VI.
L'Algérie et l'économie du savoir
L'économie Algérienne est
caractérisée rappelons le, par sa forte dépendance des
hydrocarbures, qui constitue le moteur de la croissance actuelle, en effet
cette situation défavorable est le résultat d'une série
d'évènements politico-économique .
L'explication de cette situation désastreuse ne tient
pas à la faiblesse du niveau d'investissement bien au contraire, l'
Algérie a enregistré depuis plus de trente ans des taux
d'investissement parmi les plus élevé au monde de 1971 à
2000, ( même s'il est seulement dans les hydrocarbures ),
Le problème ne situe pas non plus dans l'insuffisance
de l'investissement dans le capital humain, une étude récente du
FMI conclut que l'investissement dans le capital humain a connu le même
rythme que celui dans les moyens matériels de production,
l'Algérie forme encore 13 000 ingénieurs par an, contre
15 000 pour la France .
Le problème qui se pose en Algérie, est
l'inadéquation entre le système éducatif et les demandes
de l'économie, le constat est là, l'économie
Algérienne, rentière et désarticulée, ne
crée pas d'emplois en nombre suffisant, la croissance reste presque
exclusivement tirée par la hausse des prix pétroliers et par
l'exportation .
En réalité, les gisements d'emplois sont le
secteur du commerce et des services ( ce dernier a connu depuis plus de trois
ans un taux de croissance important 7.6 % en 2004, il contribue à plus
de la moitié de la croissance globale de l'économie et
représente environ 38 % du PIB en 2004 ) .
Sur la base ce cette réalité, on tendrait
à reprocher au système éducatif de ne pas former
suffisamment de managers de vendeurs ou de chefs vendeurs, cela expliquerait-il
la faiblesse du recrutement ?1(*)
A l'évidence, on ne peut se satisfaire d'une telle
explication, la mauvaise « qualité » des
diplômes ou leur inadaptation peut servir d'explication facile pour
éviter de dire que l'économie ne crée pas suffisamment
d'emplois .
Dans cette conjoncture économique, qui tienne
essentiellement du commerce et des services, pour diminuer le taux du
chômage ( estimé officiellement à 27% en 2001 ), doit-on
en conclure que l'université doit former moins d'ingénieurs,
moins de médecins, et plus de commerciaux, moins de
mathématiciens, moins de physiciens et plus d'encadrement
intermédiaire ????!!!!!.
La réalité Algérienne veut
malheureusement que les études ne mènent à rien et
coûtent chère..
L'Algérie risque de rater la seule opportunité
qui assure sa croissance loin des hydrocarbures, l'investissement dans le
savoir, qui crée et développe la technologie, l'industrie, ...,
jusqu'à quand on consomme le savoir obsolète des pays
développés ? pourquoi on construit pas une base de savoir,
de recherche, d'innovation dans nos écoles, nos universités, nos
entreprises, nos familles ?
Le développement des savoirs est une
responsabilité partagée entre l'Etat, les systèmes
éducatifs et les sociétés, tous le monde est
impliqué pour conduire l'économie à un très haut
niveau de compétitivité à l'ère digital .
* 1 M . ( SAADOUNE ),
l'Algérie ce qui ne va pas ! le quotidien d'Oran du 01/ 08/ 2006
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