B- La
vulnérabilité technologique des structures nationales
Le contrôle de la ressource pétrolière se
fait à partir des sites d'exploration, dans les zones d'exploitations et
de production ; la logique du travail administratif repose sur des faits
des données établies par des acteurs sur le terrain et dont
l'organisation des travaux ne serait que la mise en cohérence des
valeurs à respecter. Compte tenu du fait que la plupart des
sociétés agissant dans le secteur pétrolier sont en
majorité des sociétés de distribution des produits
pétroliers, agissant dans le secteur aval, et que le secteur amont
étant dans une large mesure abandonné aux Firme Multinationales
(FMN) ; il serait donc difficile de contrôler les réelles
quantités de production de pétrole faite sur le terrain
camerounais. On pourrait alors parler de précarité technologique
manifeste par une exclusion de fait. Ainsi, du fait de cette
précarité, une brèche s'ouvre pour la maîtrise des
comptes dans la mesure où il devient possible d'avoir une
traçabilité des revenus de la ressource
pétrolière ; mais avant d'évaluer l'impact de la
vulnérabilité technologique, il faudrait relever le
caractère exclusif de cet élément, car si il est
établit de manière volontaire dans une certaine mesure de
proclamer cette vulnérabilité, cela pourrait permettre non
seulement aux administrateurs, décideurs mais aussi aux gestionnaires
quotidiens de garder le flou sur les revenus ; et aussi une main mise
totale sur les avantages que peuvent produire cette ressource. S'il faut faire
une analyse comparative sur la valeur technologique des Etats producteurs de
pétrole, le constat est clair, la majeur partie des Etats producteurs de
pétrole des pays occidentaux et même du Moyen Orient et
d'Amérique du Sud se dotent des outils technologiques de pointe dans le
secteur pétrolier ceci pour le contrôle de la quantité de
barils réellement pompé dans les sites ; la filière
pétrole étant complexe par sa nature, nous l'aurons dit dans les
parties précédentes, il n'y a pas que le pompage, ou l'extraction
sous terre, mais également la raffinerie qui produit des produits
dérivés utiles à d'autres chaînes de production par
exemple la bitume qui est l'une des dérivées du pétrole
que l'on utilise pour la construction des routes ce qui serait un grand apport
dans les BTP (Bâtiment Travaux Publics) ; il faudrait aussi noter
que la vulnérabilité des sociétés nationales sur le
plan technologique ne permet pas de prendre en considération la
totalité des produits issus de la chaîne pétrolière,
c'est le cas aussi des produits agroalimentaire tels les aromates (le
benzène, toluène, xylènes), des produits à
utilisation chimique à savoir l'éthylène produit
pétrolier ayant subi des fractionnement des gaz et
récupération des oléfines donne des
polyéthylènes, des dérivées chlores,
l'éthyle, le benzène (styrène) ; l'application de
tous ces produits chimiques dérivés du pétrole qui semble
très compliqué à prononcer pour des chercheurs en science
sociale et humaine, se rapporte tout simplement à la production des
éléments tels : les plastiques, le polystyrène,
polyester, les solvants, les détergents, les antigels, les
résines, diverses produits pour la filière textile, la pharmacie,
la photographie, etc. Aussi force est de constater que la maîtrise
partielle du secteur pétrolier à cause de l'incapacité
technologique limite même l'action administrative et même publique
dans ce secteur.
De manière générale, l'exclusion n'est
pas le seul élément de la fragilisation relative de la logique
administrative, l'opacité dans la gestion du secteur pétrolier
peut d'une manière ou d'une autre servir à la
compréhension de cette fragilisation.
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