PARA I : L'ERECTION DES TECHNIQUES DE
NORMALISATION DU SECTEUR INFORMEL
Il est de plus en plus reconnu qu'il est nécessaire
d'envisager des voies
et moyens pour drainer le secteur informel vers le secteur
formel afin de mieux
183 FONE (A.M), op.cit., p. 128.
protéger les opérateurs du secteur informel
d'une part, et d'autre part de pouvoir les soumettre à des normes qui
tiennent compte de leur spécificité. La problématique du
secteur informel qui a acquis droit de cité au seuil du
21ème siècle se ramène essentiellement à
la question de savoir comment le rendre performant en termes de
résultats macro-économiques et de promotion sociale des
opérateurs de l'informel. Il est dès lors important
d'aménager des techniques de récupération du secteur
informel. Pour l'essentiel, ces techniques tournent autour de l'identification
des opérateurs informels via des cellules de regroupement, mais surtout
par la mise sur pied des programmes de formation en secteur informel pour
améliorer leur rendement (A) et l'adaptation des mesures propres au
secteur informel. (B)
A - LES PROGRAMMES DE FORMATION DANS LE
SECTEUR INFORMEL.
Les mesures visant à améliorer le capital humain
par l'éducation, la formation ou le perfectionnement professionnel sont
vitales pour tous les agents économiques particulièrement ceux du
secteur informel qui sont souvent analphabètes ou, tout au plus
faiblement scolarisés, ce qui limite leurs capacités à
améliorer les méthodes de commercialisation ainsi que la
qualité des produits et services. Pour acquérir de nouvelles
compétences, la grande majorité des acteurs du secteur informel
ne peuvent compter presque exclusivement que sur des processus ou programmes de
formation et d'apprentissage. C'est ainsi que des opérateurs
économiques du secteur informel pourront bénéficier des
stages d'initiation aux techniques de gestion à la concurrence et de
l'économie de marché afin d'améliorer leur
rentabilité et efficience en tant qu'agents économiques. Il est
donc question d'instruire ces opérateurs, ce qui pourrait d'ailleurs
avoir un effet d'entraînement indirect de leurs activités dans le
secteur structuré, surtout lorsque des mesures adaptées à
leurs spécificités sont prises.
B - L'AMENAGEMENT DES MESURES ADAPTEES AU
SECTEUR INFORMEL.
Le souci de la prise en compte du secteur informel dans la
stratégie de développement socio-économique conduit
à définir des mesures qui lui sont adaptées parce que
tenant compte de ces spécificités. Le manque de moyens financiers
et les difficultés d'accès au crédit sont en bonne place
parmi les principaux facteurs qui limitent et fragilisent les
potentialités du secteur informel en Afrique subsaharienne francophone.
Pour remédier à cela, de nombreuses initiatives ont
été prises par les Etats, les bailleurs de fonds, les ONG et les
opérateurs eux-mêmes dans le cadre des stratégies
d'autofinancement de leurs activités. Plus révélateur est
l'aménagement des conditions de micro crédits adaptées au
secteur informel, afin que ces opérateurs puissent faire face aux
problèmes de trésorerie et d'approvisionnement. Les
commerçants informels pourraient ainsi bénéficier de ces
micro-crédits pour mieux structurer leurs activités et
améliorer considérablement leur rendement. De là, il n'est
plus surprenant d'observer des chantiers de normalisation du secteur informel
se construire dans les Etats membres de l'OHADA Comme on peut le constater avec
le cas du Cameroun.
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