Infrastructures de transport et développement économique au Sénégal( Télécharger le fichier original )par Bocar KANE Institut supérieur des transports supdeco Dakar - Master 1 en transport et logistique 2011 |
Deuxième partie: Situation des infrastructures de transport et leur relation avec le développement économique.2.1 : La situation des infrastructures de transport2.1.1 : Les politiques des infrastructuresLa vision et les orientations du gouvernement du Sénégal en matière des infrastructures de transport, définies à travers les différentes lettres de politiques, des stratégies et des programmes sectoriels sur le transport, correspondent au double souci de création de richesses dans le cadre de la Stratégie de Croissance Accélérée et une meilleure répartition des richesses pour contribuer à la réduction de la pauvreté14(*). En effet, l'implication des transports dans les orientations macroéconomiques actuelles du pays qui s'articulent autour du DSRP, des OMD15(*) et de la SCA, fait que les politiques des infrastructures de transport sont élaborées dans le sens d'entrainer des impacts positifs importants sur la réduction de la pauvreté. L' analyse de la situation du secteur qui a montré la pertinence des politiques et programmes ; le besoin d'améliorer la capacité d'intervention des structures ; la faible implication du secteur privé au financement du développement des transports ; la non effectivité de la prise en compte de la dimension décentralisé et de l'aménagement du territoire en matière de transport, a permis le Sénégal à entreprendre la rédaction d'une nouvelle stratégie sectorielle16(*) qui repose sur deux orientations qui se déclinent sur 12 axes d'intervention : d'une part la construction de nouveaux axes créateurs de richesses et d'autre part la poursuite de la politique de préservation du réseau et de réhabilitation des infrastructures existantes. Tableau 1 : les orientations de la nouvelle stratégie sectorielle
Source : concept paper infrastructures routières ; proposition du Sénégal au MCC 2.1.1.1 Le sous secteur routierSur la base des conclusions tirées de « l'analyse des contraintes à la croissance économique et au développement du secteur privé » et tenant compte de l'orientation de sa politique sectorielle, le gouvernement du Sénégal, dans le cadre du MCC17(*), a élaboré un univers de projets qui prévoient l'entretien, le renforcement ou la réhabilitation de 2077,5 km environ de routes revêtues. Le projet vise également la construction de nouvelles routes revêtues d'une longueur totale d'environ 449 km, de 466,44 km de routes non revêtues et la remise en état et la construction de 05 ponts18(*). Au regard de l'analyse participative de l'univers des projets possibles dans le secteur des transports et des potentialités par zone agro-écologique, il est retenu l'entretien, le renforcement ou la réhabilitation de 746 km environ de routes revêtues, la construction de nouvelles routes revêtues d'une longueur totale d'environ 308 km, 316,4 km de pistes et la construction de 02 ponts. Ce projet concentre ses interventions au niveau des zones Sud-est et Nord, Nord-est19(*). Tableau 2 : les projets routiers retenus dans le programme MCA20(*)
Source : concept paper infrastructures routier proposition du Sénégal au MCA Pour faire face aux aspects socio-économiques et pratiques de la gestion du patrimoine routier, l'Etat a instauré un cadre juridique aussi bien pour la construction que pour l'entretien des routes : 2.1.1.1.1 La gestion du réseau routier.Pour le réseau classé, conformément aux dispositions de la loi n° 74-20 du 27 juillet 1974, portant classement du réseau routier national et fixant le régime domanial de ce réseau, la gestion du réseau classé incombe à l'Etat. Jusqu'en 2000, l'Etat exerçait ses prérogatives de gestion à travers la Direction des Travaux Publics du Ministère en charge des Routes. Depuis 2000, aux termes du décret n° 2000-686 du 3 août 2000, le dispositif de gestion a été modifié. L'AATR21(*) exerce désormais, par délégation de l'Etat, la maîtrise d'ouvrage pour les travaux routiers, sous la tutelle du Ministère en charge des routes et sous le contrôle de son organe délibérant, le Conseil des Routes.22(*) La Direction des Travaux Publics est en charge de l'élaboration des politiques, de la planification des programmes routiers, de la mise en oeuvre de la stratégie nationale de transport rural et de la gestion des bacs, conformément aux dispositions de l'arrêté n° 00501 du 22 juin 2001 qui la réorganise. A côté de l'AATR23(*), d'autres structures se sont vues confier une délégation de maîtrise d'ouvrage pour les travaux routiers. Il s'agit, notamment, de l'AGETIP24(*), de l'APIX. Toutefois, ces délégations ont un caractère spécial et non pas universel comme c'est le cas pour la délégation confiée à l'AATR. Pour le réseau non classé, même si la loi n° 74-20 du 27 juillet 1974, portant classement du réseau routier national et fixant le régime domanial de ce réseau pose le principe de l'existence d'un réseau routier non classé et en définit les caractéristiques, elle ne donne, en revanche, aucune indication sur les modalités de sa gestion. Ainsi, en pratique, ce réseau est géré par les collectivités locales, en vertu des dispositions des textes organisant la décentralisation. * 14 Ce sont les deux grands objectifs dressés dans le DSRP II pour atteindre les OMD * 15 Objectifs du Millénaire pour le Développement * 16 C'est le DRSP II (2006-2010) pour répondre aux problèmes constatés après le premier (2002-2006) * 17 Millenium Chalenge Corporation * 18 Des projets soumis par le Sénégal au MCC lors de son éligibilité au MCA 2008 * 19 Ce sont les investissements proposés au Sénégal par le MCC * 20 Millenium Challenge Account * 21 L'AATR crée depuis 2000 et substituée par l'AGEROUTE depuis 2010 * 22 Outre sa mission de contrôle, le Conseil des Routes est également chargé de conseiller le Gouvernement en matière de gestion routière. * 23 L'agence Autonome des Travaux Routiers * 24 Agence d'exécution des travaux d'intérêt publics |
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