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Le developpement local face a la politique de decentralisation

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par Yelba Patrice ILBOUDO
Ecole doctorale en dynamique des espaces et sociétés / Université de Ouagadougou - Master II R 2009
  

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I.2- Du développement rural intégré au développement local

L'approche dite de « gestion des terroirs », apparait au Burkina Faso en 1984. Cependant, dès les années 60 et dans la décennie 70, des initiatives similaires mais relativement isolées avaient vu le jour ; notamment au Niger, au Sénégal et au Mali avec la mise en place d'unités expérimentales de gestion agro-sylvo-pastorales. Elle nait de la convergence de plusieurs démarches (animation rurale, lutte contre la désertification, recherche-développement, organisation des filières de production et de commercialisation etc.) et tente de répondre à des préoccupations que les projets antérieurs n'avaient pas su ou pu absorber : la mise en valeur durable du patrimoine naturel, la prise en main du développement par les communautés locales, la promotion des entreprises de service privés ou associatives (coopération française, 1994). Ici il est question de voir comment les différents gouvernements africains sont passés d'une approche de GT à une approche de développement local.

I.2.1- L'émergence de la démarche gestion des terroirs

Dans le but de mieux appréhender le sujet, nous l'avons scindé en deux périodes.

- De 1960 à 1980 : la voie « productiviste«

Durant cette période, selon la coopération française, les stratégies de développement mettent l'accent sur l'introduction et la diffusion de « paquets technologiques » devant permettre l'augmentation de la production agricole et la croissance économique. Dans un contexte économique relativement favorable et un environnement naturel considéré comme stable, cette voie du développement « productiviste » permet certains succès tel que l'extension des cultures réservées à l'exportation : coton, arachides ... (coopération française, 1994).

Cependant, les limites du model apparaissent rapidement. Les techniques et matériels introduits ne bénéficient pas systématiquement aux productions vivrières qui restent largement extensives. L'occupation des espaces agricoles utiles s'accélère du fait de l'expansion démographique rapide et conduit localement à une dégradation du potentiel naturel productif (idem).

A cette situation s'ajoutent la lourdeur et le dirigisme des structures d'encadrement et de services créées par les Etats en amont et en aval des producteurs. Dans le courant des années 1980, avec l'apparition de projets dits de « développement rural intégré », ces structures paraétatiques se voient de plus confier l'amélioration des équipements collectifs, ce qui alourdis encore leur fonctionnement et grève leur budget. Comme corollaire, les services aux producteurs et la maintenance des équipements se dégradent sans que les organisations paysannes, les collectivités locales quand elles existent ou le secteur privé soient en mesure d'assurer le relais (ministère de la coopération Française, 1994).

- Le milieu des années 1980 : L'émergence de l'approche GT

L'approche se base sur le concept de terroir. Celle-ci désigne un espace géographique de taille variable, continu ou discontinu qui réunit l'ensemble des terres contrôlées par une communauté rurale : terres cultivées, jachères, zone sylvo- pastorales, brousse. Le terroir constitue à la fois un repère (pour justifier l'appropriation des ressources ou le refus de les partager) et une garantie de cohérence (le terroir est un lieu d'enracinement et d'évolution de la société villageoise).

Dans cet espace délimité par le droit coutumier, l'objectif est d'initier par des mesures d'incitations financières et par la fourniture de conseils, un double processus :

- De restauration et de gestion durable des ressources naturelles,

- D'intensification des productions végétales et animales et de diversification

des services en amont et en aval de la production agricole. (Ministère de la coopération française, 1994)

L'idée est aussi de susciter la création d'organisations villageoises représentatives capables de mobiliser la population autour de ces enjeux, de

négocier et de faire respecter une règlementation de l'utilisation des ressources naturelles par les habitants du village comme par leurs voisins.

Toutefois, la démarche gestion des terroirs a pour objectif principal de créer les conditions nécessaires à l'établissement de formes d'utilisation des terres qui soient à la fois durables, sans préjudice majeur pour l'environnement, socialement acceptables et économiquement rentables (Simbroek et al, 1994 cité par Serigne ; M. T et Bara.G, 2002).

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