3.2.1 Processus et fonction
La représentation sociale se constitue à partir de
deux étapes :
1. L'objectivation permet pour un sujet de
transformer un concept en une image plus concrète pour lui.
2. L'ancrage est un processus de
décontextualisation. Le sujet enlève de son environnement
d'origine les éléments d'un objet. Ensuite, il doit être
intégréau sein d'un environnement familier et facilement
repérable pour l'individu. Pour Aebischer et Oberle «le
processus d'intéegration consiste en l'incorporation de ces informations
dans un réeseau de catéegories plus familier.»
12 Lorsque l'ancrage est effectué, la
représentation «constitue pour l'individu ou le groupe la
réealitée même. Il est donc clair que la
repréesentation contient à la fois des caractéeris-tiques
objectives de l'objet et des expéeriences du sujet, son système
d'attitude et de normes» 13
La représenation sociale est un système
«composée de deux sous-systèmes en interaction un noyau
central et un système péeriphéerique.»
14
· Le noyau central est la base commune
de la représentation possédant différentes fonctions :
déterminer la signification des représentations, la nature des
liens entre éléments et sa
stabilité15.
· Le système périphérique
est une interface entre le noyau central et la réalité.
Des variations individuelles peuvent être intégrées Le
système péeriphéerique en constitue le corps et la chair.
Son rôle est essentiel et peut être réesumée en cinq
fonctions concréetisation, réegulation , pr description des
comportements, protection du noyau central et personnalisation.»
16
3.2.2 Les fonctions des représentations sociales
Dans la vie d'un individu, les représentations sociales
jouent un rôle. Selon J-C. Abric, les représentations sociales ont
quatre fonctions :
1. De savoir: L'individu appréhende
l'objet de la représentation et échange sur ce dernier.
«Les repréesentations sociales déefinissent le cadre de
réeféerence commun
qui permet l'éechange social, la transmission et la
diffusion de ce savoir.» 17
11. Jodelet D., Représentation sociale :
Phénomènes, concept et théorie, op. cit., p.
362.
12. Aebischer V. et Oberle D., Le groupe en psychologie sociale,
Paris, Ed. Dunod, 1998, p. 163.
13. Abric J-C., Pratiques sociales et
représentations, op. cit., p. 13.
14. Abric J-C., L'approche structurale des
représentations sociales : développements récents
dans Psychologie et société, n? 4, p. 82.
15. ibid., p. 82.
16. ibid.
17. Abric J-C., Pratiques sociales et
représentations, op cit., p. 16.
2.
Gaëlle Le Miller Formation ASS
38
D'identité: Un groupe partage ses
représentations sociales en fonction des valeurs et des normes. Elles
permettent donc «de situer les individus et les groupes dans le champ
social. . .Elles permettent l'élaboration d'une identitésociale
et personnelle gratifiante, c'est à dire compatible avec les
systèmes de normes et de valeurs socialement et historiquement
déterminés.» 18 L'individu
devant une situation se positionne d'une certaine manière
catégorisant un groupe. Cette catégorisation permet la
différenciation sociale.
3. D'orientation : Elles permettent aux
individus d'avoir des guides. Selon J-C. Abric, le représentation
engendre «un système d'anticipation et d'attentes, elle est
donc une action sur la réalité: sélection et filtrage des
informations interprétation visant à rendre cette
réalitéconforme à leur représentation. [...]
L'existence d'une représentation de la situation préalable
à l'interaction elle-même fait que dans la plupart des cas les
jeux sont faits d'avance, les conclusions sont posées avant même
que l'action ne débute.» 19 Face
à une situation et grâce aux représentations un sujet sait
ce qu'il doit faire.
4. De justification : Elles ont
différents rôles : cognitive, identitaires, programmatrices mais
aussi justificatives. Elles servent à justifier les actions. Elles
permettent
aux «acteurs d'expliquer et de justifier leurs
conduites dans une situation ou àl'égard de leur
partenaire.» 20 Les
représentations permettent de créer notre iden-titésociale
tout en permettant une différenciation sociale.
