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La responsabilité du banquier dispensateur de crédit

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par Aristide CHACGOM FOKAM
Université de Dschang - Master 2 en droit des affaires et de l'entreprise 2011
  

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B- L'action de la caution non- dirigeante

La jurisprudence144 évoquée précédemment et relative à l'accueil de l'action de la caution dirigeante, permet de retenir des solutions inverses en ce qui concerne les cautions profanes ou « externes » à l'entreprise qui sont les cautions non dirigeantes. Il s'agit notamment et le plus souvent du conjoint ou des parents du dirigeant. Elles doivent être extérieures à l'entreprise.

Aussi, ces cautions pourront-elles bénéficier du courant jurisprudentiel favorable à leur action. En effet, le développement du devoir de conseil et le respect du principe de proportionnalité se justifient en face de personnes ne disposant pas d'informations suffisantes ou des compétences nécessaires pour les exploiter utilement. La responsabilité de la banque sera engagée si la banque n'a pas informé la caution de la situation obérée de l'entreprise ou de la disproportion du crédit souscrit. Il en sera de même en cas de disproportion de l'engagement de la caution eu égard à ses propres facultés de remboursement ou en cas de mise en oeuvre du cautionnement. Elles pourront agir contre le banquier manquant à son obligation de contracter de bonne foi, ceci donc, en référence au manquement à l'obligation générale de bonne foi contractuelle ou plus précisément au devoir du créancier de ne pas aggraver la situation de la caution.

De manière générale, cette responsabilité naissant, entre parties au contrat de cautionnement, doit être plutôt rattachée à la responsabilité contractuelle.145 Certains arrêts visent généralement l'article 1147du Code Civil146. L'assimilation de la situation

144 Cf. note 116.

145 Mais le fondement de la responsabilité du banquier envers la caution peut aussi se trouver dans les articles 1382 et s. du code civil.

146 Lamy, Droit du financement, 2001, n° 3317. Cet article dispose « le débiteur est condamné, s'il y a lieu, au payement de dommages et intérêt, soit à raison de l'inexécution, toutes les fois qu'il ne justifie pas que l'inexécution provient d'une cause étrangère qui ne peut lui être imputée, encore qu'il n'y ait aucune mauvaise foi de sa part ».

de la caution à celle du tiers au contrat de crédit est toutefois limitée par le fondement contractuel en ce qui concerne la responsabilité du banquier.

La personne qui intente l'action doit établir l'existence d'un préjudice et d'un lien de causalité. La jurisprudence accorde plus d'importance aux créanciers représentés par le syndic, ou encore la caution externe. L'emprunteur rencontre encore beaucoup de difficultés à voir condamner le banquier. Dans tous les cas, ceux-ci doivent établir l'existence d'un préjudice qui peut être collectif ou individuel, et bien entendu celle du lien de causalité. Ce n'est qu'après tout ceci que le juge peut prononcer les sanctions appropriées contre le banquier, qui peuvent être pour le moins redoutables.

CHAPITRE 2 : LE REGIME DES SANCTIONS

L'article 118 AUPCAP prévoit de sanctionner le créancier ou le banquier dispensateur de crédit, si son crédit a causé un préjudice à autrui. Cette article dispose que : « les tiers, créanciers ou non, qui, par leurs agissements fautifs ont contribué a retarder la cessation des paiements ou à dissimuler l'actif ou à aggraver le passif du débiteur peuvent être condamnés à réparer le préjudice subi par la masse sur l'action du syndic agissant dans l'intérêt collectif des créanciers.

La juridiction compétence choisit, pour la réparation du préjudice, la solution la plus appropriée, soit le paiement des dommages-intérêts, soit la déchéance de leurs sûretés pour les créanciers titulaires de telles garanties ». Il ressort de cet article que la loi prévoit deux types de sanctions qu'il faudrait envisager : la condamnation au paiement des dommages intérêts (section1) et la déchéance des sûretés (section2) en cas de reconnaissance de la responsabilité du banquier en raison de ses concours fautifs.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo