4.3.
Circuits de commercialisation des noix de cajou
Le circuit de commercialisation peut se définir comme
une succession d'intermédiaires et des lieux par où transitent
pendant une période définie des flux de produits, de monnaie et
d'informations sur la demande et l'offre (Fanou 1996). Il désigne
également l'ensemble comportant les flux des produits, la gamme des
agents et les différentes opérations réalisées
(Issaka et al. 2003).
En général, la commercialisation des noix de
cajou suit au Bénin, des circuits non officiels (Singbo et al., 2004).
La multiplicité des réseaux de commercialisation au
fonctionnement indépendant, entraîne une forte concurrence sur le
terrain ce qui, parfois favorise la hausse des prix au producteur.
Les différents circuits empruntés par les noix
de cajou dans les départements de l'Atacora et de la Donga paraissent
relativement simple, mais font intervenir plusieurs acteurs. La
représentation schématique de ces circuits est donnée par
la figure 4.1.
Figure 4.1. : Circuit de
commercialisation des noix cajou dans les départements de l'Atacora et
de la Donga
CARDER/ONG/Projet
(Appui technique, approvisionnement en plants)
COLLECTEUR/GROSSISTE/EXPORTATEUR
(Préfinancement des activités de production)
PRODUCTEURS
(Production et vente des noix)
URPA A/D
(Mobilisation des stocks/Négociation et vente à
un exportateur)
COLLECTEURS
(Collecte/stockage et vente aux courtiers/grossistes ou
exportateurs)
EXPORTATEURS
(Exportation ou vente aux indo-pakistanais)
TRANSFORMATEURS
(Transformation des noix en amandes, vente locale des
amandes)
GROSSISTES
(Collecte/stockage et vente aux exportateurs ou aux
indo-pakistanais)
COURTIERS
(Collecte/stockage au profit des grossistes /exportateurs)
CONSOMMATEURS BENINOIS
(Consommation d'amande cajou)
IMPORTATEUR
(Noix du Togo)
Source : Enquête, 2007
L'analyse de cette figure révèle
différents mouvements de noix de cajou dans les départements de
l'Atacora et de la Donga. Du point de vue importance des
intermédiaires, nous distinguons :
ü Un circuit de vente directe, reliant les producteurs
aux exportateurs.
ü Un circuit de vente court où les noix passent
des producteurs aux exportateurs par le biais des groupements de producteurs,
représentés par l'URPA.
ü Trois circuits moyens où nous distinguons
entre les producteurs et les exportateurs, soit les courtiers, soit les
collecteurs ou soit les grossistes.
ü Un circuit long qui concerne tous les acteurs du
système de commercialisation à savoir : les producteurs qui
vendent les noix de cajou aux collecteurs, ces derniers revendent aux
courtiers. Ensuite les courtiers font le point des achats aux grossistes. Enfin
les grossistes revendent aux exportateurs qui se chargent de convoyer les
produits à l'extérieur du pays.
Dans chaque cas, le comportement des acteurs
économiques est basé sur la maximisation du profit et la
minimisation des coûts. Le premier chaînon est emprunté par
les producteurs en quête de liquidité. Ces producteurs jouissent
d'une meilleure marge à cause de l'absence des intermédiaires par
rapport aux autres producteurs. Mais ils sont peu nombreux à cause de
leur non maîtrise du processus de commercialisation
(méconnaissance de l'évolution des prix, des exigences des
acheteurs et les normes de qualité). Le deuxième chaînon
est celui des producteurs participant à la vente groupée
initiée dans les deux départements. Les producteurs qui
empruntent ce circuit visent la réduction de la chaîne de
commercialisation et la vente des noix à un prix meilleur.
Les autres chaînons sont plus longs puisqu'il y a des
intermédiaires qui y jouent un rôle important. Ceci diminue la
marge des producteurs de ces chaînons.
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