IV.2.1-Le caractère dynamique de la
participation
La participation ne se construit pas à travers un
état statique. Elle évolue en fonction de la configuration du
système d'acteurs en présence et aussi de la
redistribution des responsabilités assignées
à chacun des acteurs présents ( Zongo B, 2005). Tout se
passe donc en réalité comme s'il existait une négociation
permanente pour le partage des responsabilités entre les parties
prenantes.
L'usage du concept de la participation a connu une
réelle évolution depuis les années 1950. Cependant,
à travers la définition retenue, il apparaît que la
participation revêt un caractère dynamique dû au fait
qu'elle s'installe dans une situation donnée dans laquelle il est
possible d'identifier les acteurs en présence et leurs
caractéristiques intrinsèques.
IV.2.2- Les modèles de participation
Pour analyser le caractère dynamique de la
participation, nous nous interrogeons au préalable sur les
modèles de participation. A ce propos, Ramos et Roman
(Ramos exaltacion et Ma AA, Roman, pp 101-122), nous proposent un
modèle constitué de trois étapes : Les intrants, la phase
de conversation, et les extrants. Les intrants représentent tous les
éléments (ce sont les Connaissances théoriques et
pratiques, contribution physique et financière, main d'oeuvre, etc.) qui
sont apportés par les autorités locales et la population locale
en vue de la production d'un service. La phase de conversation
représente l'apprentissage du travail d'équipe (échange
des contributions respectives) entre les autorités locales et la
population locale. Les extrants concernent les résultats, le fruit de
l'association des éléments constituant les intrants.
Ainsi une collectivité locale est habituée
à une forme de réception passive des services pour sa population,
l'adoption d'une démarche de participation exigera une période
d'apprentissage, d'assimilation et d'adaptation. Au cours de cette phase, la
mise en place d'une structure de coordination s'avère nécessaire
pour la collecte des demandes populaires, l'analyse et le traitement de
l'information, et la combinaison des intrants pour solutionner les
problèmes posés. Le fonctionnement d'une telle instance devrait
en principe être assuré à la fois par quelques
représentants du côté des autorités locales et ceux
du côté de la population locales. Or, ce ne sont en
général que les représentants du côté des
autorités locales qui s'en occupent (idem). Dans un tel cas de
figure, on pourrait se demander jusqu'à quel point la population locale
est-elle disposée à faire de l'autorité un partenaire ?
Comment cette population pourrait-elle acquérir une
parcelle de pouvoir vis-à-vis de l'autorité public ? Seules les
revendications de la part des populations pourraient lui permettre d'être
élevé au rang de partenaire, donc d'acquérir un pouvoir de
négociation et d'action par rapport à l'autorité public
(Hardoy jorge E et satterwaite David, 1993, pp 111-159).
Au final, on peut retenir que la phase de conversation
constitue le point névralgique de l'interaction entre l'autorité
public et la communauté locale. Cette interaction se focalise souvent
autour des revendications et des pressions (les demandes) effectuées par
la population qui en définitive, influe sur l'attitude (l'offre) de
l'autorité publique.
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