5.2 Pérolles-Arsenaux
Le quartier Pérolles-Arsenaux est constitué de
l'ensemble des terrains industriels situés au sud de la gare de
Fribourg. Ils forment un tissu mixte d'entreprises, d'entrepôts, de
squatts et d'infrastructures ferroviaires, sous-utilisé et mal
qualifié. Ce plateau industriel, dont la vocation première s'est
peu à peu effacée, fait aujourd'hui l'objet de toutes les
attentions. Au niveau cantonal d'une part, puisqu'il concentre l'ensemble des
« zones d'activités d'importance cantonale » définies
pour le pôle de Fribourg. Au niveau communal d'autre part, puisque le
projet urbain « Fribourg cible », cherchant à re-qualifier les
espaces publics et l'image de la ville de Fribourg, porte une attention toute
particulière aux abords de la gare, porte d'entrée de la
ville.
L'étude de la situation des friches industrielles du
secteur de la gare de Fribourg est particulièrement intéressante
à deux niveaux: premièrement, son histoire est
caractéristique du processus
d'industrialisation-désindustrialisation qui a touché les
quartiers de gare au cours du 20ème siècle.
Deuxièmement, l'état actuel de ce secteur montre les
difficultés inhérentes à la reconversion de friches
industrielles lorsqu'il s'agit de tout un pan de ville, et non seulement d'un
périmètre inséré dans un quartier urbain, comme aux
Eaux-Vives et à Crêt-Taconnet.
5.2.1 Développement de l'agglomération
Le canton de Fribourg s'est récemment pourvu d'un
nouveau plan directeur cantonal (PDC), approuvé par la
Confédération en automne 2004. Ce plan contient les options
stratégiques pour le canton en matière d'aménagement du
territoire. Deux éléments de ce plan nous semblent
particulièrement importants en matière de contention de
l'urbanisation: le re-dimensionnement de la zone à bâtir, et la
délimitation de zones d'activités d'importance cantonale au sein
de pôles de développement.
La zone à bâtir du canton de Fribourg
était surdimensionnée par rapport aux besoins réels de
construction; une nouvelle méthode de calcul a été
élaborée afin de réduire cette zone à de plus
justes proportions17. Les conséquences de ce
re-dimensionnement sont le retour de certains terrains en zone agricole, ce qui
implique un effort particulier pour dénicher des possibilités de
construire au sein de la zone à bâtir ainsi amputée.
D'autre part, des « zones d'activités d'importance
cantonale » ont été désignées à
l'intérieur de « pôles de développement ». Le but
est de garantir une offre attractive de terrains destinés aux
activités d'importance cantonale et ce en premier lieu dans les zones
d'activités déjà légalisées. En outre, la
délimitation de ces zones vise à éviter la dispersion des
grands générateurs de trafic sur l'ensemble du territoire. Enfin,
la répartition de ces zones dans sept pôles de
développement permet un développement économique
équilibré au niveau régional (Etat de Fribourg, 2004). Un
plan sectoriel des zones d'activités a ainsi été
dressé par le Conseil d'Etat (Annexe 3). Ces zones sont
inventoriées selon leur disponibilité à court, moyen, long
terme, et font chacune l'objet d'une fiche descriptive. Le but de cet
instrument, qui constitue un état des lieux des terrains destinés
à des activités économiques
17 Cette nouvelle méthode, au lieu de se baser sur les
évolutions démographiques et d'emploi des dernières
décennies, se bas e sur les terrains effectivement construits durant les
15 dernières années, multipliés par un facteur
attribué à chaque type de commune. Ce facteur représente
le rapport entre la surface estimée des réserves de zones
à bâtir non construites et la surface construite pendant les
quinze dernières années Le résultat donne alors un ordre
de grandeur pour la zone à bâtir nécessaire pour les quinze
prochaines années, éventuellement pondérable par le nombre
d'habitant accueillis au cours des quinze années
précédentes afin de prendre en compte les efforts de
densification des communes (Planteam S AG, 2000).
ou mixtes («zones d'activités »), est de fournir
une offre diversifiée et adaptée aux divers types
d'entreprises.
La délimitation de zones d'activités
d'importance cantonale à l'intérieur de pôles de
développement vise à organiser le développement des
activités sur le territoire de manière rationnelle et judicieuse,
comme exigé par la Constitution. Des dérogations sont cependant
envisageables. Le cas récent de Galmiz, où des terrains
situés en zone agricole, hors des zones d'activités
fraîchement sélectionnées, ont été choisis
par les autorités cantonales comme localisation potentielle pour une
multinationale pharmaceutique, en constitue un cas « exemplaire ». Ce
cas montre que les directives du plan directeur visant à guider
l'organisation du territoire sont facilement contournables lorsque des
considérations économiques entrent en ligne de compte. Sans
entrer dans le débat complexe de l' « affaire Galmiz », disons
simplement que cet exemple remet en cause l'efficacité de la politique
cantonale de contention de l'urbanisation dans les zones prévues
à cet effet.
|