IV.2.3- « L'offre » de participation de
l'autorité locale
De la littérature, il ressort que trois
éléments déterminants caractérisent l'offre de
participation de l'autorité locale. Ce sont :
- l'ouverture institutionnelle ;
- le désir de collaborer ;
- l'appui conseil à l'organisation des
communautés.
IV.2.3.1- L'ouverture institutionnelle
L'objectif majeur de cette ouverture est d'intégrer la
population particulièrement les plus pauvres, dans le processus de prise
de décision. « A democratic process in which people, particularly
the weak and the poor, are not passive receivers of a development project at
the end of a top-down approach, but are requested to identify their livelihood
with the help of the financial, technical, and human resources offered by the
development project, as well as their own» (Satterwaite. David, 2003,
pp 15-45).
Cette ouverture caractérise alors des modifications ou
des évolutions institutionnelles opérées par
l'autorité locale au fur et à mesure que se développe et
se renforce le partenariat avec les différentes communautés.
Autrement dit, c'est aller à la recherche d'un consensus dans le partage
du pouvoir (de décision) car, plus ces deux groupes d'acteurs
interagissent, plus le partage du pouvoir devient un enjeu.
IV.2.3.2- Le désir de collaborer
Les autorités publiques semblent avoir une vision
critique des attitudes de la population locale et aussi de leur cadre de vie.
Ainsi, ces lieux sont perçus comme « des nids de marginaux
incapables et sans volonté de payer pour les services et qui sont
à la fois victimes et responsables des piètres conditions dans
lesquelles ils vivent. » (Campbell T, 1987, 186-192).
Cette vision ironique de Campbell illustre bien la conception
négative et réductrice de la population locale parfois
développée par les autorités publiques. Toutefois, il peut
arriver que ces dernières écartent l'idée de toute
collaboration car pensant être les mieux placés pour trouver des
solutions aux problèmes de cette population. Dans une telle situation,
la participation est alors perçue comme un facteur de ralentissement et
d'alourdissement des mécanismes de prise de décision et de
l'efficacité des services publics.
Pourtant, le processus de la participation communautaire
commande une autre approche de la perception des problèmes du milieu
communautaire par l'autorité publique. Jean Pierre Elong Mbassi
(2001), en appelle alors à une nouvelle vision car, « Les
solutions les plus novatrices et les plus efficaces émergent en partant
de ce que veulent les gens eux-mêmes. »4
Effectivement, contrairement aux idées reçues, la population
locale dispose d'une très bonne connaissance physique et sociale de son
cadre de vie. Ce capital de savoir mieux exploité, peut être mis
au service des collectes de données, de la mobilisation des ressources
locales, etc. De plus, il est aujourd'hui admis que les populations locales ont
le droit de se prononcer sur toutes les questions d'aménagement qui
modifient l'environnement de leur cadre de vie. En leur reconnaissant ce droit
et en impliquant les membres des communautés dans le processus de
planification, l'autorité locale pourrait ainsi poser les jalons d'une
collaboration fructueuse pouvant conduire à de meilleurs
résultats dans le processus de la participation.
4 Jean-pierre Elong M'bassi, 2001, les défis
urbains et l'impact de la globalisation dans le contexte africain, PDM Cotonou,
18p.
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