PARA II : LES CHANTIERS NATIONAUX DE NORMALISATION DU
SECTEUR INFORMEL : LE CAS DU CAMEROUN.
L'Etat camerounais n'est pas resté indifférent
à la mouvance qui accompagne le secteur informel dans un élan de
normalisation. Ainsi, le Cameroun a initié depuis un moment, de vastes
programmes de normalisation du secteur informel afin d'intégrer ce
dernier dans la dynamique générale de développement. Ces
programmes visent une amélioration des conditions
d'activité et de travail des opérateurs
informels pour une plus grande efficacité dans leurs différentes
actions. En effet, les pouvoirs publics et privés développent
actuellement des initiatives convergentes pour envisager les perspectives
d'évolution coordonnée du secteur informel.
Au rang de ces multiples initiatives, se situe le Programme
Intégré d'Appui aux Acteurs du Secteur Informel (PIAASI), qui,
apporte un appui varié et multiforme aux opérateurs de
l'économie informelle à l'effet d'accroître leurs
possibilités de production, de commercialisation, sans oublier la
qualité de leurs biens et services. Créé depuis 2002, Le
PIAASI est un projet éligible aux fonds PPTE dès 2003. Son
objectif premier est le renforcement des capacités des acteurs du
secteur informel au Cameroun. A cet effet, Il bénéficie depuis
une période de quatre ans, d'un financement sur ressources PPTE de
près de dix (10) milliards de F CFA, destinés à la
création d'emplois productifs au profit des jeunes, sous la forme d'un
appui au triple plan de la formation, de l'organisation et du financement.
C'est ainsi que le PIAASI s'intéresse à l'encadrement, au
financement et au suivi des opérateurs de l'informel. On note cependant
que cet instrument de « lutte contre la pauvreté et le
chômage » reste très peu connu. Pourtant, il est vieux
de 5 ans déjà184.
De plus en plus, le PIAASI apporte du soutien à
plusieurs opérateurs informels pour le renforcement de leurs
activités et l'amélioration de leur rendement, les statistiques
en la matière sont très indicatives185. Les
bénéficiaires des crédits du PIAASI disposent d'un
différé de onze (11) mois entre le moment
184 KOUETCHA (C), « Cameroun: PIAASI, projet louable mais
ignoré », Le Messager, 17 Octobre 2008.
185 En 2007, le PIAASI a fait le tour des 10 provinces du
Cameroun, pour remettre des micro-finances à quelques 1200
bénéficiaires. Ces derniers ont reçu un montant de 1,710
milliards de Fcfa pour environ 120 promoteurs par province. Cette
opération était la 3ème qu'effectuait cette structure
depuis 2005 (année de sa mise en activité avec un financement
« expérimental » de 40 millions de Fcfa). Une autre
opération de distribution a eu lieu en 2006, pour un montant de 760
millions. Les sommes allouées à chaque bénéficiaire
varient entre 100.000 et 1.500.000 de Fcfa les bénéficiaires
doivent simplement remplir des formulaires de demande d'appui disponibles dans
les secrétariats techniques du PIAASI et composer un dossier qui
diffère selon qu'il s'agisse d'une initiative individuelle ou d'un
projet commun, le reste dépend de la somme prévue pour les
micro-finances.
de la réception du crédit et celui du
recouvrement. A cela, s'ajoute une période de quinze (15) mois pour
s'acquitter totalement de leur dette. Le taux d'intérêt annuel est
de à 6%186.
Les activités du PIAASI sont suivies par le
ministère de l'Emploi et de la Formation Professionnelle (MINEFOP), qui
oeuvre à la mise en place des structures de proximité, afin
d'entrer en contact avec les différentes organisations, unités ou
activités du secteur informel, et de leur apporter un appui
conséquent.
186 KOUETCHA (C), « Cameroun: PIAASI, projet louable mais
ignoré », Le Messager, 17 Octobre 2008.
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