1) Attractivité de Montauban et du couloir
toulousain
La carte fait clairement ressortir une scission entre le
sud-est et le reste du département. Ainsi on retrouve les bourgs ayant
la plus importante croissance démographique (supérieure à
10 % en moyenne) et un rythme de construction soutenu à la
périphérie de Montauban et sur le couloir toulousain.
Saint-Etienne-de-Tulmont et Villebrumier, deux communes
périurbaines de Montauban connaissent, par exemple, un accroissement de
plus de 20 % de leur population entre 2000 et 2006. Plus spectaculaire encore
est l'augmentation de 40 % de la population de Montech qui est passée de
3 600 habitants (2000) à plus de 5 000 habitants (2006). Le rythme de
construction confirme ce dynamisme puisque Montech et Villebrumier enregistrent
une augmentation de 20 % des autorisations de permis de construire.
Ces bourgs attractifs se distinguent par rapport à leur
politique d'habitat. En effet, la classe bourgs attractifs avec politique
d'habitat diversifiée regroupe des bourgs qui mènent une
politique volontariste au niveau de l'urbanisation et de l'habitat. Ainsi on
observe par exemple une réduction générale de la vacance
sur cette classe. De même Verdun-sur-Garonne et Montech ont
bénéficié d'une OPAH qui a permis la réhabilitation
de vieux logements dans
le centre du bourg. Au niveau de l'habitat
conventionné, La Ville-Dieu-du-Temple et Labastide-Saint-Pierre ont par
exemple un taux plus important de logements sociaux que les autres communes
périurbaines.
L'attractivité du couloir Toulouse-Montauban ne semble
cependant pas profiter à Grisolles et Reynies, tous deux appartenant
à la classe bourgs à croissance modérée.
Cette situation s'explique, d'une part, par la présence de nombreuses
zones interdites à la construction à cause des risques de crues
de la Garonne et du Tarn et de la présence de coteaux aux sols
instables. D'autre part, la présence de bourgs plus attractifs au niveau
du foncier ou offrant un cadre de vie supérieur peut créer une
concurrence entre les bourgs. Enfin la municipalité de Grisolles a eu
des difficultés à concrétiser un projet de ZAC. Ce retard
a désavantagé Grisolles qui n'a pu bénéficier d'une
dynamique résidentielle.
2) Une dynamique résidentielle plus
modérée sur le reste du département
Très concentrée sur le sud, la dynamique
résidentielle est toutefois moins importante sur le reste du
Tarn-et-Garonne. On remarque ainsi que les pôles identifiés comme
structurants au niveau de l'emploi et des services connaissent une faible
attractivité au niveau de la démographie et de la construction.
Ce constat est encore plus frappant sur Moissac et Beaumont-de-Lomagne, qui
tous deux sont regroupés dans la classe bourgs à faible
dynamique résidentielle. Notamment Beaumont-de-Lomagne qui est l'un
des rares bourgs à perdre de la population entre 2000 et 2006 (-40). Le
solde naturel très déficitaire n'est pas équilibré
par le solde migratoire, ce qui montre l'importance de la localisation des
bourgs selon les axes de communication et leurs facilités
d'accessibilité.
La différence d'attractivité entre
Castelsarrasin et Moissac, deux villes pourtant proches, est notoire au niveau
de l'évolution du nombre d'habitants. Castelsarrasin a par exemple
gagné 1 400 nouveaux habitants contre une perte de 170 habitants sur
Moissac (2000-2006). Ceci peut s'expliquer par la situation géographique
et la topographie locale. En effet, la commune de Moissac se trouve
enclavée entre des coteaux et le Tarn et souffre d'une large zone
inondable, ce qui limite considérablement l'extension urbaine. A
l'inverse, Castelsarrasin profite d'une zone de plaine et d'un accès
rapide aux grandes voies de communication (A 62).
En dehors des pôles de services et d'emplois, les autres
bourgs du nord du département oscillent entre les deux classes :
bourgs à croissance modérée et bourgs
à faible dynamique
résidentielle. Cependant on remarque que les
bourgs à croissance modérée, excepté pour
Lavit, se trouvent proches de voies de communication.
En effet, les bourgs à faible dynamique
résidentielle sont généralement situés en
milieu rural avec des temps d'accès contraignants pour rejoindre les
grandes villes. Ces communes rurales voient leur population
décroître, à l'image de Saint-Antonin-Noble-Val qui a perdu
5 % de sa population (2000-2006). De même ces bourgs connaissent un
vieillissement de leur population et une faible valorisation de l'habitat
ancien, plus marquants que sur les autres territoires.
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