
ménages concernés sont ceux dont le chef est un cadre moyen ou
supérieur. Quant à ceux qui ont vécu dans 2 à 3
quartiers de la ville, ils sont de l'ordre de 44 % des ménages ; ce
taux concerne tous les statuts d'occupation, mais la plupart des ménages
concernés ont un chef qui est artisan ou commerçant. Cependant,
les squatters, les propriétaires et les locataires constituent
l'essentiel des ménages ayant vécu dans plus de 3 quartiers.
En résumé, on se rend compte que les
ménages logés gratuitement sont plutôt ceux qui
présentent la plus longue trajectoire résidentielle intra-urbaine
contrairement à la strate 1 où il s'agit de ménages
propriétaires ou locataires de leurs logement mais dont la fonction du
chef équivaut à celle d'un cadre supérieur.
S'agissant de la strate 4, seuls 14 % des ménages n'ont
vécu que dans un quartier. Par contre, près de 3/5 ont
vécu dans un ou deux quartiers avant de s'installer dans le quartier
actuel. Quant à ceux qui sont, au moins, à leur quatrième
lieu d'habitation, ils forment 28 % des ménages de la strate. Ce taux
assez important contribue à rehausser le nombre moyen de quartiers
habités par l'ensemble des ménages de la zone
périphérique de la ville. En conséquence, le nombre moyen
des lieux d'habitations des ménages de la strate 4 est de 3. Cette
moyenne est plus importante que dans toutes les strates
précédentes.
Nombre de quartiers
|
Pourcentage
|
1
|
14%
|
1 à 3
|
58%
|
4 à 5
|
20%
|
6 à 9
|
8%
|
Plus de 10
|
0%
|
Total
|
100%
|
Tableau n°4.4 : Nombre de quartiers
habités par les ménages de la strate 4 dans la ville de
Niamey
Les nuances entre quartiers enquêtés dans cette
strate montrent que ce sont les ménages du quartier résidentiel
de Kouara Kano et du quartier spontané de Pays-Bas qui présentent
le plus grand nombre de quartiers habités dans la ville.
Le nombre de quartiers habités par les chefs de
ménage de Lazaret est de 2,4. Cette moyenne varie en fonction du statut
d'occupation actuel du ménage. Aussi, est-elle de 3,5 chez les
locataires contre seulement 1,4 chez les squatters. Globalement 28 % des
ménages de Lazaret n'ont vécu que dans le même
quartier ; c'est la situation de 85 % des squatters. Quant aux
ménages qui sont à leur deuxième ou leur troisième
quartier d'habitation à Lazaret, ils sont largement
majoritaires puisqu'ils constituent 56 % des ménages du quartier.
Ceux qui ont habité dans plus de trois quartiers avant de s'installer
à Lazaret sont de l'ordre de 16% des ménages dont la
moitié est constituée de locataires.
Les ménages de Kirkissoye Extension ont vécu
dans le même nombre de quartiers que ceux du quartier Lazaret (2,4
quartiers habités). Ici aussi, les locataires sont parmi ceux qui
fréquentent plus de quartiers que les autres statuts d'occupation.
Dans le quartier Pays-Bas, la situation est tout à fait
différente, car le nombre moyen des quartiers habités par les
ménages est très élevé ; il est de 3,3 %.
Cette moyenne élevée est due essentiellement aux
propriétaires et aux locataires parmi lesquels on compte des
ménages dont le chef est une femme au foyer, un ouvrier ou un
retraité. Quant aux ménages dont le chef est artisan,
commerçant, cadre moyen ou cadre supérieur, ils constituent 3/5
des ménages qui sont à leur deuxième ou troisième
quartier d'habitation à Pays-Bas. Il faut noter que seuls 21% des
ménages de Pays-Bas y sont à leur premier logement à
Niamey.
C'est dans le quartier Kouara Kano que les ménages ont
séjourné en moyenne dans le grand nombre de quartiers ; ici,
le nombre moyen de quartiers habités est presque égal à
4 ; d'ailleurs, cette moyenne s'élève à 4,2 chez les
propriétaires qui forment 67 % des ménages qui ont habité
dans plus de 3 quartiers. Ce sont des ménages dont les chefs de
ménage est un cadre supérieur, un retraité ou une femme au
foyer ; ils présentent aussi les parcours résidentiels
intra-urbains portant sur un nombre important de quartiers. En revanche, la
moitié de ceux qui sont à leur deuxième ou
troisième quartier d'habitation à Kouara Kano sont des
locataires. Il convient de préciser que les squatters sont le plus
souvent à plus de leur troisième logement à Kouara Kano.
La part des ménages qui n'ont jamais vécu ailleurs à
Niamey est négligeable.
En définitive, l'analyse montre que ce sont les
ménages de la strate 4 qui ont dû fréquenter le plus grand
nombre d'espaces résidentiels de la ville avant de s'installer dans la
zone actuelle. Le temps passé dans cette zone peut être dû
à plusieurs facteurs explicatifs qu'il y a lieu d'aborder.
|