II ENJEUX ET ETATS DES LIEUX DES DISPOSITIFS DE LUTTE
CONTRE LES ILLETTRISMES
Résumé de la seconde partie
Avec Messieurs Bentolila et Rivière, nous avons
examiné plusieurs points essentiels à retenir. D'abord, la mise
en évidence d'une crise des réponses aux problèmes de
l'illettrisme par le fait de volontés politiques hésitantes
causées par des ambiguïtés théoriques et
idéologiques. D'autre part, un aspect scolaire et/ou une volonté
utilitariste de mettre en action des projets de remédiation aux
illettrismes, sous prétexte d'insertion sociale de certains dispositifs.
Ensuite, la nécessité d'adopter un cadre général de
dispositif de lutte contre les illettrismes qui mette en place, dans le temps,
l'amorce du retour de formation (recherche des publics concernés), la
mobilisation d'un projet personnel, le positionnement du niveau de chaque
personne concernée et la valorisation des progressions de l'apprenant.
Au niveau national, nous retenons la création et
l'existence, depuis 2000, d'une Agence Nationale de Lutte contre l'Illettrisme
(ANLCI) qui, bien qu'elle ait pour tâche principale de la coordination de
toutes les initiatives prises au niveau national, elle n'élabore pas de
dispositifs et ne finance aucune actions de lutte contre l'illettrisme. Son
rôle paraît sujet à controverses. Car dans la mesure ou
l'Agence n'est pas dotée de moyens financiers, elle n'a pratiquement
aucune possibilités d'influer, par ce biais, sur la politique de lutte
contre l'illettrisme menée au niveau national comme au niveau
régional.
Ainsi, les postes de correspondants régionaux de l'ANLCI,
désormais chargés de la mission illettrisme, ne sont pas
financés par celle-ci et les décideurs en la matière sont
parfaitement libres de vouloir coopérer avec eux.
Enfin, le cadre de national de références,
édité en 2003 par l'ANLCI, ne s'appuie que sur des
recommandations sans aucune obligation de résultats ni
d'évaluations à fournir à cette Agence.
De plus, si elle intervient dans le champ public, c'est pour
soit pour informer, par le biais d'entretiens publiés dans la presse, ou
initier des campagnes publicitaires5, assez onéreuses, qui
ont donc pour vocation d'éclairer les citoyens que nous sommes.
En matière d'initiatives nationales au niveau des
pouvoirs publics, ce sont les actions financées par le Ministère
des Affaires Sociales, du Travail et de la Solidarité, par le biais,
notamment, du programme IRILL, qui montrent qu'il est un des ministères
le plus présent dans le financement des actions de lutte contre les
illettrismes.
Les actions de l'Etat, décrites ci-dessus,
révèlent un aspect fortement segmenté. Les moyens
mobilisés au plan national sont relativement faibles, compte tenu du
caractère prioritaire de la lutte contre les illettrismes. Le rôle
de l'Etat se cantonne à fonder son impulsion et son action sur
l'implication des collectivités locales, des entreprises et de la
société civile. Ce qui conduit à constater une grande
diversité du paysage en matière de lutte contre les illettrismes,
notamment en fonction des régions.
5 voir en Annexe 4, copie d'une campagne publicitaire
commandée par l'ANLCI et parue dans la presse quotidienne nationale :
quotidien Libération du 11 juillet 2005
Lorsque tu fais quelque chose, sache que tu auras contre toi
ceux qui voulaient faire la même chose, ceux qui voulaient le contraire
et l'immense majorité de ceux qui ne voulaient rien faire.
Attribué à Confucius
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