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De la neutralité du service public de média en temps de crise de légitimité. Cas de la radio télévision congolais.


par Jonathan KENDWA
Université Libre des Pays des Grands Lacs/ULPGL Goma - Licence en Droit Public 2018
  

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Introduction générale

I. Position du problème

Les Services Publics de nos jours, pratiquement dans beaucoup de pays du monde constituent un pilier fondamental du pacte national. Bon nombre des raisons l'expliquent notamment, la mission que ce dernier doit pouvoir remplir dans la collectivité. L'Etat et les autres personnes morales de droit public ont essentiellement pour mission de concourir à la réalisation d'un optimum social. Ainsi, ils se livrent pour cela à deux grands types d'activités1 :

Au premier plan, l'Etat assure la production des normes juridiques c.-à-d. ce sont des prescriptions destinées à ordonner les relations sociales en imposant des comportements précis dont le respect est assuré par une menace de sanction garantie par l'autorité publique. Il s'agit bien de ce qu'on qualifie de pouvoir normatif. Dans le jargon administratif, on parle du pouvoir de police, un pouvoir qui vise principalement à maintenir de l'ordre dans la société, condition essentielle de toute vie sociale harmonieuse d'autant plus que cette police concourt directement à la satisfaction de l'intérêt général2. Dans cette perspective, l'Etat remplit deux autres taches, non seulement il établit cette règlementation mais aussi, l'état veuille à l'exécution des règles qu'il a édictées.

Au second plan, le pouvoir public assure la production des biens et services concrets destinés à répondre aux besoins collectifs de la société. Donc la fonction de l'Etat en ce titre est le prolongement de la fonction législative ou normative et la fonction gouvernementale3. C'est qu'on peut ici dénommer par « service public ». Ainsi, cette dernière action administrative se voit trouvée d'une importance capitale dans ce sens que, elle ne peut être effectivement accomplie que par une structure à part entière ayant été institutionnalisée par la puissance publique elle-même.

De plus, il y a lieu de préciser que, le service public est une notion ambivalente, c'est-à-dire elle se comprend à la fois comme une activité et un organisme ou une structure. Aussi bien, dans son sens structural que fonctionnel, le service public doit fonctionner conformément aux règles que l'autorité publique a établies afin de lui permettre de répondre à ses fins. La doctrine administrative a prescrit des principes et valeurs administratifs qui servent de cadres auxquels tout service public doit se soumettre, il s'agit notamment du principe de Neutralité du service public. Pour certains auteurs ce principe est bien souvent représenté comme l'un des aspects fondamentaux de l'égalité des usagers quant au droit d'accès au service.

Cette neutralité est un principe clé dans la fonction publique, elle exige que le service public doit demeurer essentiellement crédible, impartial et professionnaliste, il doit prendre une

1G. GILLES J, Une introduction au droit du service public, Paris, collection Exhumation d'Epuisé, 1994, p.2.

2 A. JEAN MARIE et A. Jean Bernard, Droit administratif, institutions administratives, fonctions publiques, contentieux administratifs, l'intervention de l'administration dans l'économie, paix, planification et aménagement du territoire, 6e éd, Paris, Dalloz, 1991. p.1.

3 Ibid.

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option qui reflèterait bien l'image de sa mission dans la société. C'est un principe qui s'impose dans la vie de toute institution ou tout organisme à mission d'intérêt général.

Au demeurant, la charte africaine de la fonction publique définit la neutralité dans son article 5 comme un principe par lequel l'administration qui est au service de tous ne doit exercer sur ses agents, ni un traitement discriminatoire en raison des caractéristiques liées à la personne, et le service public ne doit se fier au régime en place.4 Egalement elle signifie que l'agent public ne doit pas user de son poste, de sa fonction ou de sa responsabilité à des fins politiques ou partisanes susceptibles de nuire à l'intérêt du service public ; il signifie enfin que, l'agent public ne doit pas au regard de son appartenance politique ou de ses propres croyances idéologiques , influencer ou biaiser les politiques, les décisions ou les actions que l'administration a décidées de définir, de prendre ou de mettre en oeuvre.5

Pour illustrer, KADA Nicolas et MARTIAL Mathieu pensent que le principe de neutralité s'impose sous une double forme6 :

? La première est celle d'un devoir d'indifférence vis-à-vis des opinions et des croyances. Ceci révèlerait une mise à distance par la puissance publique des courants de pensées philosophiques, morales ou religieuses dans le but de parer à tout soupçon de manipulation des citoyens ou administrés ou encore des usagers des services publics concernés.

? La seconde forme est celle d'un devoir d'action du pouvoir public en vue de garantir le respect des certaines libertés fondamentales. Il s'agit ici de la vision d'une neutralité active qui contribue à la pacification sociale en signalant les devoirs de l'Etat ou des collectivités locales face aux droits des individus, des usagers des services publics.

Notons cependant que, le principe de neutralité est le moteur même de toute administration publique ; c'est un principe maitresse de tout, il facilite le fonctionnement autonome du service et le professionnalisme des agents. La neutralité est une brulante prérogative administrative pour préserver et assoir des standards républicains et démocratiques. Mais hélas, ce principe est bien souvent foulé à pied, il est rarement respecté et trop d'ingérences sévirent tous les jours dans les services publics.

En droit congolais certes, il n'est pas aisé de pouvoir observer la neutralité dans les services publics de l'Etat. Ce principe si crucial est constamment enfreint. Les Services Publics congolais sont affectés par les règles de politisation et ploie sous les cornes du favoritisme et cela crée la mauvaise gouvernance. Ces problèmes sont graves et nuisibles au développement du pays.

Il faut affirmer en passant que, nous sommes à l'ère où toutes les institutions administratives congolaises fonctionnent pratiquement sous le règne de la dépendance et de la partialité à

4 Conférence Panafricaine des Ministres de la fonction Publique, « article 5 de la charte africaine de la fonction publique », in CAFRAD, Namibie, 5 Février 2001.

5 Article 26, idem.

6 N. KADA et M. MARTIAL, Dictionnaire d'administration publique, Paris, PUG, 2014, pp, 342 et 343.

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l'égard du pouvoir politique ; RTNC n'en fait pas exception, il apparait que cette institution en demeure la bonne proie vitaminée. Pourtant il est constitutionnellement décrit que l'administration publique est apolitique, neutre et impartiale, nul ne peut la détourner à des fins personnelles ou partisanes.7

C'est dans cet ordre d'idée que nous avons remarquablement attaché notre étude sur l'état de lieu du principe de neutralité au sein de la Radio-Télévision Nationale Congolaise laquelle s'inscrit aujourd'hui au rang des plus grands services publics de l'Etat congolais aux termes des mécanismes juridiques en vigueur mais qui, malheureusement traverse un grand moment de crise de son temps. Ces crises sont très multiples, les unes sont liées au non-respect des impératifs éthiques et déontologiques par son personnel ou ses agents et les autres sont par ailleurs attachées à la transgression massive des prescriptions légales par les autorités publiques qui y exercent le pouvoir de police ou de contrôle.

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