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Le droit de propriété au sénégal

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par Mamadou CAMARA
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 1 en droit privé option affaires 2008
  

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B- Les textes internationaux :

Sur le plan communautaire, il y a l'accord de Bangui de 1999 de l'organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) qui découle de la convention de Libreville de 1962 qui avait créé l'office africaine et malgache de la propriété industrielle (OAMPI) révisée par l'accord de Bangui de 1977 qui est entré en vigueur le 8 février 1982. Cet accord de 1999 qui est applicable au Sénégal, puisque notre pays est un membre fondateur de l'OAPI, complète les insuffisances de la loi de 1973. En effet l'accord de Bangui s'est largement appesanti sur la propriété industrielle et les droits voisins qui n'ont pas été mentionnés dans la loi sénégalaise.

Pour ce qui est de la propriété industrielle, il faut remarquer que contrairement au droit d'auteur, le bénéfice de la protection ici est subordonné à des formalités de dépôt. Ainsi la protection de brevets d'invention, selon l'annexe 1 de l'accord de Bangui, est subordonnée à la procédure de dépôt organisée par son article 14. Notons qu'au niveau de l'OAPI les dépôts sont centralisés au niveau de Yaoundé. Par ailleurs une différence d'avec les droits d'auteur peut être soulevée au niveau de la durée de protection, en effet l'article 9 de l'annexe 1 dispose que « le brevet expire au terme de la vingtième année civile à compter de la date de dépôt de la demande... »

En ce qui concerne les droits voisins l'annexe 7 de l'accord de Bangui de 1999 dans sa deuxième partie du titre 1 y est revenue comblant ainsi les lacunes de la législation interne sénégalaise.

Sur le plan international il y a des conventions, accords et traités relatifs aux droits d'auteur, droits voisins et propriété industrielle qui sont aussi applicables au Sénégal. En effet l'article 3 de l'accord de Bangui de 1999 en son alinéa 2 dispose que les nationaux peuvent revendiquer l'application à leur profit des dispositions de certaines conventions, accords et traités. Il en est ainsi de la convention de Berne pour la protection des oeuvres littéraires et artistiques du 9 Septembre 1886 plusieurs fois révisée. Cette convention donc applicable au Sénégal est revenue sur tous les aspects de la propriété littéraire et artistique, la propriété industrielle et les droits voisins. Signalons que cette convention comporte des dispositions pas trop contraignantes pour les Etats membres en atteste par exemple son article 19 qui dispose que « les dispositions de la présente convention n'empêchent pas de revendiquer l'application des dispositions plus larges qui seraient édictées par la législation d'un pays de l'union. » Ainsi la coexistence entre les dispositions nationales et celles de la convention de Berne ne pose pas de problème.

Aussi l'accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce institué par l'OMC a été cité par l'article 3 de l'accord de Bangui. Ainsi ses dispositions s'appliquent aussi au Sénégal. Et cet accord contrairement à la convention de Berne exige que les législations des Etats membres comportent des procédures telles que celles qui y sont énoncées1. Cet accord est beaucoup plus contraignant que la convention de Berne.

Le traité de l'organisation mondiale de la propriété intellectuelle est aussi applicable dans notre pays puisque le Sénégal est membre de cette organisation.

L'ensemble de la législation sénégalaise relative au droit de propriété ainsi analysé, et compte tenu du fait que presque toutes les dispositions sont soit originaires de la France ou d'inspiration française, il est possible de nous interroger maintenant sur la rénovation de la législation sénégalaise en matière de droit de propriété qui se présente comme une nécessité.

CHAPITRE 2 : Nécessité de rénover la législation sénégalaise en matière de droit de propriété :

Pour mieux nous rendre compte de la nécessité de rénover la législation en matière de propriété dans notre pays, nous allons d'abord mettre l'accent sur les insuffisances du régime juridique de la propriété au Sénégal (Section 1). Mais aussi il sera pertinent de nous appesantir sur les propositions de solutions à faire pour une meilleure efficacité de notre législation en matière de propriété (Section 2).

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