3.2 Solutions et recommandations
En se fondant sur les résultats soulignés au
dessus, nous pouvons formuler, d'une façon globale, des solutions et
recommandations clés suivantes:
· Assurer un système de transport routier
efficace, fiable et sûr des marchandises et des personnes.
· Accentuer la réhabilitation de la voie
ferroviaire et redynamiser le trafic des passagers.
· Concevoir les principaux ports secondaires comme des
moyens de désenclavement des zones desservies et encourager le
développement du transport fluvial.
· Poursuivre la construction du nouvel Aéroport
Blaise Diagne, maintenir l'actuel et moderniser les Aéroports
secondaires.
· Fixer des priorités pour les investissements
dans les infrastructures de transport.
N°1 : Assurer un système de
transport routier efficace, fiable et sur des marchandises et des
personnes.
Pour que l'investissement en infrastructures de transport
puisse contribuer fortement au développement économique du pays,
il ne faut pas que les interventions dans le secteur soient seulement
concentrées sur les constructions et l'amélioration des
infrastructures. L'Etat doit soutenir ses efforts pour des services de
qualité, fiables et surs pour les différents types de fret ainsi
que pour les populations urbaines et rurales.
Les questions de transports « souples »
méritent une plus grande attention, les engorgements administratifs aux
frontières et dans les ports maintiennent extrêmement basse la
vitesse effective de transport sur les routes. Les performances de nos routes,
notamment les corridors, dépendent plus des structures de la
réglementation et du marché de l'industrie du transport routier
des marchandises que de la qualité de l'infrastructure.
L'Etat doit élargir son agenda de reforme
institutionnelle, en achevant les réformes institutionnelles; augmentant
l'accessibilité rurale ; développant le transport
urbain ; et améliorant la sécurité routière,
afin d'englober les besoins de connectivité en milieu urbain et rural
qui ne se limitent pas uniquement de l'infrastructure physique mais concernent
le cadre réglementaire régissant les services de transport.
· L'achèvement des
réformes
La poursuite des réformes visant à donner un
système de transport routier fort ne doit pas prendre beaucoup de temps
dans la mesure qu'elle améliore le niveau de qualité des travaux
de construction et de réhabilitation des routes. Elle permette le
renforcement et l'application des règles de processus de
sélection des Entreprises de construction routières. Tout cela,
doit pousser l'Etat à poursuivre entre autres réformes, celles
visant à améliorer l'efficacité du système de
passation des marchés.
La charge à l'essieu constitue une question importante
que les autorités doivent prendre en compte pour assurer un
système de transport efficace. En ce sens l'Etat doit instituer un
cadre de concertation et de coordination qui impliquera tous les acteurs
concernés (Etat, Transporteurs, PAD, CCIAD, Industriel,
commerçants, forces de l'ordre, COSEC, Ministère chargé
consignataire, pétroliers, etc.) afin de préserver le patrimoine
routier.
· L'accessibilité rurale
L'importance capitale du monde rural pour la croissance
socioéconomique, doit encourager les autorités de mettre plus
d'investissements pour assurer une bonne couverture des besoins en entretien et
construction des routes rurales.
L'Etat doit renforcer ses investissements pour une vaste
expansion du réseau des routes rurales praticables en toute saison. Pour
se faire, il doit aligner stratégiquement ces investissements, soit avec
les programmes agricoles, ou soit avec les autres secteurs comme le tourisme,
les mines... de façon à donner la priorité aux routes
rurales susceptibles d'avoir un impact plus important sur la
productivité de ses secteurs d'activités.
· Développement du transport
urbain
La détermination des règles précises
d'attribution de places de stationnements réservées, et la
remises en état du système de feux de signalisation, en
privilégiant l'acquisition et l'installation de feux munis de
mécanisme de manipulation manuelle, pour parer aux effets des coupures
intempestives d'électricités, doivent être procéder
par les autorités pour avoir un meilleur système de transport en
milieu urbain, notamment, à Dakar.
L'Etat doit renforcer l'offre de transport public urbain en
mettant en circulation plus de minibus neufs, genre « KING
LONG » et autobus pour non seulement se rompre avec des «cars
rapides » et des « NDIAGUA NDIAYE» qui sont dans leur
ensemble dans des états techniques délabrées.
La solution, la plus importante, à prendre, est
d'enclencher un processus de création de pole de développement
industriel dans les régions à partir du potentiel qu'offrent les
filières de production qui s'y trouve. Et dans le même volet,
décentraliser certaines activités économiques et
administratives vers les centres périurbains.
· La sécurité routière
La sécurité routière doit être
l'épicentre de nos autorités en matière de transport.
L'Etat doit intégrer plus les questions de conception de la
sécurité au sein des programmes d'investissement dans les routes.
Il faut veiller à l'obtention de statistiques fiables sur les accidents
pour pouvoir de façon efficace à améliorer la
sécurité sur les routes.
L'implication soutenue des agences de transport,
d'éducation et de santé peut bien contribuer de réduire
sensiblement les accidents routiers. L'application des règles, dans
l'octroi des permis, l'imposition de comportement approprié sur les
routes ainsi que l'inspection et le contrôle obligatoire des
véhicules, doit être améliorée de manière
significative pour éliminer l'arbitraire et la corruption qui sont
très récurrents dans ces domaines.
