2.3. Le fonctionnement du
marché des changes interbancaire au comptant
Le marché des changes au comptant est un marché
totalement délocalisé. Les transactions entre les participants se
font par téléphone ou par réseau électronique. De
ce fait,, le marché est animé par des teneurs de marchés
(market makers) qui en assurent la liquidité.
Les banques et les autres acteurs interviennent sur ce
marché par l'intermédiaire de cambistes.
2.3.1. Le Rôle des
Cambistes
Ceux qui effectuent des opérations de change à
titre professionnel sont appelés cambistes.
Les banques en particulier ont des équipes de
cambistes, tant pour réaliser les opérations propres de ces
institutions sur le marché que pour satisfaire les besoins de change de
leurs clients, par exemple, concernant les entreprises, pour leurs
opérations de commerce. Ils agissent comme market marker,
c'est-à-dire qu'ils « font des prix », pour une
quantité soit standard soit spécifiée, et fournissent
à la fois celui où ils achètent (bid, en anglais)
et celui auxquels ils vendent (ask, en anglais), par exemple : 1
EUR = 1.2343 / 1.2346 USD.
Les cambistes doivent être en mesure de comprendre,
d'analyser, critiquer et d'utiliser la théorie économique et
financière. Ils doivent être dotées de qualités qui
permettent la réussite.
La fonction de cambiste est claire : traiter au meilleur
prix, anticiper, pressentir les fluctuations.
Sa mission en quelques secondes et sans la moindre signature
passer des ordres c'est-à-dire engager quotidiennement sa banque pour
plusieurs millions de dollars voire plusieurs dizaines de millions de dollars.
Ce profil correspond à celui de traders ou des teneurs de marché
(market markers) ce qui achètent et vendent des devises pour le
compte de la banque. Toutefois, nous notons plusieurs dérives qui ont
coûté cher à certaines banques, nous prenons le cas de la
Société Générale qui a essuyé une perte de
plus 2 milliards d'euros d'où l'urgence pour les autorités
monétaires et financières d'assainir ce milieu si l'on sait que
cela peut comporter des conséquences néfastes.
A leur côté, travaillent d'autres
opérateurs :
- en premier lieu, on trouve les cambistes
clientèles : ils servent d'interface entre les teneurs de
marché et les trésoriers d'entreprise ou d'institutions
financières non bancaires. Ces derniers ne pouvant accéder
directement aux traders et aux teneurs de marché ;
- les vendeurs (sales)
constituent une troisième catégorie de cambistes. Ce sont des
commerciaux qui essaient de vendre à leur clientèle les
différents produits qui pour les plus complexes d'entre eux auront
été élaboré par les ingénieurs
financiers.
Parfois, ce sont les cambistes clientèles qui jouent le
rôle de vendeur mais dans les salles de marchés des grandes
institutions bancaires, la distinction est de plus en plus faite entre les
vendeurs et les cambistes-clientèles ;
- les ingénieurs financiers : ils
créent de nouveaux instruments ou adaptent des produits traditionnels
afin de mieux répondre aux besoins des acheteurs. Ces produits sont
vendus par les sales et les cambistes-clientèle.
- plus éloignés des salles de changes (y compris
dans leur implantation au sein des banques) mais indispensables au
fonctionnement d'une table de marché, on trouve les opérateurs du
back office dont le métier est de s'assurer du bon
déroulement (sur le plan administratif) des transactions et ceux du
middle office dont le métier de procéder au
contrôle des transactions. Les deux (2) fonctions (back office et middle
office) pourront être regroupées.
Les cambistes travaillent sur des tables de change qui sont de
véritables bijoux sur le plan de la communication de l'informatique et
des télécommunications.
Chaque poste de travail comporte :
- 1 ou 2 terminaux fournissant une information en temps
réel sur les cours de change et les taux d'intérêt. Les
plus utilisés sont ceux de Reuter, Bloomberg,
Telerate. Leur présence permet de relier entre elles toutes les
salles de change du monde.
- plusieurs téléphones digitaux ;
- plusieurs lignes directes afin de pouvoir joindre
instantanément les filiales étrangères, les banques, les
courtiers et les clients les plus importants ;
- un système d'information donnant en temps réel
la position de la banque dans chaque devise ;
- un micro-ordinateur doté de logiciels d'aide à
la décision permettant des calculs rapides en vue d'effectuer des
opérations d'arbitrage, de placements, de spéculations, de
couverture sur la base de décision de plus en plus souvent
suggérées par l'ordinateur.
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