2.3.2. Unités de
cotation
Les cambistes expriment l'unité de cotation d'un taux
de change portant sur un couple de devises en points appelés
pips. Pip est l'acronyme anglais de "price interest
point", ou « point de swap » en
français. À l'origine, comme son nom l'indique, celui-ci
désignait l'unité de « déport » ou
« report » du change à terme mais a fini par
être appliqué à l'unité du marché au
comptant. Il désigne la dernière décimale
utilisée :
· dans le cas de l'Euro, c'est la quatrième
décimale. Une cotation sur trois "pips", qui est la norme sur le
marché interbancaire de l'euro/dollar, sera ainsi dans le premier
exemple (1 EUR = 1,2345 USD) du paragraphe 1 ci-dessus : 1 EUR = 1,2343 -
1,2346 USD.
· dans le cas du Yen, ce sera la deuxième
décimale, et une cotation sur quatre "pips" sera alors, toujours pour
l'exemple ci-dessus, 1 USD = 110,93 - 110,97 JPY.
Le pip représente donc un pourcentage
différent et non fixe pour chaque parité. Cet écart
dépend :
1. de la devise dans laquelle on choisit par convention
d'exprimer le taux de change (l'« incertain » de la
comparaison), l'autre étant prise pour unité de marchandise (le
« certain »).
2. du nombre de décimales de la cotation.
Ces écarts entre les cours
« acheteur » et « vendeur » d'une
devise contre une autre sont très inférieurs à ceux qu'un
particulier peut constater lorsqu'il souhaite réaliser une
opération de change dans une officine de change (ou à sa banque)
pour un montant modeste.
Dans le premier exemple, la quotité (quantité
minimale) d'une opération de change sur le FOREX étant de 100 000
euros (la transaction standard étant plutôt en dizaines de
millions), on notera qu'un pip pour une telle quantité
échangée vaut 10 dollars. Dans le deuxième exemple, la
quotité d'une opération de change étant de 100 000
dollars, un pip pour cette quantité vaut 1 000 yens (soit
environ 9 dollars).
2.3.3. Les deux (2) niveaux du
marché des changes interbancaires
Les transactions sur le marché des changes s'effectuent
à deux niveaux complémentaires :
- sur le premier (de très loin le plus important quant
au volume des transactions) se retrouvent uniquement les très grandes
banques internationales traitant entre elles et avec les banques centrales
(lorsqu'elles interviennent sur le marché).
Les banques actives sur ce compartiment sont peu nombreuses.
De 50 à 80 au grand maximum. Ces institutions remplissent une fonction
de dealers ou de market markers. Elles sont
en permanence présentes sur le marché par l'intermédiaire
de leurs cambistes et sont en mesure d'offrir à tout instant un cours
acheteur et un cours vendeur sur un très grand nombre de devises.
Les banques les plus actives sur le marché des
changes :
§ les banques françaises :
Société Générale, BNP Paribas, Crédit
agricole Indosuez, Natexis Banque Populaire ;
§ les banques internationales :
Citibank, Bank of America, Deutsch Bank, Crédit Suisse, Royal Bank of
Canada ;
- à côté de ces grandes institutions
financiers opèrent des banques de moindre envergure qui sont très
actives sur certaines devises ou certaines places financières mais
n'assurant pas nécessairement un rôle de teneur de marché
sur toutes les devises ou toutes les places financières. Le
deuxième niveau est celui du marché des détails. C'est
là où se nouent les transactions entre les banques et leurs
clients et plus particulièrement les relations entre les banques et les
corporates qui n'accèdent pas directement au marché ou
qui pour y accéder préfèrent intervenir pour des raisons
qui leur sont assurées par les cambistes clientèles.
La distinction autrefois nette entre les deux niveaux a
tendance à s'atténuer car certaines grosses
sociétés non financières et de nombreux investisseurs
institutionnels accèdent désormais directement aux teneurs de
marché des plus grandes banques sans passer par les
cambistes-clientèles. Cet accès direct est facilité par le
fait que les sociétés non financières et les investisseurs
institutionnels sont de plus en plus nombreux à posséder leur
propre table de change.
Sur le marché au comptant s'effectue des achats et des
ventes de devises qui doivent être livrées au plus tard 2 jours
ouvrables après la date de conclusion de la transaction.
Ne font exception à cette règle que les
transactions entre le dollar canadien et le dollar américain devises
pour lesquelles la livraison se fait dans un délai de 24h.
Le jour de négociation du prix est appelé
« la date de transaction », le jour de
livraison des devises est « la date de valeur de
l'opération ».
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