3.3.2 Participation des pouvoirs publics
Le manque de coup de pouce financier est cité par 20%
des participants comme une entrave à la reconversion de leurs terrains.
Des problèmes liés à la passivité et à la
gestion de projet sont d'autre part relevés par l'OFAT (1/1999: 1). Ce
résultat soulève la question de la participation des pouvoirs
publics. Une passivité des autorités responsables face aux
situations de friches réduit passablement les chances de
réhabiliter ces dernières. Le manque d'une participation
financière des autorités aux coûts de viabilisation des
terrains (nettoyage des contaminations, création d'infrastructures,
réhabilitation de bâtiments en place) constitue un premier
obstacle. Mais la réintroduction des friches dans le marché
foncier ne se limite pas à la question financière, et
nécessite des soins particuliers en terme de promotion et de
stimulation. Dans la vive concurrence actuelle des sites d'implantation, une
annonce dans la page immobilière du journal local ne peut plus suffire
(OFAT, 1/1999: 3). Les pouvoirs publics doivent donc promouvoir de
manière
active la réutilisation de ces terrains. D'autre part,
la supervision des autorités compétentes est importante pour des
projets où les blocages, issus de la multiplicité des
propriétaires et du morcellement des terrains, sont nombreux et risquent
de ne pas se résoudre. Sans la mise en place d'outils adaptés
à la complexité de tels projets et la création de
structures de dialogue entre les différents acteurs, ces projets ont peu
de chance d'aboutir.
La participation des pouvoirs publics est en outre
nécessaire pour garantir une utilisation judicieuse de ces terrains au
vu des enjeux divers que nous relevions plus haut:
régénération urbaine qualifiée, mobilité
durable, marketing urbain et conservation du patrimoine. La
concrétisation d'un développement urbain durable des
agglomérations telle que souhaitée par la
Confédération rend également nécessaire
l'implication des pouvoirs publics dans les reconversions de friches
industrielles des secteurs de gare. Les cantons, garants de la
concrétisation au niveau local des objectifs nationaux de
développement territorial, et les communes, censées
défendre l'intérêt général des
collectivités qu'elles représentent, ont donc un rôle actif
à jouer. La valeur ajoutée issue de la reconversion des friches
doit être redistribuée à la collectivité par la
création d'emplois, de logements ou de services destinés en
priorité aux habitants. La tertiairisation ou la gentrification qui
aurait tendance à résulter des intérêts
privés irait à l'encontre de ces objectifs.
La passivité des autorités constitue donc un
frein important d'une part à la concrétisation et d'autre part
à la qualité de projets sur des terrains
désaffectés. Cependant, ce manque d'engagement résulte
probablement moins d'une mauvaise volonté que de lacunes dans la
connaissance des problèmes, tant au niveau de la disponibilité de
données sur la situation des friches sur un territoire donné
qu'au niveau de l'expérience dans la gestion de tels projets.
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