WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Problématique de la gestion des marchés publics par les collectivités locales guinéennes. Cas des communes de Ratoma et de Balandougou.


par Mohamed DIALLO
Université Kofi Annan de Guinée - Master en Droit et Gestion des Collectivités Territoriales 2021
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Paragraphe 2 : Les règles de passation et de conclusion des marchés publics locaux

En général, l'ensemble des marchés passés par les personnes publiques notamment les collectivités locales obéissent aux différentes règles contenues dans le code des marchés publics. Cela permet d'accroitre la sécurité en termes de concurrence et de transparence entre les acteurs impliqués dans les phases de gestion des marchés. Qu'ils soient les marchés de l'Etat ou ceux des collectivités locales, le code des marchés publics prévoit différentes phases dans la passation et la conclusion des marchés. Pour ce faire, il prescrit des règles sur la publicité(A), sur les types de procédures à mettre en oeuvre et sur les modalités d'évaluation des offres soumises par les opérateurs économiques(B).

A- Les règles de publicité des marchés publics locaux

Il s'agit d'une règle très importante et essentielle dans la gestion des marchés publics en général et en particulier pour les collectivités en charge du développement communautaire et par-delà, dans l'ensemble des contrats de la commande publique. Elle permet de créer une réelle concurrence dénuée de toutes les formes de discriminations entre les opérateurs économiques. Mais, cette obligation est limitée lorsque l'autorité contractante ou la

19 Article 20 du décret D/333/PRG/SGG/2019 portant nouveau code des marchés publics

20 Article 19 du Décret D/333/PRG/SGG/2019 portant nouveau code des marchés publics

22

collectivité locale décide de choisir la procédure négociée ou l'entente directe pour passer des marchés portant sur une urgence impérieuse ou sur des marchés dont les montants n'atteignent pas les seuils prévus par les textes règlementaires21.

Cette obligation de publicité, condition d'une bonne applicabilité des principes de la commande publique que sont la liberté d'accès, la transparence des procédures, l'égalité de traitement des candidats, l'efficacité de la commande et la bonne utilisation des deniers publics, portent sur les différentes phases de la passation des marchés en assurant la pré-information des entreprises au stade du projet de passation, une information au stade de la réalisation du projet et une post-information après l'attribution des marchés.

D'abord, la pré-information concerne l'avis général de passation des marchés publics. Cet avis, définis plus haut, permet aux différents opérateurs économiques d'avoir des informations sur l'ensemble des marchés qui peuvent faire l'objet d'appel à concurrence pendant l'année. Il est publié dans le journal des marchés publics et dans au moins trois publications nationales et/ou internationales ainsi que sur les sites internet comme prévu dans le code des marchés publics.

Ensuite, lorsque la collectivité décide de passer un marché tiré du plan annuel de passation des marchés, elle doit obligatoirement informer les soumissionnaires après avoir reçu l'avis de non objection de la Direction Nationale du Contrôle des Marchés Publics sur le dossier d'appel à concurrence. Mais, malheureusement, dans la nomenclature institutionnelle actuelle de gestion des marchés au niveau local, il y a l'absence de représentation de cette structure de contrôle auprès des collectivités locales notamment la commune de Balandougou. Cette information intervient dans un délai de sept (7) jours à compter de l'ANO de la DNCMP.

Enfin, l'autorité contractante ou la collectivité locale est tenue, après l'évaluation des offres et l'attribution provisoire du marché par la commission de passation, d'informer les soumissionnaires n'ayant pas été retenus des motifs du rejet de leurs offres et les raisons du choix de l'entreprise attributaire.

En outre, au-delà de la notification de l'attribution du marché à un opérateur économique après l'évaluation, la collectivité locale doit publier l'avis d'attribution dans le journal des marchés publics au même titre que l'avis d'appel à concurrence ou l'avis d'appel d'offre22.

21 Article 11 al 4 de la LOI L/2012/020/CNT du 11 octobre 2012 modifiée par la L 2018/028/AN portant sur les règles de passation des marchés publics

23

B- Les types de procédures pour le choix des opérateurs économiques

Dans une procédure de passation des marchés, lorsque la collectivité locale, après avoir terminé de déterminer ses besoins et les publier dans les journaux d'annonce légale, décide d'attribuer un marché à un opérateur économique, elle doit obligatoirement choisir l'un des modalités de procédure prévues par le code des marchés publics. En principe, les marchés publics, de façon générale, sont passés après mis en concurrence des candidats potentiels sur appel d'offres. Le recours à tout autre mode de passation s'exerce dans les conditions du décret D/2019/333/PRG/SGG/ du 17 décembre 2019 portant code des marchés publics et partenariats public-privé23.

Parmi ces autres modes de passation, il y a l'entente directe ou le gré à gré qui donne certaines libertés à l'acheteur public local dans le choix de l'opérateur qui aura la charge d'exécuter le marché. Mais, il faut retenir que la règlementation sur les marchés publics a mis en place des verrous juridiques de manière à éviter que ces modes ne deviennent pas un détournement de la procédure de libre accès à la commande publique et entrave à la concurrence.

