Conclusion partielle
Au vue de ce qui précède, on s'aperçoit
que la mobilité résidentielle intra-urbaine prend sa source
surtout dans les deux premières strates de la ville de Niamey,
c'est-à-dire les strates 1 et 2 qui constituent les principaux points de
départ des ménages dont une partie évoluera vers les
strates 3 et 4. Par ce modèle dominant, les ménages
niaméens dessinent une trajectoire résidentielle centrifuge qui
ne répond pas aux transformations du ménage.
Au cours de cette trajectoire, on note une évolution de
certaines caractéristiques du ménage et de son logement. Aussi,
au fur et à mesure que la trajectoire résidentielle s'allonge, la
taille du ménage tend à augmenter, le type de construction du
logement évolue du banco vers le dur, le statut matrimonial du chef de
ménage passe de celui de célibataire à celui de
marié. Mais le plus souvent, le ménage est confronté
à la promiscuité et s'installe dans un quartier où il
trouve l'opportunité de logement ; le choix n'a été
possible que rarement. Une telle mobilité résidentielle illustre
des contraintes dans la décision de
« migrer » à l'intérieur de la
ville.
Cependant tous les ménages ne sont pas
confrontés aux mêmes problèmes. Ce qui donne lieu à
une diversité de trajectoires résidentielles qui dépendent
du type de quartier d'habitation actuel, de la profession du chef de
ménage et souvent du statut d'occupation. A ce propos, la plus longue
trajectoire est présentée par les ménages qui vivent dans
les quartiers résidentiels et dont le chef est devenu cadre
supérieur durant son parcours.
Quant au lieu de travail du chef de ménage, il se
trouve dans la strate 1 principalement et dans une moindre mesure dans la
strate 4. Cette localisation rend compte de la forte polarisation
exercée par la strate 1 sur l'ensemble de la ville et se traduit par des
difficultés de transport dans cette ville où les transports en
commun ne sont pas très développés et dont une bonne
partie des ménages n'ont pas les moyens pour acheter un véhicule
personnel.
Il faut préciser que les ménages vivant dans les
différents espaces urbains ne sont pas confrontés aux mêmes
types de mobilité. Il y a lieu de voir si la trajectoire
résidentielle intra-urbaine à l'oeuvre dans la ville de Niamey ne
crée pas des conditions d'une ségrégation socio-spatiale
parmi les ménages.
Chapitre 4 : Flux de
ménages asymétriques entre les strates dans un contexte
résidentiel peu reluisant
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