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La pratique de l'arbitrage dans le règlement du contentieux commercial. Cas de la Chambre arbitrale de Dakar

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par Fatou NDIORO NIANG
Institut supérieur de management de Dakar - Licence en droit des affaires 2011
  

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Plainte contre le Sénégal devant le Centre d'arbitrage : Une société française réclame 13 milliards à l'Etat

Une société française, établie au Sénégal, réclame 13 milliards de francs Cfa à l'Etat. Le litige vient d'atterrir au Centre d'arbitrage, de médiation et de conciliation (CAMC), qui espère vider le contentieux dès qu'il aura tous les éléments du dossier en sa possession. C'est la première fois, en effet, qu'une société étrangère attrait ainsi l'Etat devant cette sorte de juridiction. C'est Thierno Diallo, le président de ce Centre et par ailleurs son secrétaire permanent, qui nous en a fait la révélation, pour des raisons de procédure cependant, l `anonymat a été gardé sur le nom de la société en question. Actuellement, le dossier est en train d être instruit, ce dossier paraît très intéressant, tant sur plan du droit pur que sur le plan même de la configuration technique. C'est, en effet, pour la toute première fois qu'une société étrangère porte plainte contre l'Etat sénégalais et c'est en cela que c'est intéressant.

Nous n'avons pas pu avoir tous les contours précis, comme escomptés pour des raisons de confidentialité, néanmoins on peut juste dire que conformément au règlement d'arbitrage du CAMC quand il y a un demandeur, le défendeur peut faire une requête reconventionnelle. Mais la demande principale, dans le cas précis, tourne autour de 13 milliards de francs Cfa. Maintenant, l'Etat sénégalais peut formuler une demande reconventionnelle qui peut dépasser ce montant, car pour peu que le gouvernement exige des dommages et intérêts par rapport à la requête du plaignant, cette somme pourrait augmenter considérablement. La société française en question réclame 13 milliards à l'Etat du Sénégal, qui représentent les remboursements et autres dommages et intérêts. Ce cas d'arbitrage atteste de toute l'innovation apporté dans la pratique arbitrale concernant les sociétés commerciales dans leur rapport avec l'Etat du Sénégal : Ce qui du reste milite beaucoup en faveur de son développement.

Recommandations

L'arbitrage aujourd'hui occupe certes une place minime dans le règlement des litiges commerciaux mais cela est lié à plusieurs facteurs comme la faible connaissance que les acteurs économiques ont de ce mode de règlement des litiges et le manque de culture d'insertion des clauses compromissoires dans les contrats. Ainsi, pour une meilleure promotion de l'arbitrage passerait nécessairement par :

« Attirer les clients »

L'arbitrage n'est pas toujours bien connu ou compris au sein de la communauté sénégalaise des affaires ,cela explique le faible taux de recours a cet outil juridique .Les représentants des centres ont explique la manière qu'ils utilisent pour intégrer leurs services dans la culture commerciale locale, parfois seuls mais surtout avec l'appui de la chambre de commerce nationale .Ainsi, les centres ,offrant des services ,ils doivent améliorer leur approche marketing en établissant de meilleurs techniques pour accroitre leur clientèle. Cela peut passer par :

-Une vulgarisation des services offerts en insistant sur les avantages lies a l'arbitrage (publicité....)

-Des offres favorables et compétitifs dans le règlement des litiges ,par exemple offrir des services gratuits aux petites entreprises qui ne sont pas en mesure de payer un procès comme le fait le centre du Burkina, une telle chose, en plus d'attirer les clients permettra au centre d'avoir une reconnaissance dans la culture commerciale des sénégalais.

-Des campagnes de sensibilisation

Les conférences est la plus pertinente méthode pour insérer l'arbitrage dans les habitudes commerciales des sénégalais car elles établissent une visibilité et assurent la confiance des acteurs commerciaux sénégalais.

-La spécialisation dans la résolution de certains secteurs d'activités constitue une façon efficace de se constituer une clientèle solide, a titre d'exemple on peut citer le contentieux social qui est certes traite actuellement mais devrait être plus présent dans le CAMC , de la consommation...

Enfin , il faut souligner que dans chacune de leurs taches, les centres doivent garder a l'esprit la nature sensible de leurs travail car leur services se fondent essentiellement sur la confiance et il faut des mois voire des années pour construire des liens solides avec la clientèle.

-Une communication soutenue

En effet, il faut que le CAMC mise sur la sensibilisation des gens concernant les nombreux avantages qu'offre l'arbitrage, les services de conseil et d'accompagnement du centre dans la procédure arbitrale. Le volet communication doit alors être plus mis en exergue pour vulgariser l'arbitrage.

