4.2.2. Les acteurs
secondaires
Les acteurs secondaires sont très indispensables pour
les acteurs commerciaux principaux surtout les grossistes. Ils jouent pour ces
derniers, des rôles très importants lors des opérations
d'achat et de vente.
ü Les transporteurs
Ils assurent la liaison entre l'aire de production et l'aire
de regroupement. Les grossistes utilisent les services des transporteurs pour
acheminer les noix vers les exportateurs au Port Autonome de Cotonou.
Cependant, on constate sur le terrain que certains grossistes utilisent leurs
propres moyens (titan, camion, bâchées) tant pour le
regroupement des noix achetées que pour le convoyage des stocks vers
Cotonou.
ü Les porteurs et les couseurs
Ils assurent le chargement et le déchargement des sacs
de noix de cajou contre une rémunération de 100F/sac de 100kg.
Les couseurs aident les commerçants à remplir et à coudre
les sacs contre une rémunération de 50F/sac. Il arrive parfois
que la même personne joue les deux rôles.
ü Les gardiens des produits
Après le regroupement des sacs de noix de cajou, ces
derniers en assurent la sécurité contre une
rémunération en fonction du bon vouloir du patron qui l'a
engagé.
4.2.3. Les partenaires des
acteurs principaux
Ces acteurs sont constitués de producteurs,
d'exportateurs et de transformateurs. Ils se retrouvent en amont (producteurs)
et en aval (exportateurs et transformateurs) de la chaîne de
commercialisation.
ü Les producteurs
Les producteurs constituent les premiers acteurs du circuit de
commercialisation. La commercialisation de leurs produits est le prolongement
de leurs activités de production. Ce sont généralement des
personnes âgées avec un âge moyen de 52 ans. L'agriculture
constitue leur activité principale pour 95 % des cas. Pour la plupart
des producteurs, les revenus d'anacarde constituent leur principale source de
revenu après le coton. Généralement le ramassage des noix
de cajou commence vers la fin du mois de Février mais la campagne
est officiellement lancée le 15 Mars de chaque année. Entre ces
deux dates, certains producteurs bradent leurs produits sans connaître le
prix officiel afin de subvenir aux divers besoins de la famille. Parmi ces
derniers, on retrouve les producteurs pré financés par les
commerçants qui n'attendent même pas les prix officiels avant de
tenir à leur engagement vis-à-vis de ces commerçants.
D'autres se patientent et attendent la période des prix optimum avant de
mettre leurs produits sur le marché.
Selon les producteurs, la culture de l'anacarde a
commencé vers 1960 au Bénin avec l'avènement du feu
président Hubert Coutoucou Maga. C'est donc une vieille culture
dont la commercialisation était à l'étape primaire. Au
départ l'anacardier était utile à cause de sa pomme
destinée à la consommation. Mais avec l'exportation des noix de
cajou, cette culture a pris un véritable essor.
ü Les exportateurs
Il s'agit surtout des sociétés ou des personnes
physiques juridiquement reconnues comme des exportateurs. Ce sont les derniers
destinataires des noix de cajou au Bénin. Ils sont en aval de la
chaîne et se chargent de convoyer les produits à
l'extérieur du pays. Le premier exportateur reconnu au Bénin est
le groupe OLAM. C'est un groupe agro-industriel puissant qui commercialise vers
l'Inde, l'essentiel des noix produits en Guinée-Bissau, en
Côte-d'Ivoire, au Nigeria et au Bénin. Cette société
a exporté près de 65% des productions des noix de cajou du
Bénin au cours de la campagne 2005-2006. On retrouve également
dans cette catégorie les sociétés comme SEPT
(Société d'Exportation des Produits Tropicaux), Nomax,
Sakson-Bénin, BPS-Bénin, etc., installées à Cotonou
et disposant d'importantes capacités de stockage au port de Cotonou.
ü Les transformateurs
La transformation de la noix est moins
développée dans les départements de l'Atacora et de la
Donga et même dans le pays en général. D'après
Tandjiékpon et Téblékou (2002), la part des produits
d'anacarde commercialisés au Bénin représente environ 3%
de la production nationale. Tout le reste de la production étant
exportée vers les pays de l'Asie notamment l'Inde et l'Europe.
Mais de grands efforts sont entrain d'être
réalisés notamment à travers une transformation artisanale
qui prend de l'ampleur. Le ProCGRN soutien cet effort de développement
de la transformation artisanale de l'anacarde à travers la formation et
l'encadrement de 14 femmes des départements de l'Atacora et de la Donga.
Ces femmes s'approvisionnent en noix auprès des producteurs et des
collecteurs.
Les techniques de transformation utillisées sont
artisanales et consistent en : tri manuel des mauvaises noix,
séparation des grosses et des petites noix (calibrage), grillage,
concassage, dépelliculage, friture à l'huile puis assaisonnement
au beurre ou au sel, essuyage et enfin conditionnement.
Le matériel utilisé par ces femmes est
rudimentaire : bassine trouée, pierres pour le concassage, petit
couteau pour le dépelliculage, casserole ou poêle pour la friture,
torchon pour l'essuyage, bouteilles et sachets pour le conditionnement.
Les amandes obtenues sont conditionnées dans des
bouteilles et des sachets. La vente se fait au niveau local dans les maisons,
sur les étalages ou dans les boutiques. Certaines transformatrices
livrent les amandes en gros à des revendeurs.
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