Section II. DE LA CONFERENCE
INTERNATIONALE SUR LA REGION DES GRANDS LACS : APPORTS ESSENTIELS ET
GARANTIES JURIDIQUES POUR UNE PAIX DURABLE ET UNE SECURITE COLLECTIVE
§1. De l'initiative, des
préparatifs et de la tenue de cette conférence
Pour situer le pourquoi de la conférence
internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), il convient
d'examiner les initiatives des Etats dans le domaine de gestion de la
sécurité aux frontières.
Malgré la présence de certaines institutions
dans la région des GL comme le CAE réunissant
l'Ouganda et la Tanzanie, l'IGAD prenant le Kenya, le Soudan,
l'Ouganda, l'Ethiopie, la Somalie et le Djibouti ; la
CEPGL avec la RDC, le Rwanda et le Burundi ; non
seulement qu'aucune des organisations internationales n'est arrivée
à réunir tous les Etats de la région,et ce, malgré
que ces Etats sont fortement liés par des facteurs géographiques,
culturels,... au point que les situations se passant dans l'un d'entre eux
manifestent plus ou moins ses effets dans d'autres Etats par le
phénomène de contagion, mais aussi certains Etats de la
région n'ont jamais appartenu à une seule organisation. C'est le
cas de la République populaire du Congo et de la RCA.
Des accords internationaux ont été conclus par
des Etats de la sous région dans l'unique souci de donner chance
à la Paix Durable et à la Sécurité collective de
s`installer définitivement, tels les accords portant création de
la SADEC, le cas de la CEEAC qui est un mécanisme sous régional
de promotion de la paix et qui avait créé le COPAX, ...
Cependant, l'échec des initiatives bilatérales
visant à résoudre les questions de sécurité aux
frontières, la préoccupation étant d'envergure
régionale, et dont les fruits sont palpables ; a souligné la
nécessité profonde de créer un cadre plus étendu
qui viserait à obliger les Etats membres à se plier à des
accords ou conventions régulièrement signés pour le bien
collectif de tous.
Les conflits de la région des GL avaient même
poussé l'UA à proposer la création d'une brigade de l'Est
composée de la RDC, le Rwanda, l'Ouganda, le Burundi, le Kenya, le
Soudan, l'Ethiopie, la Tanzanie, l'Erythrée et le Djibouti dont les
quartiers généraux se trouvent présentement au Kenya.
Cependant la brigade qui a été
créée n'a eu pour effet que de faciliter les interventions
régionales aux fins de maîtriser les conflits; son objet
n'étant pas celui de sécuriser les frontières.
Etant donné qu'à l'époque, les
structures n'intégraient pas les 11 Etats de la CIRGL, il a fallu
concevoir un cadre qui puisse coordonner les questions fondamentales relatives
aux frontières et à d'autres problèmes liés
à la consolidation de la paix durable et de la sécurité
collective, à la prévention, à la gestion et à la
résolution des conflits entre Etats de la sous région des GL.
C'est d'ailleurs pour cette cause que la CIRGL devrait être perçue
comme un pas réalisé pour aborder ces problèmes dans
l'optique d'élaborer des mécanismes concrets de promotion de la
paix et de la sécurité, tout en s'appuyant sur certains
mécanismes déjà existants.
C'est ainsi qu'en premier lieu, les chefs d'Etats de la sous
région s'étaient réunis à Dar Es-Saalam en novembre
2004, assises qui ont été sanctionnées par la
Déclaration de Dar Es -Saalam, par laquelle les chefs d'Etats
s'étaient engagés à des principes promouvant la paix, la
sécurité, la démocratie et le développement dans la
sous région.
Les paragraphes 19, 21, 23 et 24 de la Déclaration
de Dar Es-Saalam décrivent clairement l'ambition des Etats
participants, cherchant à instaurer dans la région des GL la paix
et la sécurité.
Comme pour chercher à lier internationalement, par un
traité, les Etats de la sous région, un 2ème
sommet de la CIRGL devrait se tenir et, heureusement, s'était tenue du
14 au 15 novembre 2006 à Nairobi au Kenya.
C'est ainsi que pour montrer une volonté politique
effective et soutenue de rechercher conjointement des solutions durables
à leurs différends, et voulant surtout faire de la sous
région un espace de paix de sécurité et de
stabilité en concrétisant les visions fondamentales de
prévention, de gestion et de règlement des différends tels
qu'exploités à Dar ES-Saalam, un Pacte sera signé sans
trop de peines à Nairobi en date du 15 décembre 2006.
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