-L'éducation et La formation,

La crédibilité d'un organisme d'arbitrage dépend également de la qualité de ses arbitres ; ceci explique que le volet formation occupe une place prépondérante dans l'amélioration de la gestion des procédures arbitrales et dans l'efficacité des sentences arbitrales qui seront rendues par des professionnels qui sont a même de répondre a toutes les exigences que requiert un arbitrage d'autant plus qu'Au sein des centres récemment crées ,le manque de personnel formé dans l'administration de l'institution d'arbitrage et même d'arbitres est un souci majeur. Face à la nécessité de disposer d'arbitres compétents, car le succès de l'arbitrage repose essentiellement sur la compétence de l'arbitre le CAMC doit pour gagner de la crédibilité et avoir la confiance des acteurs économiques accroitre ses séminaires de formation, les ateliers d'échanges entre professionnels dans ce domaine et ainsi en profiter pour initier les profanes de l'arbitrage.

-Prévention sur les implications juridiques de la rédaction des clauses compromissoires

Concernant les clauses pathologiques aussi la meilleure solution consisterait organiser des ateliers sur les techniques de rédaction des clauses compromissoires lors de la rédaction des contrats tout en les mettant au parfum des implications juridiques de celles-ci.

-« De la concurrence a la collaboration entre les centres nationaux et le juge étatique »

Autre problème récurrent, c'est la concurrence que se font plusieurs centres de même pays qui créent la confusion dans l'esprit des usagers. Il faut dire que comme solution, seule l'approche d'harmonisation ferait l'affaire comme c'est le cas en suisse les centres nationaux fonctionnent avec un accord pour se doter des même règles de procédures et entreprendre des efforts collectifs assurant la qualité en vue d'élever leur niveau tant national qu'international, les services s'améliorent dans la mesure où les arbitres de chaque centre accèdent a l'expertise des autres centres du réseau. Relier les centres au niveau régional et international parait sage également ; il faut ainsi accroitre les accords de coopération entre la Cci et le CAMC pour renforcer les liens d'arbitrage.

En outre  au lieu d'une concurrence, la collaboration entre les magistrats et les arbitres doit être plus présente car la cohabitation entre les deux est possible d'autant plus que l'arbitrage n'est efficace que si elle est encadrée par le juge étatique. Ainsi ,au lieu et place de vouloir une totale indépendance de l'efficacité des sentences arbitrales avec la justice ,l'idéal serait d'aspirer a une meilleure entente et collaboration entre les magistrats et les arbitres qui partagent tous le plaisir de trancher des litiges même si le cadre est différent et suivant cette perspective, des rencontres d'échanges améliorerait sensiblement cela.

-Participer a la rénovation de la scène commerciale

En vue de mieux solutionner tous les problèmes lies a l'arbitrage , il faut en plus de miser sur la communication et la formation, innover. En fait il faut que l'arbitrage apporte sa touche originale dans la rénovation de la scène commerciale a travers la mise en exergue de ses nombreux atouts et des exigences claires et favorables aux usagers. Les services de l'arbitrage doivent apporter de nouveaux concepts innovants dans le paysage commercial et juridique qui touchent tant les partenaires dans le processus, les techniques ou les attitudes. Il n'est plus mis en doute que ces services doivent contribuer à créer un environnement commercial compétitif : un système efficace de règlement des conflits hors tribunaux constitue un facteur qui attirera investisseurs et commerçants dans le pays de la même manière que son système de transport ou son régime fiscal.

-Un meilleur encadrement juridique de l'arbitrage par l'Etat

L'arbitrage ne peut être efficace que s' il est encadré par la loi. Ainsi malgré le fait qu'il y'a beaucoup de lois sur l'arbitrage au Sénégal, celles-ci ne mettent en avant que la procédure n'insistant pas sur l'encouragement du recours a celui, l'Etat doit établir des lois imposant le recours a l'arbitrage dans certains cas ou lorsque le conflit survient dans des zones reculées ou dans certaines situations mettre l'arbitrage comme procédure préalable avant le contentieux judicaire ,a Madagascar par exemple la loi oblige de régler les litiges qui surviennent en zones franches par voie d'arbitrage. De telles initiatives favorisent et instaure la culture de l'arbitrage dans les habitudes des justiciables tout en assurant une bonne promotion a celui ci.

-Un élargissement des recours contre les sentences arbitrales

Le nombre limité de recours contre les sentences arbitrales a largement influencé la fréquence a son recours ainsi, en vue de mieux rassurer les acteurs et économiques et les réconforter dans leur désir d'être juridiquement plus protégé dans leurs relations d'affaires , il faudrait élargir les cas de recours contre les sentences arbitrales.

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