III. Fonctionnalité des MLEs : III.1. Les MLEs
actifs :
Le premier élément reconnu comme un MLE
actif est Mos1 (pour mosaic) qui était isolé
par Jacobson et Hartl en 1986, (Hartl, 2001) à partir du génome
de Drosophila mauritiana, un autre élément appelé
Himar est construit à partir d'un élément
muté isolé de la mouche Haematobia irritans, un
troisième élément Famar1 était
découvert chez le perce-oreille Forficula auricularia. (In
Halaimia Toumi, 2006)
III.1.1. Le mécanisme de transposition des MLEs
:
Tous les MLEs et aussi les TLEs transposent
via un mécanisme de type « coupercoller » homologue à
celui décrit chez quelques IS et Tn, ce
mécanisme est constitué par trois étapes principales :(
figure 6.5)
1. Reconnaissance et liaison de la transposase aux ITRs.
2. L'excision du transposon de son site donneur.
3. Réinsertion du transposon dans le site cible (In
Augé Gouillou, 2003).
1 - Reconnaissance et liaison
Figure 6.5: Schéma du mécanisme
de transposition des MLEs (Modèle d'après
Augé Gouillou, 2003)
2 - Excision 3 - Reinsertion
aux ITRs
Site donneur
AT
TA
AT
TA
Transpososome
TA
AT nn
TA
AT
nn
Intermédiaire de
Transposition
AT
TA
Site accepteur
AT
TA
AT
TA
III.1.1.1. Liaison aux ITRs :
La liaison aux ITRs est assurée par le domaine
N-Terminal (plus précisément par les HTH, l'hélice
á1 et á2) qui reconnait
spécifiquement chaque ITR, cette liaison aboutit à la formation
d'une structure nucléoprotéique active qui est << le
transpososome >>.
Deux types de dimérisation protéine-protéine
peuvent avoir lieu lors de la formation des complexes ITR/transposase :
1- Interface de dimérisation << Cis
>> : C'est la liaison de deux monomères de transposase
côte à côte sur une seule molécule d'ADN, cette
interface est localisée dans les premiers 20 aa.
2- Interface de dimérisation << trans
>> : la liaison de deux molécules de transposases liées
à deux molécules d'ADN différentes.
Ainsi, la région de la transposase située entre
les aa 116-143 et qui comprend le motif WVPHEL est directement impliquée
dans le passage d'une conformation cis à une conformation
trans et la stabilité de cette dernière.
La transposase se lie aux ITRs au niveau d'une séquence
cible palindromique aboutissant à la formation d'un complexe
appelé cis-SE (Single End Complex 2), trois voies principaux
sont proposées pour la destination de ce complexe :
1' La dissociation d'un monomère de transposase du
complexe SEC-2 conduisant à la formation d'un complexe SEC1. (SEC1 : une
molécule de transposase liée à un ITR, SE : 2
molécules de transposase liées à un ITR.)
1' Un monomère du complexe SE subit une modification
conformationnelle caractérisée par l'acquisition d'une nouvelle
conformation plus stable dite << Trans-SE >> dont les deux
monomères possèdent une interface cisdimérisation libre.
Un monomère du trans dimère peut recevoir un autre ITR
en formant le complexe PEC1 (Paired End Complex 1). Enfin via les interfaces de
dimérisation libres les deux transposases de ce complexe sont
susceptibles de se lier à deux autre transposases pour former le
complexe synaptique final dit PE.
1' Le complexe final PE résulte directement de la
dimérisation de deux complexes cis-SE (Figure 6.6) (In Halaimia
Toumi, 2006).
trans-SE
1 trans- dimère
Figure 6.6: Représentation
schématique des différents complexes
transposase/ITR SEC: Single End Complex.
PEC: Paired End Complex (Modèle in Halaimia Toumi,
2006).
Cis-SE 1 cis-dimère
SEC1 ITR
Tnp
Voie 2
Voie 1
Voie 3
PE
1 trans-dimère
2 Cis-dimères
et 2
trans- dimères
PEC1
L'exemple de Mos1 :
Les tests in vitro utilisant une protéine
recombinante montrent qu'elle nécessite la présence des cations
divalents (Mg+2, Mn+2, ou Ca2+) et un Ph
élevé (autour du 9) et que la liaison Tnp/ITR est hautement
spécifique parce que la transposase Mos1 ne se lie que sur ses
propres ITRs ce qui explique l'absence d'un phénomène de
transposition croisée (la transposition in trans). Les ITRs du
Mos1 sont imparfaits parce que la séquence de l'ITR5'
diffèrent de celle de l'ITR3' en 4 positions sur 28pb (position 1, 16,
18 et 26). Il a été démontré que les positions 1,
18 et 26 sont des contacts stabilisants entre la transposase et l'ITR parce
qu'ils ont un faible impact sur la qualité et la quantité de la
transposition, en revanche une forme mutée d'un ITR dans la position 16
a conduit à une perte de 90% la liaison Tnp/ITR ce qui suggère
qu'elle est un point d'ancrage de la transposase sur l'ITR (In Augé
Gouillou, 2003).
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