Toutefois, au de-là de ces deux principaux modes de passation, qui feront l'objet de développement ci-dessous, l'autorité contractante locale peut, en dessous du seuil de passation des marchés, recourir à la demande de cotation à condition que les procédures mises en oeuvre respectent les principes posés par le code des marchés publics.

1- Les marchés sur appel d'offres

C'est l'ordonnance n°1988- qui, pour la première fois, a institué la notion d'appel d'offres dans la gestion des marchés publics. Elle a été reprise par la loi L/2012/020/CNT du 11 octobre 2012 fixant les règles régissant les MP et les DSP et modifié par la loi L/2018/028 du 05 juillet 2018. Cette procédure d'appel d'offre a l'avantage de faire jouer la concurrence sous l'angle du rapport qualité-prix et quantité-prix, et elle permet d'évaluer de façon responsable les concurrents les plus aptes à réaliser les prestations24.

L'article 22 du décret D/2019/333/PRG/SGG/ du 17 décembre 2019 portant code des marchés publics le définit comme « une procédure par laquelle la commission de passation

22 M. Nabih, Droit des marchés publics (aspects juridique, financier et contentieux), éd. Conrad Adenaur Stiftung, 2014, page 50.

23 Article 22 du code des marchés publics guinéen

24M. Nabih, Droit des marchés publics (aspects juridique, financier et contentieux), éd. Conrad Adenaur Stiftung, 2014, page 123.

24

des marchés, chargée de l'évaluation et de l'attribution, choisit l'offre conforme aux spécifications techniques évaluées la moins-disante, et dont le soumissionnaire satisfait aux critères de qualification. Cette procédure se conclut sans négociation... ». À la lumière de cette de définition, il est important de savoir que les marchés sur appel d'offre exclus toute forme de négociation et prend en compte les exigences de la liberté et de l'égalité de traitement des candidats.

En vertu de l'article susmentionné, les autorités contractantes peuvent recourir à trois modalités d'appel d'offre : l'appel d'offre ouvert ou restreint ou avec concours. L'appel d'offre est ouvert quand toute entreprise candidate peut présenter une offre. Il peut avoir la forme de pré-qualification ou organisé en deux (2) étapes en fonction de l'objectif que se fixent les autorités contractantes. Au contraire, il est restreint quand ne peuvent présenter des offres que des candidats présélectionnés. En outre, il peut avoir la forme d'un concours lorsque des motifs d'ordre technique, esthétique et financier justifient des recherches particulières. Le recours à cette dernière modalité de l'appel d'offre intervient lorsque l'autorité contractante n'est pas en mesure de définir les grandes lignes et les caractéristiques essentielles de l'ouvrage à réaliser25.

2- Les marchés négociés ou l'entente directe ou gré à gré

La procédure négociée est un moyen qui permet aux autorités contractantes de discuter et de négocier d'une manière directe avec les entreprises ou les fournisseurs ou les prestataires susceptibles de satisfaire aux besoins exprimés par l'administration locale. La mise en oeuvre de cette procédure est conditionnée par l'autorisation préalable du ministre en charge des finances après justification de l'autorité contractante et l'avis favorable de l'organe en charge du contrôle des marchés publics26.

En outre, elle intervient, selon les cas, après publicité et mise en concurrence d'au moins trois (03) entreprises ou fournisseurs ou prestataires. Le recours à cette exception du principe fondamental de la commande publique est limité lorsque l'autorité contractante se retrouve dans des cas d'urgence impérieuse ou des circonstances exceptionnelles. Dans ce cas de figure, l'acheteur public local doit respecter les seuils de dix pour cent (10%) du montant global des marchés à passer pendant l'année prévu pour les marchés de gré à gré.

25 Article 29 du nouveau code des marchés publics guinéen

26 Article 38 du nouveau code des marchés publics guinéen

25

Après le choix d'une des méthodes susmentionnées pour la sélection d'un attributaire, l'autorité contractante locale lance la procédure d'attribution du marché qui aboutit, à l'issue d'une évaluation des offres déposées, à la sélection de l'entreprise ou le fournisseur ou le prestataire ayant proposé l'offre la moins-disante.

Ainsi, l'exécutif local doit tout d'abord, avant de passer à la conclusion du contrat, se soumettre à un certain nombre de formalités substantielles : information des candidats évincés, autorisation de l'assemblée délibérante avant la signature, transmission du marché au contrôle de légalité à la tutelle rapprochée (les sous-préfets pour les communes rurales, les préfets pour les communes urbaines et le gouverneur pour les communes de la zone spéciale de Conakry) et la notification du marché à l'opérateur sélectionné pour la réalisation de la prestation.

Ces procédures, qu'elles soient sous forme d'appel à concurrence ou de l'entente directe ou de gré à gré, se terminent par la signature d'un contrat entre l'acheteur public local et l'opérateur économique retenu comme attributaire pour l'exécution du marché27. Elles peuvent, en outre, avant la signature du contrat et pendant son exécution, être émaillées de conflit ou d'opposition d'intérêts entre les opérateurs et les acheteurs publics locaux, et aboutir à un contentieux.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire