En effet, la décentralisation renforce l'engagement
des populations à réaliser leurs micro-projets en comptant sur
leurs propres initiatives. Aussi, le citoyen profite d'un développement
local accéléré avec la prise en compte de ses
préoccupations et bénéficie également de biens et
de services qui correspondent à ses besoins (Marcel Coffi.H,
2007).
Mais indépendamment des enjeux économiques
internationaux, il ressort de la littérature que sur le plan purement
interne la décentralisation présente un certain nombre
d'avantages économiques certains.
La décentralisation accompagne et facilite l'action de
ce que l'on appelle «la décentralisation non formelle« ;
c'est-à-dire l'action des associations non gouvernementales et autres
groupements coopératifs qui agissent au niveau local. La
décentralisation pourra accompagner ce mouvement plus ou moins
spontané d'activisme local. Au niveau provincial ou communal, des cadres
de concertation se créent pour discuter des problèmes de
développement économiques et sociaux souvent en marge d'une
légalité restés en retrait jusque là (Claude
Ouattara).
La décentralisation favorisera en outre la promotion
d'un développement économique durable grâce à la
libération des énergies locales et l'utilisation optimum
des ressources disponibles dans les localités.
Grâce à une identification plus certaine des véritables
besoins des populations et leur auto-responsabilisation progressive dans la
gestion des affaires locales, la vie économique à la base sera
plus animée et plus apte à surmonter les différents
écueils qui ont jusque là freiné la croissance
économique et la bonne gestion des ressources naturelles (idem).
En effet, les communautés locales sont les plus
à même de définir les mesures les mieux adaptées aux
diversités des situations particulières en présence. Elles
seront ensuite plus enclines à trouver les moyens nécessaires
à leur réalisation. Le monopole des décisions au niveau
central est aujourd'hui condamné à laisser la place à un
Etat mobilisateur et facilitateur d'initiatives locales de développement
par les communautés de base.
Les réformes économiques actuelles reposent sur
l'idée libérale qui est également à la base de la
décentralisation. Il s'agit dans un 1er cas de libérer
l'initiative privée d'une règlementation étouffante ou de
la compétition déloyale d'entreprises publiques
bénéficiaires de monopoles ou dévoreuses de subventions.
Dans un second cas, il s'agit de libérer les initiatives locales pour la
satisfaction des intérêts généraux (Claude
Ouattara). L'idée de base dans les deux cas semble être ici
la libération des initiatives. Moins qu'un
désintérêt donc, le désengagement de l'Etat, c'est
la reconnaissance par l'Etat que d'autres personnes sont mieux à
même de prendre en charge la satisfaction des besoins dans tels ou tels
secteurs de développement.
Toutefois, la décentralisation semble être
à même de favoriser une meilleure adéquation des programmes
de développement et des besoins locaux, et une mobilisation plus
spontanée des ressources. Cette dynamisation des économies
locales s'articule autour de :
- la conception d'une approche de développement
s'appuyant d'abord sur la
capacité de mobilisation des ressources locales ;
- la réintégration de la dimension spatiale dans
l'approche de résolution des
problèmes économiques et sociaux ;
- une nouvelle répartition des compétences
(pouvoirs de décision), des
ressources (humaines et financières) et du patrimoine
national entre l'Etat et les collectivités ;
- la mise en place de nouvelles méthodes et
règles de relation de partenariat
entre les acteurs appuyant le développement local
notamment la coopération décentralisée (PAVD/Mali,
2004).
Par ailleurs, Chaque collectivité territoriale
constituera un espace
d'initiatives ; un niveau de programmation, de
réalisation des actions de développement et d'organisation de la
gestion et de la fourniture des services publics essentiels qui fondent le
développement (idem).
Enfin, la décentralisation permet aux
collectivités locales de jouir d'une autonomie de gestion pour certaines
formes de fiscalité (vente de timbres communaux par exemple) et la
collecte des taxes communales (Pamphile. S, 2000).