II-5 L'AGIR SOCIAL COMME EXIGENCE
DE FOI CHRÉTIENNE
L'expérience des chrétiens engagés dans
les Actions et Mouvements d'oeuvres sociales/caritatives d'aide au
développement est motivée et orientée par l'Evangile et
par la doctrine sociale de l'Eglise qui proclame les devoirs de l'Eglise
à l'égard de l'humanité et précise également
les responsabilités des fidèles laïcs dans
l'édification de la société humaine. Pour nous
chrétiens, le fait de savoir que tout être humain est aimé
de Dieu et sauvé par le Christ, est une raison d'action de plus pour le
progrès social et l'épanouissement de tous les hommes et femmes
de ce monde. C'est à cela que Saint Augustin (354-430) nous invite
lorsqu'il affirme que celui que la vérité a rendu libre, la
charité le rend esclave.
Nos relations humaines préparent notre relation avec
Dieu. A ce niveau, l'histoire de Saint Martin qui donna son manteau au Christ
en croyant le donner à un pauvre sera notre histoire à
tous : « Tout ce que vous avez fait au plus petit d'entre les
miens, c'est à Moi que l'avez fait ». (Mt25, 40)
La participation effective et véritable du
chrétien pour le progrès social de son milieu sociopolitique est
donc une exigence de sa vocation chrétienne, de disciple du Christ. Le
disciple imprégné de la Parole de son maître, se met au
service de Dieu à travers celui de ses frères et soeurs. Comme le
Seigneur qui passait en faisant le bien, le chrétien ne doit pas
hésiter, lorsqu'il peut le faire sans compromission de sa foi, à
aider les plus démunis, à mieux vivre, à se cultiver,
à se développer par une charité chrétienne, tout
simplement parce qu'il porte en lui l'amour du christ, un amour contagieux, qui
est dynamisme et vie au service des autres. Ce qui signifie que la promotion
humaine doit se réaliser dans la promotion intégrale de l'homme,
de la famille et de toute la société dans la
vérité, la justice et l'amour. En apportant son soutien pour la
promotion sociale, il est important de faire en sorte que les hommes et les
femmes en misère soient eux-mêmes les vrais acteurs de la
promotion de leur société en y assumant toujours leurs
responsabilités pour un développement intégral et
harmonisé. D'où la faiblesse et l'irresponsabilité d'un
assistanat perpétuel comme action d'aide au développement et de
la promotion humaine.
L'engagement social du chrétien dans les
réalités terrestres de sa société n'a pas de sens
si ce n'est pas pour participer à la promotion sociale des hommes et
femmes de son milieu de vie comme l'Evangile le recommande. Cet engagement
total et gratuit, mais motivé par la foi en Jésus Christ,
découle de la liaison entre la charité chrétienne et la
vie de foi.
En plus la libération signifiée par le salut en
Jésus christ doit concerner les libérations historiques et
l'épanouissement véritable de l'homme à l'égard de
toutes les servitudes. L'engagement social du chrétien pour la promotion
sociale doit être toujours considéré dans la perspective de
la charité évangélique, comme un don de soi pour les
autres, surtout les plus faibles.
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