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La responsabilité du banquier dispensateur de crédit

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par Aristide CHACGOM FOKAM
Université de Dschang - Master 2 en droit des affaires et de l'entreprise 2011
  

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Section 1 : Les conditions objectives du soutien abusif

Les conditions objectives du soutien abusif sont constituées de la situation irrémédiablement comprise (paragrphe1), et l'octroi ou le maintien du crédit pendant cette période (paragraphe2).

Paragraphe 1 : La situation irrémédiablement compromise de
l'entreprise

La situation d'une société est irrémédiablement compromise lorsque l'activité de l'entreprise présente des signes évidents et irrésistibles de déclin, c'est-à-dire lorsque la poursuite de l'activité s'inscrit dans un cadre de difficultés insurmontables ne pouvant objectivement aboutir à un redressement économique. Cependant, cette notion pour mieux être comprise, doit être confrontée à certaines voisines à elle (A) afin d'en apprécier la quintessence (B)

A- Situation irrémédiablement compromise et notions voisines

Pour mieux définir la notion de situation irrémédiablement compromise, il faut la distinguer aussi bien des difficultés passagères (1), que de la cessation de paiement (2).

1- Situation irrémédiablement compromise et difficultés passagères

Naturellement, si une entreprise à besoin de financements pour poursuivre son exploitation, il en va de même et à fortiori, lorsqu'elle traverse des moments difficiles. En effet, une entreprise aussi puissante soit-elle à un moment ou à un autre, rencontre des difficultés qui souvent, sont passagères ou se compliquent si des mesures84 ne sont pas prises. En pareille situation, les entreprises font recours aux banques pour apporter une solution à leur problème. Il peut s'agir des problèmes de trésorerie ponctuelle, comme par exemple des arriérés de salaire. Il peut aussi s'agir des difficultés

84 Comme mesures nous avons la suspension des poursuites individuelles, l'arrêt du cours des intérêts...

juridiques85. A ce moment-là, il n'y a pas de responsabilité du banquier, puisque son rôle est justement d'aider à franchir ce cap par son appui financier et ses conseils.

2- Situation irrémédiablement compromise et cessation des paiements

La cessation des paiements est la situation qui conduit l'entreprise à l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire et de liquidation des biens. Elle est définie comme l'impossibilité pour une entreprise de faire face au passif exigible avec son actif disponible. Il s'agit donc d'un état de trésorerie à un moment donné. C'est la condition sine qua non de l'ouverture d'une procédure de redressement prévue par l'Acte Uniforme OHADA86 sur les procédures collectives, pouvant conduire à la liquidation des biens. Il ne faut tout de même pas confondre cessation des paiements et la situation irrémédiablement compromise, et le faire se serait vider les procédures collectives de toutes les substances. En effet, le but premier des procédures collectives issues du droit OHADA est la sauvegarde de l'entreprise. Même s'il reste vrai que cette notion de cessation des paiements jadis87 était définie avec celle de la situation irrémédiablement compromise, et par conséquent, une entreprise en cessation des paiements était celle qui était irrémédiablement compromise. Or, avec l'évolution des procédures collectives, on assiste à une forte propension pour le législateur de protéger l'entreprise et c'est ainsi que la référence à cette notion de situation irrémédiablement compromise s'est trouvée inappropriée. Car même si les problèmes que traverse l'entreprise sont graves le souci majeur du législateur est de la sauver, notamment par un plan de redressement88 sérieux et aussi avec le concours des banques. La cessation de paiements n'est pas source de responsabilité des banques.

85 La difficulté juridique n'est que la résultante de la première, à savoir les difficultés de trésorerie. Ces difficultés peuvent conduire à un règlement préventif couronné par un concordat préventif, prévu par le Titre1 de l'AUPCAP

86 Article 25 l'AUPCAP.

87 La situation irrémédiablement compromise était la référence retenue par la jurisprudence antérieure à 1979 comme critère de la cessation des paiements.

88 Il s'agit du concordat de redressement. Le concordat sérieux est probablement celui qui, tout en préservant et en favorisant l'assainissement de l'entreprise, assure le paiement des créanciers dans des conditions acceptables. Il doit comporter d'une part des mesures de redressement de l'entreprise et plan de paiement des créanciers théoriquement satisfaisants, d'autre part des garanties d'exécution des engagements que contient la proposition de concordat.

La cessation des paiements, y compris la situation difficile conduisent à des mesures collectives dont le but est de sauver la société89, avec souvent une collaboration franche du banquier. Par contre la situation irrémédiablement compromise, est plutôt source de responsabilité du banquier dispensateur de crédit.

La situation irrémédiablement compromise n'est pas la situation difficile, encore moins la cessation des paiements. Qu'est-elle en réalité ?

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