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Les technologies de l'information géographie dans les collectivités territoriales : la géomatique intercommunale à travers l'exemple des Communautés d'Agglomérations du Muretain et du Sicoval

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par Boris Mericskay
Université de Toulouse le Mirail - Master 1 géographie 2007
  

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3.5.2.3 Faire participer les agents à la vie du SIG communautaire

L'implication des utilisateurs des TIG au niveau de la collectivité et des communes paraît indispensable pour le bon fonctionnement du SIG communautaire. Cela passe dans un premier temps par la participation des futurs utilisateurs dans le choix des outils et des solutions informatiques, comme le déclare A. Turlan à propos du nouvel intranet cartographique qui permettra la création de données par les différents agents « il nécessaire de s 'entendre avec les futurs utilisateurs sur l 'application métier à mettre en place ».

Dans le cadre de la CAM, C. Michel explique :

« L 'intranet sera en consultation mais on avait parlé de quelqu 'un à disposition à l 'environnement pour mettre à jour les données sur les sentiers et les ordures ménagères, pas directement par l 'intranet mais directement sur le logiciel pour ensuite rebasculer sur la base de données, je pense que l 'on va s 'en occuper après l 'intranet. »

Dans cette logique, les agents de l'intercommunalité comme des mairies ne doivent pas constamment s'adresser au service SIG pour obtenir des informations, c'est pourquoi il est nécessaire de développer des solutions à interfaces simples d'utilisation, adaptées aux besoins et avec des pour la diffusion des informations géographiques (intranet, extranet e internet cartographique). Nous pouvons considérer que les agents des collectivités participent déjà à la vie du SIG communautaire mais d'une autre manière car ils produisent de l'information fiable et mise à jour. On aborde ici l'idée de la mise en place de composante SIG pour la création et la modification de données dans la base de données communautaire comme ce qui va être le cas très prochainement au Sicoval avec la mise en place du nouvel intranet cartographique et de l'extranet communal.

Au cours des entretiens, la dernière question de l'entretien portait sur la possibilité de l'installation d'une composante SIG sur le poste de travail des acteurs interrogés avec une formation complémentaires. Les réponses sont assez similaires, comme pour les autres questions, nous différencierons les géomaticiens des non géomaticiens.

Responsable espace vert

«Ca prendrait du temps, ça serait difficile à faire un vrai suivi des données».

«L'essentiel c'est d'avoir les informations sans y accorder trop de temps».

Urbaniste

«Pour l'autonomie, pouvoir se débrouiller un minimum tout seul. Pourquoi pas....mais c'est tellement plus facile comme ça. S'il faut apprendre à être autonome c'est bien aussi ».

Urbaniste en commune

«C'est séduisant comme idée, mais il faut beaucoup de temps pour y arriver, ça me paraît difficile ».

«Il faut beaucoup de temps pour y arriver, ça parait pas compatible ».

Urbaniste en commune

«Pas vraiment pour, par manque de temps de plus, il y a un service pour ça, la BDT».

«Nous sommes des utilisateurs finaux ».

«C'est un métier à part entière».

Géomaticienne assainissement

« C'est un challenge, ça va modifier les façons de travailler des gens ».

Géomaticien urbanisme

«On s'est posé la question, acquisition de logiciel et formations mais la personne intéressée est partie. Investissement dans l'outil + formation mais ils l'ont jamais utilisé. C'est un peu dommage de fonctionner comme ça, on pourrait aller plus vite. Mais ça parait irréaliste par manque de temps».

Géomaticienne observatoire

« Quand on n'a pas de formation, ce n'est pas évident ».

« Quand ils viennent ici on voit bien leurs difficultés, c'est risqué ».

Tableau 17 : La composante SIG modification perçue par les acteurs interrogés

Comme nous pouvons le voir, les agents communautaires ne sont pas très favorables à l'idée de disposer d'une composante SIG modification. De leur côté, les agents communaux non plus ne semblent pas adhérer à cette nouvelle configuration qui impliquerait des changements dans leur mode de travail. Les acteurs interrogés expliquent cette réticence par le manque de temps et de connaissance technique. Ils se considèrent comme des « utilisateurs finaux » et sont satisfaits du fonctionnement actuel où le service SIG s'occupe de tout.

De son côté A. Turlan explique, « si je compare le temps investi à courir après les informations et la disponibilité que j 'ai pour eux, ça serait un gain de temps qu 'ils aient une application métier et qu 'ils créent directement de l 'information». Pour les géomaticiens de la BDT, les avis sont assez divergents, certains sont pour et y croient et pour d'autres l'idée paraît assez difficile à mettre en place également par manque de temps et de compétences techniques.

Pour F. Pichault :

« Le conflit permanent entre ces diverses rationalités limitées soumet toute innovation technico-organisationnelle à un processus de socialisation dont les résultats sont davantage le fruit d'ajustements réciproques et d'apprentissages croisés que de l 'imposition mécanique des seuls intérêts managériaux. »116

A partir ce cette citation concernant l'informatique, nous pouvons penser que l'introduction des TIG dans le quotidiens des agents s'effectuera progressivement selon les besoins et ne sera pas imposé car le risque de rejet des TIG est très fort. C'est pourquoi il est nécessaire pour les services SIG de rendre les futurs utilisateurs fiers de leurs réalisations, de les valoriser en expliquant dès le début que l'information qu'ils produisent est la leur, qu'ils en sont responsables et qu'à aucun moment ils ne sont dépossédés de la valeur ajoutée qu'ils ont apportée à des informations brutes.

Il est également indispensable d'engager la responsabilité de la diffusion, si cela ne passe pas par l'intervention directe des agents, l'autre solution consiste à officialiser et acter les démarches d'échanges. Par exemple il serait convenu que tous les trois mois, les services transmettent un maximum d'informations au service SIG.

Faire vivre un SIG au sein de l'EPCI dépend entre autre de la question évoquée ci-dessus : la motivation des personnes en place et l'investissement de chacun, mais également de la communication du service SIG autour de son projet, de ses outils. Selon de multiples facteurs (humains, politiques, organisationnels, techniques, financiers, etc.), le projet SIG restera un simple outil à destination de spécialistes et d'initiés ou prendra une véritable dimension organisationnelle en entrant dans tous les services de la collectivité et en centralisant un maximum de données. L'enjeu principal étant de développer un projet SIG avec des TIG adaptées aux besoins de la collectivité.

Quoiqu'il en soit, il ne faut pas oublier un autre élément dans le cas des intercommunalités, un projet SIG intercommunal constitue une véritable mémoire du territoire et incarne un outil de travail commun qui peut contribuer à légitimer et valoriser le regroupement communal et surtout participer à l'émergence d'une véritable démarche collective de coopération dans les futurs projets de l'EPCI et des communes.

116 PICHAULT F., 1990, Le conflit informatique : gérer les ressources humaines dans le changement technologique, Ed De Boeck Université, 259 p.

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