Le bourg tient une place importante sur des territoires
variés. Sur des espaces ruraux, le bourg-centre structure l'espace local
en garantissant à une population environnante des services et des
emplois, mais celui-ci peut également résister, sur des zones
périurbaines, à l'influence des grandes villes en menant des
politiques d'autonomisation.
Dans les discours et les représentations sociales le
bourg détient de nombreux atouts qui peuvent être mis a profit
pour favoriser son développement :
- Présence d'une certaine qualité de vie : faibles
nuisances sonores, convivialité, relations humaines ;
- Prestations de services de proximité : loisirs, sports,
culture ;
- Un cadre de vie attrayant par les paysages et le patrimoine
souvent ancien ; - Proximité spatiale des acteurs politiques.
1 Discours d'ouverture des troisièmes assises
de l'APVF réunie à Figeac les 29 et 30 septembre 1995
L'intervention des pouvoirs publics en faveur des petites
villes et bourgs est assez récente.
La politique des petites villes fut lancée en 1975
autour des notions de pays, de développement local et de partenariat.
L'intervention en faveur des petites villes se trouve dans la continuité
de la politique des métropoles d'équilibre (1963) et des villes
moyennes (1973 à 1979).
Ce sont les Lois Pasqua (1995) et Voynet (1999) qui donnent
à la petite ville un rôle déterminant. Ces lois favorisent
le développement local autour de pays. Définis à partir
des notions de bassin de vie, ces pays doivent favoriser l'émergence de
la petite ville comme cellule de base du maillage rural. Ces pays et villes,
soutenus principalement par les politiques régionales,
bénéficient d'aides financières et de l'implantation
d'équipements.
La procédure de l'intercommunalité,
impulsée dans les années 90, a également donné des
outils aux petites communes qui en mutualisant leurs moyens peuvent faire
émerger des projets.
Plus généralement, l'intervention des
politiques publiques à l'échelle du bourg, peut être un
levier pour la politique d'aménagement en milieu rural. Le bourg-centre
bien équipé en services et équipements constitue un sous
pôle économique qui a la capacité de créer des
emplois et de fixer une population environnante.
Enfin, en milieu périurbain, le bourg peut tendre
à organiser l'accueil des nouvelles populations et éviter les
conséquences néfastes d'une urbanisation anarchique. Par une
politique volontariste, ces bourgs périurbains ont la possibilité
de densifier leur centre afin d'éviter le mitage des espaces alentours.
Ils peuvent également, par leur taille humaine, créer des
solidarités en favorisant une mixité sociale.
L'enjeu pour les collectivités territoriales et l'Etat
est de pouvoir mesurer la « santé » des bourgs afin d'apporter
des politiques appropriées face aux problématiques
territoriales.
En effet les territoires et les bourgs influencés par
des facteurs externes doivent constamment s'adapter et se défendre.
Etudier les bourgs peut donner une vision du territoire et dévoiler
leurs capacités de résistance face aux mutations actuelles ou
révéler les prémisses d'un déclin. Une typologie
met ainsi en évidence la perte d'influence d'anciennes villes-temoins ou
l'émergence d'autres par la situation favorable proche des voies de
communication ou bénéficiant d'une bonne conservation du
passé. Ainsi peuvent apparaître de nouveaux lieux qui se
découvrent par exemple une vocation touristique et culturelle.
Comprendre la capacité de structuration des bourgs
permet également, d'affiner, avec l'aide d'une typologie, le spectre
entre le bourg rural et périurbain. Les politiques publiques peuvent
ainsi mesurer localement les spécificités et les
caractéristiques des lieux centraux pour ensuite en déterminer
les enjeux d'aménagement.