N°2 : Accentuer la réhabilitation
de la voie ferroviaire et redynamiser le trafic des passagers.
Le secteur ferroviaire, de par ses enjeux importants, doit
faire l'objet d'une vaste politique de modernisation de son réseau et
son intégration aux autres modes de transport. Les tutelles doivent
réaliser des investissements nécessaires pour réhabiliter
certains tronçons comme celui de Tambacounda-Kidira, qui constituent de
véritables problèmes pour le développement de ce
secteur.
La redynamisation du transport des voyageurs demeure
une condition impérative pour faire jouer pleinement le secteur
ferroviaire son rôle de désenclavement et de contribution à
l'économie. L'Etat doit accorder une importance particulière pour
la réouverture des lignes Dakar-Saint Louis et Dakar-Kaolack afin de
faciliter le désenclavement de ces zones.
Aujourd'hui, bien que le PTB assure la navette
entre Dakar et sa Banlieue, l'Etat doit pousser de l'avant sa réflexion
pour l'extension du réseau pour renforcer la desserte de Dakar en moyen
de transport de masse (Tramway ou Metro à ciel ouvert) pour donner un
système de déplacements efficaces et fiables dans
l'agglomération dakaroise.
N°3 : Concevoir les principaux ports
secondaires comme des moyens de désenclavement des zones desservies et
encourager le développement du transport fluvial.
Les autorités doivent renforcer les
capacités des ports secondaires. De la même manière,
qu'elles tentent de désenclaver la zone Sud par voie maritime, elles
doivent envisager de développer les ports de Kaolack et de Saint Louis,
pour contribuer à l'utilisation de la mer pour un système de
transport fort dans ces zones.
Avec tous les enjeux socioéconomiques
qu'engorge le désenclavement de la région de Casamance, l'Etat
doit répondre sensiblement à la demande croissante de transport
et de sécurité pour le règlement de la question du
désenclavement de cette zone à potentiel économique
importante.
Les tutelles doivent impérativement, en
plus du seul navire « Aline Sitoé Diatta, mettre en service un
autre ferry pour offrir aux populations casamançaises une
accessibilité aux autres marchés du pays pour écouler leur
production. Exemple, la Région est la plus grande productrice de
mangues, mais faute d'un système de transport fiable, la
commercialisation dans l'intérieur du pays demeure un problème
majeur.
Le transport fluvial doit être
redynamisé surtout sur les fleuves Casamance et Sénégal,
pour faciliter les déplacements des populations de ces zones en toute
saison. L'Etat doit mieux intégrer dans les politiques publiques le
développement du transport fluvial pour assurer des trafics fiables sur
ces fleuves surtout en période d'hivernage étant donné que
la plupart des routes restent en très mauvais état et
impraticables durant cette période.
N°4 : Poursuivre la construction du
nouvel Aéroport Blaise Diagne, maintenir l'actuel et moderniser les
Aéroports secondaires.
La poursuite des travaux des travaux pour mener à terme
et dans les délais, la construction du nouvel aéroport, doit
être une priorité pour les autorités, pour mettre en place
une offre de transport aérien viable, sécurisé, et
accessible. Compte-tenu de l'immersion de l'Aéroport Léopold S.
SENGHOR dans le tissu urbain et l'épuisement de sa réserve
foncière, ce nouvel Aéroport pourra répondre favorable
pour l'accroissement du trafic aérien.
Cependant, l'actuel peut rester en fonction pour renforcer la
destination sénégalaise. En effet notre pays, malgré qu'il
existe des Aéroports secondaires, ces derniers assurent pas un trafic
important car n'arrivent pas d'accueillir un certain type d'avions. Comme
l'A.L.S.S reste un aéroport international, reconnu, avec ce nouvel
Aéroport construit, le Sénégal va disposer deux
réceptifs complémentaires qui vont permettre une
régulation optimale du trafic avec des possibilités alternatives
en cas des dysfonctionnements de l'un ou l'autre de ces Aéroports.
N°5 : Fixer des priorités pour
les investissements dans les infrastructures de
transport.
La géographie économique du
Sénégal, doit faire réfléchir les décideurs
à bien déterminer des priorités pour le financement des
infrastructures. Ils doivent mesurer clairement la rentabilité
économique que peut engendrer l'investissement d'une telle
infrastructure qu'une autre. Cela peut aider à concurrencer les
investissements dans les autres secteurs, tels que l'éducation, la
santé, l'énergie et autres.
La rentabilité économique peut être un des
critères pour donner la priorité pour investissement pour
certaines infrastructures au dépend d'autres. Les investissements en
transport doivent être stratégiques pour contribuer fortement au
développement économique.
L'investissement pour la réduction des goulets
d'étranglement dans nos ports ou aux frontières doit être
prioritaire au financement d'une corniche, qui était dans son ensemble
en bon état, dans la mesure que la performance de notre système
de transport dépend très fortement à l'élimination
de ces problèmes.
En donnant la priorité à l'investissement pour
la réhabilitation du réseau ferroviaire et les corridors
routiers, l'économie va gagner plus avec l'accroissement des
échanges entre notre pays et la sous-région, notamment, le Mali,
la Mauritanie et la Guinée.
|