II) Typologie finale
Après avoir traité séparément les
quatre thématiques, nous avons souhaité croiser ces
résultats intermédiaires pour arriver à une typologie
unique et précise pour pouvoir mettre en évidence les
différents profils des bourgs.
Nous avons dans un premier temps fait ressortir les bourgs aux
comportements proches dans des groupes pour ensuite les intégrer
à échelle plus large dans des classes. Enfin, les
différentes classes ont été associées dans trois
catégories : les pôles structurants, les bourgscentres autonomes
et les bourgs dépendants.
Les pôles structurants sont des communes capables
d'attirer, par leur économie et leur niveau de services, des populations
environnantes.
Les bourgs-centres autonomes, pour leur part, arrivent
à garder une certaine autonomie en services et en termes d'emplois. Ils
animent et structurent cependant un bassin plus limité. Enfin, les
bourgs dépendants, qui souffrent souvent de leur localisation en
périphérie d'un pôle urbain ou sont isolés en milieu
rural, n'arrivent pas à créer un dynamisme et sont, de ce fait,
dépendants des autres bourgs au niveau de l'économie, des
services et des loisirs.
N
Comment mesurer la capacité de structuration des bourgs
dans un espace en voie de métropolisation ? 81
A) Les pôles structurants
Caractéristiques
générales
Economie
|
Services
|
- évolution positive de l'emploi
(augmentation de 8 % en moyenne)
- bassin d'emploi large
- rapport emplois/actifs élevé
(supérieur à 1)
|
- nombre important d'emplois dans les
services, commerces et secteur public - présence
d'équipements structurants
|
Les pôles structurants
1) Les pôles majeurs
La typologie finale fait ressortir, en dehors de Montauban, 5
pôles majeurs. Ces communes ont une véritable aura
départementale par leurs services et le nombre d'actifs qu'elles
attirent. Ces noeuds stratégiques correspondent aux 5 pôles
d'emplois définis par l'INSEE qui « animent l'espace rural. Les
plus importants, Castelsarrasin, Moissac, Caussade et Valence offrent de
l'ordre de 3 000 à 4 000 emplois salariés. Beaumont-deLomagne, le
plus petit de ces pôles, compte 1 400 emplois. Ces pôles d'emploi
sont au centre de bassins de vie, zones d'influences définies par
l'accès des habitants à l'emploi et à un ensemble de
services les plus usuels. »1. Ces pôles
majeurs se trouvent sur les grands axes de communication du
département. Ainsi le long de la vallée de la Garonne, Moissac,
Castelsarrasin et Valence semblent profiter de l'axe de communication
Montauban-Agen. De même Caussade, positionné sur l'axe
Montauban-Cahors, joue le rôle de pivot entre deux grandes villes
régionales et le Quercy-Rouergue. Beaumont-de-Lomagne, pour sa part,
tire avantage de la liaison Montauban-Auch et structure, de ce fait, fortement
la partie nord de la Lomagne. Le poids du secteur agricole et les logiques de
circuits de productions semblables au Gers, positionnent Beaumont-de-Lomagne
comme grand pôle agricole.
Plus précisément, les pôles
majeurs se distinguent par leurs dynamiques de développement
différentes. En effet, Valence, Castelsarrasin et Caussade
bénéficient d'une évolution résidentielle plus
importante que Beaumont-de-Lomagne et Moissac, qui sont quant à eux plus
tournés sur le patrimoine.
Caussade, un centre rural historique
Caussade (6 268 habitants en 2004) est chef lieu de canton de
onze communes et fait partie de la communauté de communes du Quercy
Caussadais qui regroupe 17 400 habitants.
A l'image des pôles structurants dynamiques, la population
de Caussade connaît une évolution faible depuis les années
80 lestée par un solde naturel négatif. Cependant les
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1 Tarn-et-Garonne, un territoire multipolaire sous
l'influence croissante de Toulouse, INSEE Midi-Pyrénées in
op. Cite
nouvelles constructions au nombre de 25/an entre 1990 et 2002 ont
explosé ces dernières années avec 66 nouveaux
logements/an.
Evolution de la population 1968 - 2004
Source INSEE
La localisation sur l'itinéraire de l'autoroute A 20,
entre Montauban et Cahors, est un réel atout pour Caussade.
Déjà au XVIIIe siècle, lors de la construction de la route
Paris-Toulouse, cette commune a su profiter de cette opportunité pour
développer le commerce de nombreux produits locaux dont la fabrication
de chapeaux.
En effet, en 1857 A.REY industrialise le procédé
de fabrication de chapeau à partir d'une variété de paille
locale, solide et fine. Grâce à la route puis à
l'arrivée du chemin de fer en 1884, l'industrialisation du chapeau
emploie 3 000 à 4 000 personnes sur Caussade et Septfonds. Beaucoup
d'autres métiers se sont adaptés à cette activité :
le teinturier teintait la paille à l'état brut, le formier
fabriquait les formes de chapeau en bois et les ateliers confectionnaient les
garnitures (pompons, fleurs, papillons,...).
Aujourd'hui pour des raisons de mode et de concurrence, la
fabrication de chapeaux a quasiment disparu et un tissu de PME a
remplacé les vieilles usines : constructions métalliques,
poutres, bennes, agro-alimentaire, semences, viandes ou encore appareillages
électriques de précision. Mais ce passé industriel de la
chapellerie est mis en valeur grâce à l'association Chapeau
Caussade qui organise chaque année dans le parc public le festival
« les estivales du chapeau » qui anime le bourg avec des
expositions, concours, défilés ou
encore spectacles. La communauté de communes du Quercy
Caussadais mène actuellement un projet de scénographie autour du
chapeau labellisé comme Pôle d'Excellence Rurale.
Les estivales du chapeau 2007 à Caussade
Au-delà du poids économique, Caussade est aussi
un véritable centre rural par les services proposés à la
population. Ainsi se tient chaque lundi matin, dans le centre-ville, un grand
marché reconnu qui attire les populations de tout le Midi-Quercy. En
effet, les populations du nord-est du département qui désirent
des services particuliers doivent se rendre soit à Caussade soit
à Villefranche-de-Rouergue.
Mais Caussade dispose également d'équipements
structurants comme un gymnase, une piscine ou encore un cinéma, qui
confirment son statut de pôle.
La proximité de Caussade avec la commune voisine
Monteils, matérialisée par la continuité du bâti,
oblige les deux municipalités à travailler ensemble pour garantir
une cohérence des aménagements.
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