WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le secteur informel à  l'épreuve du droit des affaires OHADA

( Télécharger le fichier original )
par Thierry Noël KANCHOP
Université de Dschang - DEA en droit communautaire 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

PARA II : L'EXERCICE HABITUEL ET INDEPENDANT DU COMMERCE ET LE SECTEUR INFORMEL

Tel que définit à l'article 2 AU DCG la qualité de commerçant est conditionnée par l'accomplissement d'actes de commerce88 comme profession habituelle mais aussi de façon indépendante. Ces exigences s'appliquent également dans la détermination de la qualité de commerçant de l'informel tel qu'on peut l'observer à travers les notions d'habitude (A), et d'indépendance. (B)

A - L'EXERCICE HABITUEL

Il serait préférable de parler de l'exercice des actes de commerce à titre de profession habituelle car, habitude et profession présentent des connexités

88 Le commerçant est celui qui fait des actes de commerce tels qu'ils sont énumérés à l'article 3 de l'AU.DCG ou prévus par les lois spéciales en raison du caractère énonciatif et non limitatif de cet article. Toutefois il faut écarter de fait une série d'actes de la logique de l'article 2 AU.DCG. Il s'agit d'une part des actes de commerce par accessoire, qui supposent que leur auteur est déjà commerçant, et d'autre part les actes de commerce par la forme qui bien qu'étant commerciaux, ne confèrent pas la qualité de commerçant à leur signataire. Ce sont donc principalement les actes de commerce par nature ou par l'objet dont l'accomplissement peut conférer la qualité de commerçant.

fortes dans l'appréhension de l'attitude et le comportement du commerçant, qu'il soit du secteur informel ou formel. L'habitude se caractérise d'abord par un élément matériel qui suppose la répétition des actes et des opérations; toutefois il est difficile et même impossible de fixer de manière abstraite et absolue le nombre d'actes nécessaires et la cadence à laquelle ils doivent être accomplis.89 L'habitude suppose également un élément intentionnel en l'absence duquel on n'est pas commerçant. L'habitude fait présumer la profession commerciale. La profession renvoie ici à une occupation déterminée et apparente dont on peut tirer ses moyens d'existence. La profession suppose selon certains auteurs soit une entreprise organisée, soit au moins un fonds de commerce et une clientèle.90 Cette interprétation n'est pas toujours suivie et c'est l'activité véritable qui compte plus que le cadre dans lequel elle s'exerce.91

Dans le secteur informel lorsque le commerçant ne vit et n'exerce que son commerce, bien sûr informel, il y a moins de difficulté à déduire l'exercice d'acte de commerce comme profession. La difficulté apparaît lorsque le commerce informel est exercé de façon complémentaire ou concomitante à une activité ou une profession civile. Cette situation se justifie par le souci de ces personnes de trouver des ressources supplémentaires pour arrondir les revenus généralement insuffisants, reçus de ces professions civiles. Trois situations peuvent être envisagées :

- la profession commerciale constitue la profession principale parce

qu'elle procure la plus grande partie des ressources nécessaires aux besoins de l'existence. L'intéressé est commerçant même s'il exerce accessoirement une profession civile. Il en est ainsi du vendeur à la sauvette (à l'instar des vendeurs de friperie dans les pays membres de l'OHADA) qui s'adonne aux activités agricoles pendant ses heures perdues.

89 GUYON (Y), op.cit., N°71, p. 63.

90 HOUIN (R) et PEDAMON (M), op.cit., N°244, p. 266.

91 C'est ainsi que la jurisprudence considère le spéculateur d'habitude comme un commerçant pourtant il n'a pas de fonds de commerce ; il est donc un professionnel en raison de la répétition des actes de spéculation dont il tire ses principaux moyens d'existence.

- La profession commerciale est secondaire mais sans lien nécessaire

avec la profession civile principale. L'intéressé est également considéré comme commerçant car la règle de l'accessoire ne joue pas, il faut toutefois que les actes de commerce aient un caractère habituel et non pas occasionnel. Tel est le cas du notaire qui se livre aux opérations bancaires en octroyant des prêts avec intérêts au public avec l'argent reçu de ses clients. La solution est justifiée car le caractère secondaire ne doit pas permettre à l'intéressé d'éluder les obligations qui incombent aux commerçants. Certains auteurs donnent de à ce phénomène, le nom de para-commercialité.92

- L'activité commerciale est le complément nécessaire d'une

profession civile. L'intéressé ne devient pas pour autant commerçant. Ainsi un médecin généraliste achète des moustiquaires qu'il revend à ses clients après les avoir imprégnés d'une substance protectrice contre l'anophèle. Mais cet achat pour revendre est tellement accessoire par rapport aux prestations fournies par ledit médecin, que l'ensemble de la profession demeure civil. Il faudrait même sans doute aller plus loin et considérer qu'un achat pour revendre intervenu dans ces conditions est en réalité un acte civil par accessoire93. Toutefois, la situation peut devenir difficile si l'activité commerciale est plus importante que l'activité civile principale. En telle hypothèse, l'intéressé est commerçant. Le cas se rencontre notamment chez les enseignants de la matière informatique dans nos établissements scolaires, lesquels se transforment en fournisseurs de pièces informatiques à leurs collègues et aux élèves ; cette activité est parfois très importante et ne peut être retenue comme le complément indispensable de la profession civile d'enseignant informatique.

Qu'en est-il de la notion d'indépendance dans l'exercice des actes de commerce ?

92 GUYON (Y), op.cit., N°73, p. 64.

93 GUYON (Y), op.cit., N°91, p. 84.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault