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Le fédéralisme communal en Principauté d'Andorre

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par Pierre LAFFONT
Institut d'Etudes Politiques de Toulouse - Diplôme de l'IEP de Toulouse 2006
  

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Section 3. La voix ouverte à une refonte complète de la doctrine fédérale: une période de pure transition (1981-1990)

Cett période marque pour l'Andorre des moments de floux institutionnels; malgré le souhait affirmé de rationnaliser le travail politique, il est clairement établi, et ce même dans les décisions des Coprinces, par le biais de leurs représentants permanents, que ces mutations institutionnelles n'ont qu'un seul objectif: aboutir à la conclusion d'un accord constitutionnel.

D'abord, il faut rappeler que le droit andorran va connaître l'inclusion en son sein du droit international. En effet, le 5 avril 1989, par décret, les coprinces incorporent la Déclaration universelle des droits de l'homme61 à l'ordre juridique andorran. Mais bien avant cette date importante pour le système juridique andorran, et à partir du milieu du XXème siècle, l'Andorre, d'un point de vue international, va tenter de s'affirmer comme Etat souverain. Il faut rappeler que l'un des pouvoirs régaliens d'un Etat qu'est celui du domaine des relations internationales (intéractions entre Etats permettant des reconaissances mutuelles de fait, bilatérales ou multilatérales) était aux mains des Coprinces et non du peuple andorran. C'est de manière empirique que l'Andorre réussira à récupérer cette compétence.

Ceci pour dire que le droit international, et l'extérieur dans son ensemble, au-delà de ses interlocuteurs traditionnels (France et Espagne), vont influer fortement dans l'évolution radicale des insitutions andorranes à la fin des années 80. Enfin, rappelons qu'au mois de mais 1990, le Conseil de l'Europe, dont l'Andorre ne fait pas encore partie, émet le souhait d'une redéfinition de l'organisation politique interne du « Pays des Pyrénées ».

L'inclusion du droit international est donc l'une des causes de l'affirmation transitoire de cette période. Cependant, la cause principale demeure la crise, même partielle, des insitutions nouvellement créées.

En outre, le premier chef de gouvernement est élu par le Conseil Général le 8 janvier 1982, soit une année après la promulgation du décret autorisant la constitution d'une entité gouvernementale. Ce sera M. Oscar Ribas i Reig. Malgré son souhait de moderniser le pays, il

61 Dénommé en catalan: « Declaracio universal dels drets humans »

devra faire front à une opposition vigoureuse et son gouvernement démissionera le 30 avril 1984. Lui succèdera jusqu'aux élections de 1990 M. Josep Pintat i Solans. Il mènera les néociations pour la Constitution.

Face à un historique de la transition, on peut tenter d'en faire une analyse selon le cadre d'analyse qui nous intéresse. En effet, des crises internes, même partielles et ne provocant pas forcément de démission de gouvernement vont apparaître, surtout sur les questions relatives à la division verticale des compétences.

Le Conseil Général, dans cette euphorie de la transition, a parfois expérimenté des décisions qui venaient infléchir le principe canonique dont a toujours fait preuve l'Andorre: « Quod omnes tangit, ab omnibus approbari debet »: « ce qui nous affecte à tous, doit être approuvé par tous »62. L'exemple nous est apporté par le recurs en queixa devant les Coprinces du 13 février 1988 concernant la « Loi sur la protecion civile ».

Pour faire le bilan de la situation institutionnelle à la fin des années quatre-vingt, on s'aperçit que malgré l'émergence d'un pouvoir central fort, caractérisée par des souhaits de rationnalisation de la distribution de compétences entre le local et le national, et la création d'une entité gouvernementale autonome, ou semi-autonome, des questions demeurent sans réponses.

La nécessité d'une refonte globale des institutions, pour palier à des manques et des vides que même la pratique politique ne peut résoudre se fait sentir. De plus, il est à noter que le droit commun qui se dégage peu à peu des décrets et des lois du Conseil Général doit faire face à la pérénité du droit coutûmier qui, au regard du droit andorran, possède une valeur supérieur (il s'agit d'une particularité séculaire qui est toujours présente en Principauté actuellement).

Le futur enjeu sera de répondre à cette demande politique par le biais d'un accord constitutionnel.

62 Cf. « Contribution au droit public andorran », de Pere Pastor Vilanova (op.cit)

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway