I.C. REPONSE A LA CONSOMMATION DES DROGUES : LES
POLITIQUES DE REDUCTION DE RISQUES
Plusieurs interventions de santé publique se sont
révélées utiles pour réduire la transmission des
maladies infectieuses parmi les usagers de drogue, et le consensus est de plus
en plus large pour affirmer qu'une approche globale de la fourniture de
services en ce domaine est la plus susceptible de porter des fruits.
Historiquement, le débat s'est, dans une large mesure, concentré
sur la prévention de l'infection par le VIH parmi les UDI.
La réduction des risques est apparue dans les
années 80, à Amsterdam et à Rotterdam, en Hollande, et
dans la région de Merseyside, en Angleterre et s'est traduit par la mise
en place d'actions telles que:
· un ensemble de textes législatifs et
réglementaires incitatifs : vente libre en pharmacie, autorisation faite
aux associations de distribuer les seringues.
· des programmes de distribution et d'échange de
seringues, financés par les pouvoirs publics, menés
également par des associations au contact des toxicomanes les plus
marginalisés.
· un accès aux traitements de substitution.
I.C.1. LES TRAITEMENTS DE SUBSTITUTION
Le traitement de substitution consiste en une de prise en
charge thérapeutique proposée à des personnes
dépendantes aux opiacés (essentiellement des usagers
d'héroïne) basée sur une substance analogue ou identique
à la drogue normalement consommée.
Ce traitement peut prendre deux formes différentes:
· la maintenance qui consiste à procurer au
sujet une dose suffisante de la substance pour réduire tout comportement
à risque ou dangereux
· la désintoxication qui consiste à
réduire progressivement la quantité jusqu'à suppression
complète de la consommation.
Deux médicaments sont utilisés dans le cadre
d'un traitement de substitution aux opiacés : la
Méthadone (sirop) , dont la prescription ne peut être
initiée que dans les établissements de soins, et la
Buprénorphine Haut Dosage (BHD) ou Subutex® (
comprimés), qui peut être prescrite d'emblée par tout
médecin. Le traitement est généralement assorti d'un
soutien psychosocial.
Les traitements de substitution sont largement utilisés
pour traiter le problème de drogues au sein de l'Union
européenne.
Force est de constater que les preuves les plus solides de
l'efficacité des interventions concernent la prévention de
l'infection par le VIH chez les injecteurs de drogue. Un ensemble de
données solides montre que les interventions peuvent être
considérées comme efficaces et que l'accès aux traitements
de tout type offre une protection. Depuis le milieu des
années 1990, la réponse européenne s'est
caractérisée par un développement de l'offre de traitement
de la dépendance à la drogue et, dans l'ensemble, cette approche
semble avoir été l'un des éléments qui a
contribué à la situation relativement encourageante que l'on
observe aujourd'hui en Europe en ce qui concerne la transmission du VIH chez
les UDI.
Le traitement n'est qu'un volet d'une approche exhaustive de
la prévention du VIH. Parmi les autres éléments figurent
diverses techniques d'information, d'éducation et de communication, des
conseils et le dépistage volontaire des maladies infectieuses, une
vaccination et la distribution de matériel d'injection stérile et
d'autres moyens prophylactiques. Ces mesures, alliées à la
fourniture de services de traitement médical dans les structures
à bas seuil, voire parfois dans la rue, peuvent contribuer à
établir ou à améliorer la communication avec des usagers
de drogue actifs et avec leurs partenaires sexuels au sujet des risques
liés à l'usage de drogue et de la prévention des effets
sur la santé.
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