Face aux représentations, les familles, ayant un enfant
en situation de handicap, souffrent du regard extérieur. Un enfant
souffrant de TED n'est pas comme les autres. Il peut faire des crises et
être alors vu par les autres comme un enfant «mal
élevé». Le regard extérieur est alors
difficile pour certains. Mme D. énonce : «Le regard
extérieur, au début, était très difficile car les
gens ne cherchent pas savoir s'il y a des problèmes ou pas. En
général.. .ce n'est pas encore quelque chose qui est
entrédans les moeurs. On le prend pour un enfant mal
élevé, difficile. Alors que ce n'est pas ça du
tout.»
L'impossibilitéd'intégrer une classe ou toutes
autres activités extrascolaires est vécu par les familles comme
une discrimination («Ma fille ne peut pas faire toutes les
activités qu'elle veut car elle a besoin d'être accompagnée
et cela n'est pas forcément possible. Elle ne peut donc pas faire comme
les autres enfants.» 21). Les parents
doivent donc défendre les droits de leur enfant. Les TED sont un
handicap de la communication et le relationnel est difficile. L'inclusion en
classe permet à l'enfant d'être socialisé.
18. Muguy et Carugati, citépar Abric J-C., Pratiques
sociales et représentations, Paris, Ed. PUF, 1994, p. 16.
19. ibid., p. 17.
20. ibid., pp. 17-18.
21. Parole de Mme N.
Gaëlle Le Miller Formation ASS
39
Si l'enseignement ou toutes autres activités sont
réalisés au domicile, l'enfant n'aura pas de socialisation
extérieure à sa famille. La scolarisation a pour but de
participer à la socialisation de ces enfants. L'AVS permet
également d'être le médiateur entre différents
interlocuteurs. Cela permet aux enfants souffrants de TED d'être
maintenus le plus possible dans la société.
Ce dernier chapitre permet de comprendre les
représentations des personnes face au handicap. Le concept de
représentation n'apparaît pas lisiblement dans ma question de
départ. Cependant, il est sous entendu car le handicap peut attirer le
regard des autres et être vécu comme une difficultépar les
parents.
Au cours de ces chapitres, nous avons défini les
concepts de handicap, famille et représentation. Ces concepts nous
permettent de mieux comprendre la représentation des parents de leur
enfant face au handicap de ce dernier. En effet, il est logique qu'un couple
désire un enfant afin de consolider sa famille. Les parents rêvent
d'un enfant idéal. Ce dernier pourra avoir un rôle
réparateur face au vécu de leurs parents. Mais face au handicap,
la représentation des parents de leur enfant est différente. La
définition générale du concept représentation nous
a permis une meilleure compréhension sur la question des
représentations des parents face au handicap de leur enfant. Ainsi, les
parents gardent en mémoire l'enfant au moment de l'annonce du handicap.
Mais cela est différent en fonction du type de handicap. En effet,
lorsque l'annonce est réalisée au moment de la naissance ou peu
après la naissance, les parents garderont en tête leur enfant
encore bébé. Cependant, lorsque cette annonce est faite plus tard
dans la vie de l'enfant, l'image qu'ils garderont en mémoire sera
différente car leur enfant aura grandi. Ainsi, dans le cas d'enfant
souffrant de TED, les parents auront vu physiquement grandir leur enfant. De ce
fait, l'image de leur enfant qu'ils auront conservésera
différente. Face au handicap, les parents, familles sont
confrontés à différentes difficultés. En effet,
lors d'observation au cours de mes différents stages, j'ai
constatéque le handicap engendre des coûts supplémentaires,
des difficultés d'organisation au sein de la famille.... Mais
grâce aux professionnels, la famille peut également trouver un
soutien face aux difficultés qu'elle rencontre.
Cette partie m'a permis d'apporter des éléments
de réponse à ma question de départ qui était :
Quel est l'impact sur la vie familiale lorsqu'un enfant souffre de
Troubles Envahissants du Développement (TED) ?
Deuxième partie
La socialisation par le biais d'une
scolarisation de l'enfant souffrant
de TED : toujours une difficultépour les
familles.
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